Alors qu’elle était espérée à 4% en 2020, la croissance en Afrique de l’Ouest devrait se contracter à 2% cette année, suite aux effets de la Covid-19. Cependant, la région peut compter sur son capital jeunesse, un potentiel en termes de main d’œuvre sur lequel elle doit miser pour accélérer sa reprise économique, affirme la Banque africaine de développement dans ses « Perspectives économiques régionales pour l’Afrique de l’Ouest 2020 ».

« La forte croissance de la population jeune en Afrique de l’Ouest offre un réservoir de main-d’œuvre d’intérêt stratégique, qui peut être mis au service de l’emploi et de la croissance économique, malgré une pandémie de Covid-19 qui dévaste le continent et l’économie mondiale », estime le rapport.  La reprise va se profiler dans un contexte de forte demande de main-d’œuvre qualifiée dans le domaine des sciences, des technologies, de l’ingénierie ou des mathématiques, au moment où les taux de scolarisation et de maintien scolaire se portent mal, tout comme les résultats dans ces disciplines.

Accélérer les progrès

Puisque la demande sera forte et déterminera le futur du marché du travail, caractérisé par la révolution technologique, la zone doit mettre en œuvre des mesures pour assurer la performance de ses ressources humaines. Le retard en matière d’infrastructures numériques doit être rapidement comblé pour répondre aux besoins croissants. Il faut aussi créer les conditions pour inciter le secteur privé à participer au développement des compétences et augmenter les dépenses publiques dans le domaine de l’éducation pour atteindre l’adéquation entre les qualifications et les besoins du marché du travail. Le rapport souligne également que le taux de participation de la population active au marché du travail a régulièrement baissé en Afrique de l’Ouest, passant de 64,2% en 2000 à 58,5% en 2019. Et, pour ne pas rater son virage vers la quatrième révolution industrielle (4IR), la zone doit améliorer son Indice du capital humain, qui mesure la mobilisation du potentiel économique des habitants d’un pays.

La BAD rappelle qu’après 3,6% de croissance en 2019 la zone connaîtra une contraction de 2% de son PIB en 2020. Il pourrait  chuter de 4,3% dans le scénario le moins favorable. Le rapport souligne que les pays dépendants du pétrole et du tourisme pour les devises étrangères et les recettes fiscales devront également faire face à une réduction de leur marge budgétaire et à un déséquilibre des comptes extérieurs pouvant entraîner une augmentation de la dette publique.

Fatoumata Maguiraga

Chiffres :

3,6% : Croissance en 2019

2% : Croissance prévue en 2020

Source: journaldumali