Jadis, la société malienne était intègre parce que nos valeurs sociétales étaient respectées par toutes et tous dans le but d’un vivre ensemble harmonieux. C’était une société où tout le monde suivait le même chemin, quiconque se comportant singulièrement était puni par les règles.

Dans nos sociétés traditionnelles, les jeunes filles ne se comportaient pas indécemment dans la rue. Elles se comportaient bien tout en respectant les valeurs de leurs sociétés. Elles pouvaient certes se cacher pour faire des choses qui n’honorent pas leur dignité, mais dans le strict respect des principes de la société.

En outre, l’attitude des filles étaient convenables dans nos communautés. Cela était nécessaire pour la préservation de l’honneur de leur famille en un mot, dans le but de ne pas salir l’image de la famille.

Tout ce qui pouvait déshonorer l’image de celle-ci, voire de la communauté tout entière, était à éviter par les filles car si par exemple, il est défendu dans une famille qu’une fille ait un enfant avant qu’elle ne soit mariée et qu’elle fasse le contraire, cela était considéré comme une honte totale pour la famille et la société. C’est la raison pour laquelle dans certaines localités, pour l’accouchement de ces enfants issus hors du mariage, les mères se devaient de s’écarter du village pour ne pas salir le village, disait-on. De ce fait, elles faisaient tout pour préserver l’honneur de la famille voire leur propre dignité.

De nos jours, le constat qui se fait est alarmant. L’attitude des filles d’hier au sein de nos sociétés et celle des filles d’aujourd’hui sont diamétralement opposées. Cela est plus visible la nuit. Ce renversement soudain de nos valeurs voire des comportements des jeunes filles ne peut cesser de surprendre. Ce changement reste tout compte fait tributaire de la société.

Cela est d’ailleurs en substance l’interrogation que se fait bon nombre de Maliens qui pensent que l’état actuel du pays n’est que la résultante d’un laisser-aller entretenu à tous les niveaux de la sphère sociale. La cellule sociale de base étant la famille, il faut reconnaitre que celle-ci, de plus en plus, cesse d’être une référence au Mali, au regard des multiples transgressions dont elle reste victime.

Les jeunes filles d’aujourd’hui se comportent indifféremment au regard de nos valeurs sociétales de telle sorte que l’adultère n’est plus une question de honte, de clandestinité. Aujourd’hui, on peut voir des gens en plein air commettant de l’adultère et pire, au lieu que cela soit une honte pour la personne, pour sa famille, voire pour toute sa communauté, c’est au contraire une fierté pour les jeunes filles.

Cette décadence est aussi soutenue par les parents qui ne jouent plus pleinement leur rôle dans le sens de mettre un terme à  ces pratiques ignobles qui ne préservent pas l’honneur de nos sociétés.

Il convient alors que chacun s’assume afin de permettre la préservation de nos valeurs ancestrales.

Bakary Fomba, Stagiaire

Source: Le Pays