« « O destin! Tu es une ombre bizarre, Quand on veut te tuer, tu fuis, Quand on te fuit, tu suis », Amadou Hampâté Ba.
Plus de trente ans après sa mort, le nom de Bob Marley reste toujours gravé dans la mémoire de ses fans. Dépassant le seul cadre musical, il est devenu une référence spirituelle. L’anniversaire de son décès est commémoré à travers le monde entier et férié dans son pays natal.
Bob Marley est né et élevé dans un hameau, à une heure de route de la côte Nord de la Jamaïque. Sa mère, Cedella, cède aux avances d’un Capitaine Norval Marley, qui a plus de cinquante ans qu’elle. Elle fait la sourde oreille aux avances du Capitaine ne prévoyant pas dans son refus le courage et la témérité de ce dernier, qui aboutit à la faire changer d’avis et exige le mariage en retour. La jeune dame n’avait que (17) dix-sept ans.
N’ayant pas le choix, le Capitaine accepte cette exigence et célèbre son mariage Cependant, elle exige le mariage contre l’avis des parents du Capitaine blanc d’origine britannique, la conséquence de cette union est de : sous. Déshérité, Norval Marley, le Capitaine est l’option choisie par ses parents pour le punir sous prétexte qu’un Homme blanc ne doit pas épouser une femme noire.
A la naissance de l’enfant issu de cette union, Norval, le Capitaine blanc prénomme son fils Nestor, et un deuxième prénom Robert, du nom de son frère. Le Capitaine, sombre dans la boisson et disparait dans la nature pour ne réapparaître que cinq ans après. Rongé par la culpabilité, il promet alors une éducation décente à son fils.
Le petit Nesta aime accompagner sa mère à l’église les dimanches. Il chante le gospel avec ferveur, comme la grande majorité des Jamaïcains.
En 1959, Bob gagne un concours de chant public au Queens Théâtre. Alors qu’en 1962, il commence un apprentissage pour devenir soudeur, il subit un accident de travail et échappe de peu à la perte d’un œil et profite de son bref congé maladie pour tenter sa chance auprès d’un producteur en enregistrant son premier disque. Puisque l’appétit vient en mangeant, le jeune Marley se consacre alors à la musique.
Le 10 février 1966, Nesta se marie avec Alpharita Consticiadit Rita Anderson. Rita contracte une grossesse, ils ont besoin d’argent et Nesta rejoint sa mère, qui s’est remariée aux États-Unis.
Le fonctionnaire qui lui délivre son passeport n’aime pas son premier prénom Nesta et écrit le deuxième, Robert, plus sérieux. Robert Bob est devenu le surnom de Marley à cette époque.
Haïlé Sélassié 1erest couronné Empereur dans son pays, l’Ethiopie, le Dieu vivant des rastas ou Jah Rastafari, fait une visite officielle aux USA. Cette visite marque fortement la population américaine et précipite le développement du rastafarismeen Jamaïque. Bob Marley travaille alors dans l’équipe de nettoyage de l’hôtel d’accueil de l’empereur.
Sa femme est présente à l’arrivée de l’Empereur, qu’elle perçoit comme étant Jésus réincarné.
Quelques années plus tard Bob, Rita, Peter et Bunny ouvrent une petite boutique et vendent leurs 45 tours dans un nouveau style musical. Bob fait la distribution vente lui-même en vélo, malgré une apparition à la télévision.
Le couple Marley est gratifié d’une fille, Cedella, le 23 août 1967, leur premier enfant.
Quand Bob Marley annonce sa prise de conscience rasta à sa mère, elle est surprise et choquée, comme le seraient beaucoup de Jamaïcains à cette époque, qui considèrent les rastas comme des blasphématoires.
En 1980 Bob Marley accomplit son rêve de jouer en Afrique, invité officiel au Gabon en janvier et puis en avril au Zimbabwe à leurs cérémonies d’Indépendance.
Enfin, en 1981, un cancer l’emporte au sommet de sa gloire à trente-six ans à Miami, dans l’Etat de Floride aux États-Unis. Le 11 mai, alors que le monde est sous le choc d’apprendre sa mort, sa musique retentissait partout en guise d’hommage. Le parlement suspend ses séances pendant dix jours.
Robert Nesta Marley repose dans un mausolée au sommet de la colline de Nine Mile qui l’a vu naître, avec, au doigt, l’antique bague de famille que lui offrit le premier fils et héritier de Sélassié, à Londres en 1977. Il laisse plus d’une douzaine d’enfants d’une dizaine de femmes différentes, des dizaines de millions de dollars.
Mahamadou Yattara
Source: LE COMBAT