Dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 juillet 2014, aux environs de 20 heures, M. Bertrand Dembélé, originaire de Kayes, promoteur d’une société de gardiennage regardait tranquillement la télévision avec les siens à son domicile à Farako Farada, non loin de Senou Est. Soudain, il est intrigué par les incessants aboiements de son chien. Il se lève pour aller voir ce qui se passe. Que ne fut sa surprise de voir un homme en treillis et armé d’un fusil de chasse de fabrication artisanale dans sa cour.
Il lui demanda la raison de sa visite. L’individu lui répond qu’il est venu saluer sa copine du nom de Hawa. Etant des Chrétiens et qu’aucun membre de sa famille ne porte ce nom, M. Bertrand a douté de la moralité de son interlocuteur. Aussitôt, il cria au voleur de toutes ses forces, alertant ainsi ses voisins. Ceux-ci ne mirent pas de temps à venir encercler « le militaire ». Paniqué, celui-ci sort de ses poches un couteau et menace de mort celui qui le toucherait. Mais sa menace ne fit pas effet puisqu’un voisin lui administra de derrière un coup de poing très puissant, le propulsant par terre.
Avant qu’il ne se relève, l’on s’était déjà emparé de ses armes à savoir le fusil et le couteau. Il fut ensuite conduit au poste de police de Sénou qui l’a transféré la même nuit vers 1h du matin au commissariat de police du 10è Arrondissement. Dès le lendemain, le Commissaire divisionnaire de police Adama Baradji dit le Sorcier qui reprend du service,(bonne continuation à lui) en charge dudit arrondissement imputa le dossier à la Section Brigade de recherches(BR). Le nouveau Chef BR, l’inspecteur de police Mahamadou Sangaré dit Entretien prit les choses en main. Il convoqua dans son bureau M. Bertrand Dembélé pour recueillir sa version.
Après lui avoir expliqué les faits, celui-ci affirme que le mobile de la visite de l’individu serait probablement le vol de moto parce que récemment des hommes armés ont dépossédé beaucoup de notables de la zone de leurs engins sous la menace armée. Ensuite, l’inspecteur Sangaré a écouté le suspect. Sur son identité, il dit s’appeler Souleymane Traoré, gardien de profession, domicilié à Diatoula chez Mamadou Diawara, son employeur. Interrogé sur les faits, il raconte qu’il réside dans la deuxième concession inachevée de ce dernier, à côté duquel se trouve aussi son champ dont il est le gardien depuis 5 ans.
Selon Souleymane, c’est son employeur qui lui a remis le fusil pour dissuader les voleurs du champ. Il dit ensuite que la veille, il était parti en brousse pour braconner. Mais que la chasse n’ayant pas été fameuse, de retour vers 20h00mn, tout bredouille, il décida de faire escale chez une de ses connaissances du nom de Hawa domiciliée à Farako Farada, localité située entre Senou et Diatoula, son quartier et que c’est comme cela qu’il s’est retrouvé dans la famille Dembélé. Son discours n’a pas convaincu l’agent enquêteur. Interrogé sur la provenance de la tenue militaire qu’il porte, il répond qu’elle lui a été offerte par un certain Diouma sans plus de précisions. Plus tard, le Chef BR convoqua son employeur au commissariat. A son arrivée, il confirme qu’il se nomme Mamadou Diawara, âgé de 69 ans, originaire de Nioro du Sahel et commerçant domicilié aux 108 logements.
Il avoue qu’il a embauché le jeune homme comme gardien depuis 5 ans et l’a placé dans sa deuxième propriété à Diatoula afin qu’il veille sur son champ. Il reconnaît que c’est effectivement lui qui lui a donné le fusil de chasse afin qu’il fasse peur aux voleurs qui avaient l’habitude de voler dans son champ. Interrogé sur la provenance dudit fusil, il répond qu’il s’en est procuré à Ségou dans le village de Tissala depuis 1989 par le biais des forgerons et qu’il l’a donné à son gardien en l’instruisant d’en faire un bon usage mais qu’il n’aurait jamais imaginé que ce dernier se comporterait autrement. Après avoir écouté les trois hommes, l’enquêteur plaça Souleymane Traoré derrière les grilles pour usurpation de fonction et port illégal d’arme à feu. Il attend d’être déféré devant le Tribunal de la Commune V. Des enquêtes sont en cours pour retrouver Diouma, le présumé fournisseur de la tenue militaire, s’il existe vraiment.
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