PÉNURIE DE CIMENT

Un problème préoccupant qui nécessite une solution rapide

Cela fait deux mois que la CÉDÉAO et l’UEMOA ont infligé des sanctions économiques et financières au Mali. Malgré les assurances données par les autorités de la transition, certains produits comme le ciment connaissent une pénurie sur le marché. Face à la situation, les vendeurs et revendeurs de ciment restent impuissants et expriment leurs inquiétudes.

« Les temps sont durs !» se lamente à longueur de journée les citoyens maliens. Après la hausse du prix des denrées alimentaires, nous voilà confrontés à une pénurie de ciment, un matériau dont le rayon industriel et commercial alimente des dizaines de métiers et, donc, fait vivre des centaines de milliers de Maliens. Semaine après semaine, le clash aigu entre les autorités maliennes et l’instance sous-régionale continue d’être un cauchemar pour les citoyens.

Selon Boubacar Samaké de la cimenterie Diamond Ciment Mali, le prix du ciment connaît actuellement une hausse considérable sur le marché. De ses explications, le prix de ce produit a connu une augmentation équivalente à un tiers du prix de la tonne, soit 35 000 F CFA. Selon lui, cette situation s’explique par le fait que l’usine garde désormais 1000 FCFA sur la ristourne qu’elle accorde aux grossistes. « Le prix du ciment reste le même au niveau de notre usine. Seulement, les grossistes seront obligés d’augmenter le prix sur le marché pour pouvoir combler les 1000 FCFA qu’on leur enlève désormais », explique-t-il.

Par ailleurs, il a fait savoir que la demande en ciment a décuplé malgré la cherté du prix et la faible quantité de production. En plus des sanctions de la CÉDÉAO, Samaké déplore les coupures récurrentes d’électricité qui ralentissent fortement la production en usine. « Certes, les sanctions de la CÉDÉAO impactent la production, mais le manque d’électricité aussi fait défaut. Car on en a besoin pour le bon fonctionnent des machines ».

Pour sa part, Salia Coulibaly, revendeur de ciment à Safo, fait comprendre que cet état de fait n’est pas une première au Mali. D’après lui, il y a des moments où le marché local se trouve assez approvisionné en ciment. En de telles périodes, le ciment du Mali et celui du Sénégal sont vendus au même prix. Cependant il affirme que la pénurie et l’ascension du prix de ciment de cette année sont dues à l’embargo. « La demande est supérieure à l’offre. Avant l’embargo, on avait la possibilité de nous approvisionner dans les pays voisins ; mais cela n’est plus possible.  Nous nous contentons de la production made in Mali. »

La pénurie de ciment et la hausse de son prix handicapent un très grand nombre de Maliens.  Les nombreux métiers tributaires du ciment et de la construction s’en voient paralysés. C’est cette préoccupation qu’a laissé entendre Abdoulaye Dembélé, maçon de son état : « Le marché de la construction tend vers la lenteur. Le ciment est pratiquement introuvable en certains endroits. J’exhorte les plus hautes autorités à trouver une solution à ce problème, sinon ça ne va plus ! ».

Siguéta Salimata DEMBÉLÉ    

Source: Les Échos- Mali