COUCHES JETABLES POUR BÉBÉS
Des risques sanitaires élevés mais négligés
Soucieuses d’alléger leurs tâches et de maintenir leurs bébés au propre, la majorité des mères maliennes consomment les couches jetables. Pourtant, la plupart d’entre elles ne savent pas faire bon usage de ce produit. Or, la mauvaise utilisation des couches impacte considérablement la santé de l’enfant et contribue à la dégradation de l’environnement. Au Mali, la commercialisation des couches entraîne divers problèmes mais qui sont négligés par la plupart des mamans.
Les couches jetables sont très prisées à cause de leur capacité à retenir l’urine et les résidus des enfants. De nos jours, elles ont largement remplacé les couches traditionnelles au Mali. Par contre, leur utilisation est incomprise par plusieurs mères. La grande partie des consommatrices se procurent ce produit sans même connaître la provenance. Par conséquent, plusieurs variétés de couches sont disponibles sur le marché malien, mais toutes ne sont pas bonnes. Ce qui prouve à suffisance que les couches modernes représentent un danger pour la santé publique.
Sur le plan commercial– Elles nous viennent principalement d’Europe. D’ailleurs, ce sont les plus saines et celles qui respectent au mieux la santé et la fragilité des enfants. Par contre, toutes les classes de la société ne peuvent pas s’en procurer. D’autres couches nous viennent également de certains pays d’Afrique du nord. Là, on parle de « Couches de friperie » qui sont en majorité constituées de plastique, et provoquent des allergies. En effet, ce sont les plus consommées au Mali car accessibles à des prix abordables. « J’achète les couches de friperie pour mon enfant car c’est moins coûteux. C’est à 75 FCFA l’unité », laisse entendre Tata Guindo, mère d’un nourrisson de 3 mois.
Laver les linges mouillés d’urine ou couverts d’excrément paraît comme une véritable corvée pour les mamans maliennes. Afin d’éviter ce travail déplaisant, celles-ci optent pour le port des couches à leurs enfants. Un moyen facile et pratique pour elles de maintenir leurs enfants au propre et leur permettre d’être portées par tout le monde. Mais, certaines femmes abusent des vertus des couches et mettent leurs enfants en danger à travers : le port permanent de la couche en journée aussi bien que nuitamment.
En effet, sur le plan médical, plusieurs médecins font savoir qu’une utilisation abusive de la couche peut provoquer d’énormes désagréments chez l’enfant. Docteur Sacko Souleymane affirme que l’érythème fessier est la première conséquence de cette pratique. « Ce sont des rougeurs enflammées qui apparaissent sur les fesses de l’enfant », explique-t-il. « L’érythème fessier est dû au port des couches humides et peu fréquemment changées », ajoute-t-il.
En abondant dans le même sens, Cheick Oumar Togola, médecin interne au centre de santé communautaire de Faladiè, ajoute que ce fait peut impacter l’organe génital de l’enfant en provoquant des infections et des candidoses. Il conclut en précisant que la couche doit être immédiatement enlevée après être mouillée d’urine.
A Bamako, il est parfois très aisé de savoir qu’un bébé demeure dans une concession. Il suffit d’observer les devantures des maisons pour apercevoir des couches usées, entrouvertes et jetées à côté des poubelles. C’est de cette manière que plusieurs mères contribuent à la dégradation de l’environnement. Il est conseillé donc aux mères de prendre conscience des enjeux du port des couches. Ce produit doit être utilisé en respectant au mieux l’environnement et surtout la santé des bébés.
Fatoumata Boba Doumbia
Source: Journal les Échos- Mali