Le Groupe d’autodéfense Imghad et Alliés (GATIA, membre de la Plateforme) a nié mercredi tout lien avec le gouvernement malien, contrairement aux accusations de l’ambassadeur des Etats-Unis au Mali, Paul Folmsbee.
M. Folmsbee a exigé, au cours d’une conférence de presse à Bamako, que le gouvernement malien “mette fin à tous liens à la fois publics et privés avec le GATIA, un groupe de milice armé qui ne contribue pas à ramener la paix dans le nord du Mali”.
L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali a été signé 2015 entre le gouvernement malien, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme dont le GATIA est membre.
Dans un communiqué, le GATIA a “protesté avec la plus grande véhémence contre les propos tenus par l’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique au Mali”. Le GATIA a aussi “dénoncé l’attitude partisane de l’ambassadeur des Etats-Unis au profit de la CMA dans un conflit intercommunautaire datant de la période antérieure à la crise de 2012”.
Le groupe a affirmé que “le GATIA n’a pas été créé par l’Etat du Mali pour supplier l’armée malienne”, indique le communiqué qui précise que le mouvement a été créé plutôt pour “protéger les populations de la communauté Imghad et de ses alliés abandonnés par l’Etat (malien) sur un terrain où opèrent des groupes armés qui les tuent et humilient au quotidien, en toute impunité”.
S’adressant au diplomate, le GATIA a aussi rappelé qu’il “agit sur le terrain avec des moyens mobilisés auprès des communautés qui le composent et ceux récupérés sur l’ennemi et non par ceux de l’Etat malien”.
Le GATIA “exige légitiment d’être à présent à Kidal, tout comme les autres mouvements de la CMA, pour protéger les populations de la Plateforme persécutées dans cette ville”.
Pour conclure, le GATIA a “demandé à l’ambassadeur des Etats-Unis d’oeuvrer de manière constructive et impartiale, à l’instar des autres membres de la communauté internationale, au règlement pacifique d’un conflit entre des frères, plutôt que de multiplier par son attitude les frustrations d’une frange importante de la population du nord du Mali”.