S’adressant à Mr Lacroix, le porte-parole des partis membres du M5-RFP a dit : « Au M5-RFP, nous pensons que le président de la Transition qui, pour l’instant, est la seule institution la moins querellée au fond, doit prendre ses responsabilités, devant le peuple malien et face à l’histoire, pour changer ou rectifier la trajectoire de la Transition. Dans le cas contraire nous courons tous le risque grave de conduire le pays dans une nouvelle impasse », a déclaré Choguel K. Maïga, le leader politique, indique par ailleurs que les questions d’ordre sécuritaire, social et économique sont suffisamment connues et constituent des préoccupations communes et partagées des Maliens. Le leader politique membre du M5-RFP en a profité pour remercier l’ONU, notre organisation commune, pour l’attention particulière qu’elle accorde à la situation au Mali.
L’implication active de la MINUSMA et particulièrement de son Chef dans la recherche permanente de solutions de sortie de crise au Mali n’est plus à démontrer a soutenu Choguel, qui a décrit la situation réelle que certains veulent cacher : « Vous courez donc le risque de retourner à la fin de votre mission avec l’impression que pour l’essentiel la Transition se passe bien. Laissant le feu couver sous les cendres ».
La vérité, dira le leader politique malien au Secrétaire général adjoint, c’est que : « la Transition souffre principalement et fondamentalement et de façon non exhaustive, de cinq handicaps majeurs qui, s’ils ne sont pas corrigés à temps, signeront inéluctablement son échec en fin de parcours. De quoi s’agit-il ? Le porte-parole du M5-RFP explique :
Comme preuve Choguel K. Maïga a cité: « la multiplication, dans le courant du dernier trimestre de l’année 2020, des points d’implantation et d’incrustation des foyers et bases des groupes terroristes au centre-ouest, au sud et à l’ouest du Mali ( Macina, Niono, Markala, Tominian, San, Banamba, Koutiala, Yorosso, Kadiolo, Kolondiéba, Nara , etc.); e- la signature de pactes de soumission que certains villages sont obligés d’accepter avec les groupes terroristes ; les tribunaux islamiques qui “distribuent la justice” et officient sous l’autorité des organisations terroristes. Ce n’est pas tout car le porte-parole du M5-RFP a évoqué l’enlisement des Famas dans les luttes et joutes politiques, et l’imputation subséquente de la responsabilité d’échecs politiques éventuels, avec les graves et irréparables dommages sur l’image et la réputation des Forces de défense et de sécurité. »
Enfin, selon Dr Choguel qui explique la situation à cette mission de l’ONU, « les autorités de la Transition ont perdu totalement la boussole qui doit les guider pour réaliser par ordre de priorité les objectifs et impératifs du changement : la sécurisation des personnes et des biens, la lutte contre le terrorisme ;la justice pour les victimes des tueries des 10, 11, 12 juillet 2020 à Bamako, ainsi que celles de Sikasso et Kayes ;les réformes politiques, institutionnelles et administratives, sur une base consensuelle et inclusive ; la création des conditions d’élections libres, transparentes et crédibles pour éviter des crises postélectorales ; la lutte contre la corruption et l’impunité ; le respect des droits et libertés consacrés dans la Constitution; la prise en charge de la problématique de la Refondation à travers l’organisation d’assises nationales ».
LAYA DIARRA
Source: LE SOIR DE BAMAKO