
La marche vers la démocratie et la transparence est désormais irréversible au Mali et gare à ceux qui se mettraient à contrecourant. Pendant des décennies, certains cadres ont fait de la corruption leur jeu favori. Ces cadres véreux et sans scrupules sont à retrouver au sein de l’administration publique et surtout des collectivités locales. Prenant conscience du fléau qu’est la corruption et la délinquance financière, la justice a désormais décidé de se lancer à la traque de ces bandits à col blanc. Ce qui a conduit le Maire du District à la prison centrale, c’est le fait qu’il a été constaté des dépenses non justifiées dans les travaux d’éclairage de certaines artères du District de Bamako qui s’élèveraient à plus de 500 millions. Adama Sangaré est-il au-dessus de la loi pour ne pas être inculpé même si les faits sont avérés ?
Les Maires ont débrayé pour exiger sa libération. Ils ont décrété une grève d’une semaine pour protester contre l’arrestation d’un des leurs. Si la grève est un droit reconnu dans notre constitution, son opportunité devrait tout aussi être vérifiée pour ne pas causer plus de tort aux populations. Celle de nos élus communaux s’apparente à une anarchie qui mérite d’être sanctionnée. La balle est désormais dans le camp de la justice. C’est elle qui pourrait fouiner dans les affaires à la fois foncières qu’imposables de ces maires pour savoir si ce soutien n’est pas une peur bleue. S’ils craignent de ne pas subir le même sort que le Maire du District ; ils ont alors tiré à côté car nul ne pourra arrêter la machine de la justice. Ils doivent alors se mettre rapidement à jour, en réunissant toutes les pièces justificatives des différentes dépenses et recettes de leurs mairies. Par leur grève, ils semblent non seulement attirer l’attention des citoyens sur eux, mais aussi et surtout, ils se sont exposés. Les radars de la justice doivent être braqués sur eux.
Youssouf Sissoko
Source : Infosept