La reprise des économies de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) s’est renforcée au quatrième trimestre 2021. Cette tendance, légèrement freinée par la hausse historique des prix des produits de base, se poursuivra au premier trimestre 2022, prédit la note mensuelle de conjoncture économique dans les pays de l’Union, publiée le 17 décembre.
Le renforcement de la vigueur de la croissance qui semble résister aux effets pervers de la pandémie de Covid-19, serait consécutive notamment aux performances du secteur agricole et la hausse continue des prix des principaux produits de base exportés. Il pourrait être favorisé par la bonne tenue des services et de l’industrie manufacturière, les plans de relance des états.
Selon les résultats de l’enquête de conjoncture de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), l’activité économique serait bien orientée dans l’ensemble des secteurs, à l’exception de celui du bâtiment et travaux publics. Les chefs d’entreprise interrogés anticipent une hausse de leurs activités, en lien avec l’accroissement de la demande, avec une accélération au niveau des activités commerciales, des services marchands et des activités extractives.
Sur la base des résultats susvisés et les dernières informations disponibles à la BCEAO, l’activité économique, en variation annuelle, maintiendrait les 6,7% de croissance au quatrième trimestre 2021 et 7,3% au premier trimestre 2022, après une réalisation de 6,7% au trimestre précédent. Les performances économiques au quatrième trimestre 2021 seraient tirées par la bonne tenue des services et des activités de commerce.
La masse monétaire de l’Union, elle, se situerait à 39.381,8 milliards de Fcfa en novembre 2021 contre une réalisation de 33.945,0 milliards de Fcfa un an plus tôt. La hausse de 5.436,8 milliards (16,0%), qui en résulterait, serait imputable à la progression de 4.991,4 milliards (+13,6%) des créances intérieures et à la consolidation des AEN de 1.129 milliards de Fcfa. Analysé sous l’angle de ses composantes, l’accroissement de la masse monétaire se traduirait à fin novembre 2021, en glissement annuel, par la hausse des dépôts (+4.402,6 milliards de Fcfa soit 16,8%) et de la circulation fiduciaire (+1.034,2 milliards de Fcfa soit 13,2%).
Quant aux perspectives d’inflation, les informations disponibles font état d’une accélération du rythme de progression de l’inflation, en glissement annuel, à 4,3% à fin novembre 2021, après une réalisation de 3,8% le mois précédent. Sur la proche période, le taux d’inflation s’établirait, également, à 4,1% à fin décembre 2021, en raison essentiellement d’une décélération du rythme de progression des prix des produits alimentaires locaux.
Au total, sur l’ensemble de l’année 2021, le taux d’inflation ressortirait à 3,4%, contre 2,1% en 2020.
Cheick M. TRAORÉ
Source : L’ESSOR