On ne change pas une équipe qui gagne. C’est du moins l’adage qui semble prévaloir au sein du SNESUP (Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique). Pour preuve: l’actuel bureau du Comité exécutif national, dirigé par Dr Abdou Mallé, depuis plus de 10 ans, a bénéficié d’une année supplémentaire pour lui permettre d’évacuer les dossiers courants. Ainsi en a décidé l’assemblée générale du SNESUP, du 27 octobre dernier.
À la suite d’une réponse relativement satisfaisante apportée à son préavis de grève, en date du 5 septembre 2016, le SNESUP a tenu, le 27 octobre dernier une assemblée générale, à l’ex-ENA de Bamako, pour faire le compte rendu de ces négociations avec le gouvernement aux militants.
Après avoir fait le point des différentes revendications et la situation des protocoles d’accord signés avec les autorités en 2010, l’assemblée générale a donné un jugement favorable au travail de ses mandants avant de décider la prolongation d’une année du mandat de l’actuel Comité exécutif national du SNESUP.
Au cours de ces 12 mois à venir, le bureau a été expressément chargé de tout mettre en œuvre pour vider le Protocole d’Accord du 13 mai 2016.
Ainsi, il a été recommandé, pour ce faire, de préparer un préavis de grève illimitée pour l’application immédiate de la grille plafond 3000 ; d’exiger la capitalisation des différents Protocoles d’accord, en l’occurrence celui du 9 mai 2011 pour résoudre le problème de limite d’âge pour l’intégration des contractuels de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à la Fonction publique.
Le bureau a également été mandaté, pour ce temps, de gérer avec qui de droit les différents problèmes ci-dessus posés.
« Considérant le non-respect récurrent des Protocoles d’Accord du 22 janvier 2010, du 17 août 2010, du 9 mai 2011, du 27 janvier 2014 et du 13 mai 2016 ; considérant la non prise en charge des dossiers des travailleurs de l’IHERI-AB de Tombouctou par manque d’information pour la hiérarchisation et l’intégration à la Fonction Publique ; considérant la non prise en compte de 4 agents immatriculés pour l’intégration à la Fonction publique des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes ; considérant le nombre important de vacataires intervenant à l’EN-Sup et à l’Université des Lettres et des Sciences humaines de Bamako ; considérant le retard énorme dans le traitement des dossiers des 169 nouveaux enseignants ; considérant l’importance de la relance du Programme de formation des formateurs ; considérant les difficultés de prise en charge des jurys de soutenance des thèses par les doctorants, les militants réunis en assemblée générale, ce jour, 27 octobre 2016, ont décidé de prolonger le mandat du CEN d’une année », indique le communiqué du SNESUP.
Il faut noter que le SNESUP qui s’apprêtait à observer une grève de 72 heures, pour les 18, 19 et 20 octobre dernier, a suspendu son mot d’ordre d’arrêt de travail, pour les réponses satisfaisantes apportées à ses préoccupations par le département de tutelle.
En effet, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Pr Assétou Founé Samaké Migan, qui devrait faire face à sa première grève des enseignants, depuis son arrivée à la tête de ce département, est parvenue à sauver son navire. Tout avait été mis en œuvre pour satisfaire les enseignants ou du moins pour apaiser leur colère, selon une source du département.
Il leur a été, entre autres, promis, le dépôt immédiat du rapport de la Commission tripartite et l’application immédiate de la grille 3 000 issue de la mission d’études sur les conditions de rémunération et les obligations des enseignants du supérieur et des chercheurs dans les pays de l’UEMOA ; l’intégration immédiate, dans la Fonction publique, des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes des structures de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ; l’adoption immédiate du nouveau statut « Enseignant-Chercheur » ; la nomination immédiate des agents fonctionnaires de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique omis de la hiérarchisation du 16 juin 2015 et la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur juste transposition.
Le payement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires de 2013-2014 et 2014-2015 et de la compensation financière aux enseignants de l’IUG pour le sacrifice de leurs vacances pour valider l’année académique 2015-2016 a également été accordé aux enseignants grévistes.
Quant au point relatif au dessaisissement immédiat du Conseiller technique, M. Mahamadou MARE de tous les dossiers du SNESUP, il n’avait pas requis l’assentiment du département.
Au regard de ces avancées notables enregistrées sur les points de revendication, le CEN-SNESUP avait accepté de suspendre son mot d’ordre de grève de 72 heures qui étaient prévue pour les 18, 19 et 20 octobre.
Par Sidi Dao
Source: info-matin