Le Centre National de Lutte contre la Maladie (CNAM) a abrité le samedi 8 avril dernier, la cérémonie de lancement du Fonds Compétitif pour la Recherche et l’Innovation Technologique (FCRIT). C’était sous la présidence du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr Assetou Founè Samaké Migan. Etaient également présents, son collègue en charge de l’Environnement et de l’Assainissement, Mme Keita Aida Mbo, Moustapha Dicko, conseiller spécial du président de la République chargé de la Francophonie, le Professeur Samba Sow, directeur du CNAM, le Maire de la commune IV et les Directeurs et Recteurs des Grandes Ecoles et Universités du Mali.
Le Maire de la Commune IV après ses mots de bienvenue a exprimé sa reconnaissance aux autorités du Mali pour la mise en place de ce fonds. Mais aussi, pour le choix porté sur sa commune pour son lancement.
A sa suite, le Pr Samba Sow a remercié les autorités du Mali pour le lancement de ce fonds. Pour lui, cette cérémonie est la concrétisation d’une promesse faite par le ministre Assetou Founè Samaké Migan lors d’une visite surprise qu’elle a eu à faire au CNAM. Une visite au cours de laquelle, elle avait promis d’encourager et de promouvoir la recherche en tenant des rencontres dans les structures de recherche.
Ce qui explique selon lui, le choix porté sur sa structure pour ce lancement qui fera aussi la promotion du CNAM. Le Pr Samba Sow a salué cette initiative du ministre qui, rien qu’à son nom, incitera les chercheurs à redoubler d’efforts pour en bénéficier. En plus dit-il, ce fonds comblera certaines lacunes dans le fonctionnement des structures de recherche que les financements extérieurs ne prennent pas en charge.
Pour sa part, le Directeur Général du Centre National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST), Abdoulaye Dabo a fait la genèse de ce fonds. Selon lui, le FCRIT est né d’une des recommandations du Forum National sur l’Education qui a recommandé la mise en place d’un fonds spécial en faveur de la recherche et alimenté par l’Etat, les Partenaires Techniques et Financiers et d’autres sources par prélèvement de taxes diverses.
Aussi dit-il, il tire son origine du Document de Politique Nationale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique adopté en 2009 par le gouvernement qui a prévu une réforme du système pour le rendre plus compétitif avec de fortes mesures dont l’amélioration de la qualité de la recherche et l’innovation technologique à travers une forte orientation des programmes et des projets vers les besoins prioritaires de développement du pays Mais aussi la mise en place d’un système pérenne de financement à partir des ressources nationales avec une ouverture aux Partenaires Techniques et Financiers.
Pour M. Dabo, c’est pour traduire cette volonté politique en acte que le gouvernement, après l’affectation d’un montant de 500.000.000 FCFA issu des ressources de la privatisation de la SOTELMA, a décidé de créer le 25 novembre 2011, le Fonds Compétitif pour la Recherche et l’Innovation Technologique (FCRIT). Un fonds placé sous la tutelle du ministre chargé de la Recherche et de celui chargé des Finances, a expliqué M. Dabo. Selon qui, le FCRIT est composé d’un Comité de Pilotage, d’un Secrétariat Technique rattaché au CNRST et d’un Comité Scientifique. Et il est alimenté par une subvention budgétaire fixée à 0,2% des recettes fiscales, une contrepartie malienne dans les accords de financement liés à la recherche et l’innovation technologique, les contributions des Partenaires Techniques et Financiers, les dons et les legs, la redevance sur les contrats de vente des résultats de recherche et sur les contrats de licence des brevets issus des inventions financées par le fonds et les ressources diverses.
Le ministre Assetou Founè Samaké Migan quant à elle dira que ce fonds est né de la volonté du gouvernement de booster la science, la technologie et l’innovation au Mali. De nos jours, explique-t-elle, la science et la technologie profitent surtout aux multinationales et aux pays riches. Toute chose qui augmente les disparités et une forte diminution des échanges commerciaux entre continents. Aux dires du ministre, seulement environ 1% des échanges est effectué entre pays du Sud contre 90% entre pays de l’Union Européenne. Et du coup, les pays à faible potentiel scientifique et technologique ne peuvent pas faire face à cette compétition mondiale.
Assetou Founè Samaké Migan a néanmoins reconnu que les pays du Sud comme le Mali dispose d’atouts majeurs pour inverser la tendance à travers un important potentiel dont il dispose dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, la pêche ainsi que dans le secteur industriel et minier, contribuant pour plus de 80% de son PIB. Pour accroitre la productivité et améliorer les revenus, elle a souligné que les économies africaines, en pleine croissance, doivent disposer d’institutions nationales investissant dans le domaine de la recherche et de l’innovation.
C’est pourquoi, d’après elle, le FCRIT a été créé pour financer les activités de recherche afin de répondre à certains besoins prioritaires du pays comme le développement de projets basés sur le partenariat entre Universités, Instituts et Grandes Ecoles et le secteur productif, le développement de projets par les Assistants/Attachés de recherche inscrits en thèse afin de mener des travaux de recherche devant correspondre à leur formation, la valorisation et la vulgarisation des résultats de recherches et travaux des inventeurs isolés.
« Le FCRIT devrait contribuer à asseoir une véritable culture de la promotion de la recherche et de l’innovation dans notre pays. Il pourrait en outre inciter le secteur privé à investir dans la recherche nationale. Nous l’avons voulu compétitif à travers des appels à projets, pour créer une saine émulation entre enseignants, chercheurs, investisseurs d’une part, et d’autre part, pour retenir les projets de recherche les plus pertinents et les plus prometteurs pour le développement de notre pays », a laissé entendre le ministre. Qui a rassuré les utilisateurs de ce fonds du soutien total du président de la République Ibrahim Boubacar Keita, de son Premier ministre et de l’ensemble du gouvernement.
Modibo Dolo