Deux temps forts marquent la visite de 48 heures du chef du gou-vernement tunisien, dans notre pays : un volet politique qui con-sistera en des rencontres avec le chef de l’État, le Premier ministre et le Président de l’Assemblée nationale et un volet économique qui consiste en l’organisation d’un Forum économique regrou-pant les acteurs économiques publics et privés maliens et tuni-siens.

Hier s’est tenu, à l’hôtel Laïco de l’Amitié, le Forum économique qui a regroupé plusieurs dizaines d’acteurs économiques ma-liens et tunisiens. La cérémonie d’ouverture de cette importante rencontre a enregistré la présence, au haut niveau, du chef du gouvernement tunisien, Youssef CHAHED, de plusieurs membres du Gouvernement.
La cérémonie d’ouverture a été émaillée par les interventions du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf BATHILY ; la présidente de l’UTICA, Ouided BOUCHAMAOUI ; du chef du gouvernement tunisien ; la signa-ture des accords de partenariats entre la Chambre du Mali et celle de Tunisie.
Tour à tour, les intervenants ont salué l’excellence de la coopéra-tion entre notre pays et la Tunisie qui devrait se renforcer da-vantage. Le Forum économique est perçu comme une opportu-nité de booster cette coopération, en explorant diverses oppor-tunités que pourraient offrir les deux parties.
Pour ce qui est du volet politique, le chef du gouvernement tuni-sien échangera avec nos plus hautes autorités sur l’état des rela-tions de coopération entre la Tunisie et le Mali ; les opportuni-tés et perspectives de les développer davantage. Occasion éga-lement d’examiner la situation régionale et internationale ainsi que des sujets d’intérêt commun tels le terrorisme, la crise li-byenne.
Le Forum économique, quant à lui, vise à identifier les secteurs qui peuvent faire l’objet d’éventuels projets de partenariats et d’examiner les voies et moyens d’y parvenir. Ce Forum était éga-lement une occasion de présenter des projets prioritaires dans les deux pays. La confirmation de la relance de la coopération tuniso-malienne et la promotion des opportunités d’investissement, dans les deux pays, constituent un objectif et une priorité pour les gouvernements malien et tunisien.
Un partenariat réussi
Au regard des enjeux, l’on comprend aisément que les sociétés, de secteurs diversifiés, ont massivement effectué le déplace-ment. Parmi elles, il y avait le SMEDI (Service Médical Interna-tional) de la Tunisie, dirigé par Ghazi MEJBRI et qui a comme partenaire malien AMI (Assistance Médicale Internationale) qui a à sa tête notre compatriote Aminata HAGGE. Les deux respon-sables, au cours d’un entretien, ont expliqué que SMEDI est pré-sent dans 11 pays, dont 9 pays africains. Il a 4 pôles d’activités.
Primo, l’investissement, à travers la création des structures de soin pour limiter les évacuations sanitaires. En cela, il n’a nulle-ment l’ambition de se substituer aux autorités nationales.
Secundo, la fourniture d’évacuations pour les actes et soins qui ne sont pas pris en compte localement. À ce niveau, ont fait sa-voir nos interlocuteurs, SMEDI dispose du plus grand réseau de cliques en Afrique. De même, dispose-t-il de résidences médicali-sées, qui peuvent être trois fois moins chères qu’une nuit passée dans une clinique. En sus, elles permettent de rapidement re-trouver une vie normale parce qu’elles sont construites à des endroits où sont nombreux les ressortissants du pays d’origine du patient.
Tertio, l’étude, la formation et l’ingénierie dans le domaine mé-dical et la santé.
Quarto, la distribution de médicaments et de matériels de santé.
À cela s’ajoutent les activités de transport médicalisé.
Il y a deux avantages à aller se faire soigner en Tunisie, ont cité nos interlocuteurs : il n’y a pas de visa entre nos deux pays ; en Tunisie, le coût de la vie est beaucoup moins cher que dans les pays limitrophes.
Parlant de l’importance de l’assistance médicale internationale, Mme HAGGE a déclaré que cela permet d’éviter les errements. « On sait qui va où », a-t-elle assuré. Ce qui permet d’avoir le meil-leur plateau technique et de s’assurer de la disponibilité du mé-decin traitant avant même d’arriver en Tunisie.
Du point de vue des prestations, Aminata HAGGE a révélé qu’en 2016, elle a reçu 138 demandes d’évacuations sur lesquelles en-viron 80 personnes ont été effectivement évacuées. Un chiffre qui représente un signal positif, d’autant plus que Assistance Médicale Internationale (AMI) n’a vu le jour qu’en 2015.
Parmi les clients, il y a des gouvernements ; des organismes et caisses d’assurance maladie ; des organismes et caisses de pré-voyance et de sécurité sociale ; des sociétés internationales d’assistance ; des patients particuliers.

Par Bertin DAKOUO

Source: info-matin