Les balles retirées en catimini du corps du casque bleu bangladeshi tué

Des responsables de la morgue du Centre d’Odonto  – Stomatologie mis aux arrêts

Les balles qui ont tué le casque bleu et qui sont les mêmes utilisées par le contingent onusien ont été discrètement extraites du corps de la victime après l’annonce de l’arrivée au Centre d’Odonto – Stomatologie d’une équipe d’enquêteurs maliens. Des éléments de la MINUSMA se sont -ils introduits dans cet établissement pour retirer les balles et rendre impossible toute autopsie sur les circonstances réelles de  la mort du casque bleu ? Le Procureur en charge de l’enquête a fait arrêter le gardien et certains responsables de la morgue.

Le voile se lève de plus en plus sur ce que la MINUSMA a elle-même qualifié d’ » incident «   survenu, dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 mai, sur la route de l’aéroport où suite à des coups de feu,  un casque bleu de nationalité bangladeshie a trouvé la mort et un autre blessé grièvement.  Le Procureur près la Cour d’Appel  de Bamako à travers le pôle judiciaire anti-corruption, a ouvert une enquête pour situer les circonstances réelles de cet incident que d’aucuns avaient qualifié d’attaque terroriste contre la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). De sources proches de l’enquête, c’est un montage grossier que de parler d’une attaque terroriste qui pourtant n’a jamais existé dans ce cas précis.

Il nous revient que le véhicule à bord duquel se trouvaient  les deux casques bleus ne portait aucun impact de balles et les vitres n’étaient pas descendus au moment des faits. L’équipe d’enquête qui a pris contact avec la MINUSMA a demandé à celle-ci de montrer l’endroit où s’est produit l’incident pour découvrir des indices pouvant leur permettre de remonter  jusqu’aux «  assaillants « . Sans succès. La MINUSMA n’a pas été en mesure d’indiquer le lieu.

Les enquêteurs ont décidé d’aller au Centre d’Odonto – Stomatologie pour pratiquer une autopsie sur le corps. Une fois dans cet établissement, ils  se sont rendu compte que les balles ont été nuitamment extraites du corps, sans doute pour brouiller les pistes.

De sources proches du dossier, il s’agit d’une volonté délibérée de torpiller l’enquête en vue de faire accréditer la thèse d’une attaque terroriste.

Le procureur a fait arrêter le gardien et  certains responsables de la morgue.

L’hypothèse d’une attaque terroriste et de tirs venant de l’extérieur étant écartée, il pourrait s’agir d’un règlement de compte ou d’une mauvaise manipulation d’arme à feu.      

Abdoulaye DIARRA

source : L’Indépendant