Parmi les “déclencheurs”, elle cite “une crise sociale de longue date aggravée par le manque de réactivité des gouvernements, une crise post-électorale ouverte, et l’ampleur de l’échec des gouvernements malien et burkinabè à juguler l’insécurité”. 

– “Armée forte” –

“Pour le cas du Niger, le prétexte de l’insécurité ne peut pas être brandi: on a une armée forte, présente sur l’ensemble du territoire (…) on est le seul pays qui tient debout face à plusieurs fronts”, rétorque une source à la présidence interrogée par l’AFP.

Momahed Bazoum “multiplie les signes d’une volonté d’améliorer de la gouvernance”, constate le constitutionnaliste nigérien Amadou Boubacar. “Il a pris le risque d’aller sur le terrain pour rendre hommage aux militaires (engagés contre les jihadistes) et il fait preuve d’une volonté d’instaurer le dialogue et lutter contre la corruption”.

Pour Souley Oumarou, un des responsables de la société civile nigérienne, “l’idée (d’un coup d’Etat) peut tarauder l’esprit de certains militaires”, mais “les conditions ne sont pas réunies”, en l’absence “d’une opposition politique forte” ou d’une “société civile extrémiste” pour alimenter une fronde qui sert habituellement de déclic aux putschistes.

“L’armée n’a pas un rôle d’arbitre”, soutient l’ex-ministre de la Défense Kalla Moutari: “si à chaque fois qu’on élit (un président) et qu’il échoue dans la mise en oeuvre de sa politique il faut faire un coup d’Etat, quand est-ce qu’on va en finir?”, s’interroge ce député et membre influent du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir).

Les sanctions imposées par Commaunauté des Etats ouest-africains (Cédeao) risquent toutefois de porter un coup aux opérations conjointes de lutte contre les jihadistes qui ont conquis des pans entiers de territoires, surtout au Mali et au Burkina Faso.

“Il est clair que la lutte n’est pas faisable avec le Mali où la présence de forces russes (mercenaires de la société Wagner) est antagonique avec la logique du partenariat du G5-Sahel et la France”, résume Souley Oumarou.

“Nous sommes déterminés à continuer cette lutte dans un cadre clair, dans des rapports civilisés avec des partenaires étatiques, pour combattre et vaincre le terrorisme”, a déclaré jeudi à Paris Hassoumi Massoudou, ministre nigérien des Affaires étrangères.

Source : AFP