Souleymane Tiefolo Koné, ancien ambassadeur et analyste politique répond aux trois questions de la rédaction.

L’opposition a-t-elle perdu en crédibilité à l’issue des législatives ?

Si une partie a perdu sa crédibilité à l’issue des législatives, c’est le pouvoir en place. L’opposition a été contrainte d’y participer, parce qu’il était pratiquement interdit pour le bien du Mali de laisser ce pays à la seule volonté du régime. Nous savons qu’au Mali l’administration et la justice roulent pour le parti au pouvoir. L’opposition n’aurait pas eu besoin de certaines alliances si les conditions d’organisation du scrutin l’avaient rendaient juste et équitable.

L’absence de Soumaila Cissé impacte-t-elle l’opposition dans son ensemble ?

L’absence de Soumaila Cissé impacte même la Nation malienne. Son enlèvement est une humiliation pour chaque Malien qui en a conscience. Naturellement que tous ceux qui sont dans l’opposition et qui croient en Soumaila Cissé ont été affectés par son enlèvement, en tant qu’humains et politiques. Mais Soumaila Cissé a laissé un parti qui s’est maintenu. L’opposition regroupée autour de lui n’a jamais été aussi dynamique qu’aujourd’hui.

Qui parmi les leaders de l’opposition pourrait la tirer vers le haut ?

Il ne faut pas voir la vie politique du Mali en termes de personnalité. Aujourd’hui, l’opposition malienne est regroupée autour de plateformes ou de structures. Parmi elles, on peut distinguer, entre autres, le FSD, regroupé au tour de Soumaila Cissé, ou encore, plus récemment créé, le Mouvement Espoir Mali Koura de Cheick Oumar Sissoko, qui donne de plus en plus de la voix aussi.