L’alternance et le  renouvellement du personnel politique au Mali constituent une  affirmation du  choix politique de nos compatriotes de la diaspora. Les maliens de la diaspora, dans leur majorité, souhaitent vivement non seulement une alternance politique mais également et surtout le renouvellement de la classe politique malienne, qui malheureusement, a montré ses limites.

Pour la réalisation de ce choix politique, nos compatriotes  souhaitent la création des conditions idoines qui permettent de rendre de manière significative l’élection présidentielle plus inclusive, transparente, responsable et compétitive. Et dans ces conditions, les autorités actuelles ne pourraient pas prétendre à leur reconduction pour la gestion des affaires publiques.

Par ailleurs, nos concitoyens souhaitent l’instauration de la  transparence électorale qui pourra déclencher ce changement pour le bonheur et le bien-être des maliens dont le choix politique est l’alternance au sommet de l’État ainsi que le renouvellement du personnel politique.

Selon un malien de France, « cette dynamique voulue par la diaspora ne doit pas se limiter à la seule échéance électorale mais plutôt se prolonger à long terme », ils veulent toujours  avoir  un regard sur l’action politique. « J’ai le profond regret d’avoir voté en 2013 pour l’actuel président de la République mais je ne suis plus prêt à répéter les mêmes erreurs « , affirme un malien de Libreville.

Le président sortant ne peut pas avoir le « soutien de la diaspora malienne  »  pour un deuxième mandat, étant donné que les partis politiques, de la majorité aussi bien que de l’opposition, sont représentés au sein de cette même diaspora.

D’autre part, même la plupart des maliens qui  étaient favorables au président en 2013, sont très déçus aujourd’hui et ne sont pas prêts à commettre les mêmes erreurs. Et face à la mal gouvernance et la gestion clanico-affairiste,  au manque d’efficacité et de responsabilité des dirigeants, les maliens de la diaspora  prônent  le renouvellement des pratiques politiques et un leadership visionnaire, honnête et responsable pour le bonheur de tous les maliens. Ils veulent un président qui  entend œuvrer, de manière efficace,  pour mériter de leur confiance.

En plus des maliens de la diaspora, de nombreux compatriotes rejettent une éventuelle candidature du président sortant. C’est pourquoi la majorité présidentielle se trouve aujourd’hui très  fragilisée après le départ de plusieurs vagues de députés du Rassemblement pour le Mali, le parti présidentiel,  et d’autres partis politiques, comme la Solidarité Africaine pour la Démocratie  et l’Indépendance (SADI), l’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba), Yelema ou le Changement  qui soutenaient l’action du président de la République  et qui ont quitté la convention de la majorité présidentielle.

Étant donné que le Mali ne fait que s’embourber sous le  poids de la mal gouvernance, de la corruption et de l’insécurité grandissante,  la diaspora malienne, par sa force électorale et consciente de sa capacité de mobilisation, veut se rendre d’abord  utile à elle-même, par le choix éclairé de ses dirigeants respectueux de la démocratie républicaine, de la bonne gouvernance, du bonheur et du bien-être de toutes les couches socio-professionnelles du pays.

Moussa Danioko

Figaro mali