La Banque mondiale a décidé d’investir 7,5 milliards de dollars dans le Sahel, considéré comme une priorité par l’institution. Cette somme sera consacrée au développement de la zone durant les trois prochaines années.

La banque est « solidaire avec tous les efforts des pays du Sahel, en essayant d’apporter les appuis nécessaires à travers l’assistance technique et une présence physique très forte », a déclaré Axel Van Trostsenburg, Directeur général des opérations de la BM, à l’issue d’une visite à Niamey, au Niger, le 14 mars. Il a précisé que ces pays font face à de multiples défis, dont les effets des changements climatiques et les attaques terroristes.

Selon les statistiques des ONG Enda Pronat et OSIWA, environ 65% des terres du Sahel sont touchées par la désertification. Une conséquence du changement climatique, mais aussi de certaines pratiques, comme la déforestation ou les techniques culturales destructrices des sols.

Concernant les attaques terroristes, en 2019 elles ont coûté la vie à au moins 4 000 personnes (Civils et militaires) dans trois pays (Mali, Niger, Burkina Faso), d’après le bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS).

Selon le directeur général des opérations de la BM, fin 2019, la région du Sahel comptait environ 1 000 000 de déplacés internes et 165  000 réfugiés, dont 150 000 pour le Burkina Faso depuis début 2020.

Insécurité persistante

Le conflit pèse également sur le budget des gouvernements, selon M. Trotsenburg. Pour répondre aux menaces accrues de sécurité, ils ont dû augmenter considérablement leurs dépenses dans ce domaine, ce qui a représenté environ 22% des budgets publics en 2018, au détriment des prestations des services publics.

C’est compte tenu de ces tensions et de l’augmentation du nombre de personnes dans la pauvreté que la zone est prioritaire pour l’Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres.

Le directeur général des opérations de la BM rappelle que son institution a déjà augmenté de 50% son appui durant les trois dernières années et qu’elle souhaite faire davantage les trois prochaines, avec une augmentation de plus de 7 milliards de dollars.

Le Projet d’autonomisation des femmes et de dividende démographique au Sahel, de 295 millions de dollars, renforce déjà l’autonomie des femmes et des filles de la région, en augmentant leur accès aux services de santé reproductive, infantile et maternelle, note le directeur général des opérations de la BM.

Dépenses de sécurité : 22% des budgets en 2018

Projet d’autonomisation des femmes au Sahel : 295 millions de dollars 

Personnes déplacées internes au Sahel en 2019 : 1000 000

 

Fatoumata Maguiraga