A l’appel du Collectif des Associations des jeunes de la Région de Mopti et sympathisants, plusieurs personnes originaires de la Venise du Mali ont battu le pavé le vendredi 21 juin 2019. Le message était clair : «Non à la barbarie et à l’amalgame ; oui à la Paix ».

Partie de la Bourse du Travail pour finir à quelques mètres, soit au Monument de l’Indépendance, la marche a mobilisé plusieurs centaines de personnes, surtout originaires de la région de Mopti. Il y avait aussi des élus de la région et d’autres personnalités comme Mme Sy Kadiatou Sow et autres. C’était pour dénoncer les attaques terroristes contre les populations civiles dans les localités du centre du Mali dont Sobane Da, Ogossagou et autres.

Sur les banderoles et autres pancartes tenus par les marcheurs, on pouvait lire, entre autres «les massacres au pays dogon : ça suffit ! Halte aux violences et aux massacres au pays dogon ; Non à l’amalgame ; le pays dogon ne tombera jamais ; une vie est une vie ou sécurisez les civils ! Dans la foule, on scandait des messages comme : vive le Mali, vive la paix ; oui à la présence de Dana Ambassagou au pays dogon ; sauver l’hivernage au pays dogon ou non à l’occupation du pays dogon».

Arrivés au Monument de l’Indépendance, les organisateurs de la marche, ont dans une déclaration, dénoncé l’incapacité de l’Etat et de ses partenaires à sécuriser les populations. Ils y évoquent également le risque de famine puisque les populations essentiellement paysannes  n’ont pas pu cultiver correctement depuis plus de trois ans et plusieurs autres problèmes dont sont victimes les populations du Centre du pays. Tour à tour, les porte-paroles des trois communautés, à savoir dogon, peulh et bozo, se sont succédé au micro pour dénoncer le complot qui est en train de déchirer le tissu social dans cette partie du Mali.

Ainsi, pour M. Aly Inogo Dolo maire de Sangha, dont une des localités, à savoir Sobane Da a été récemment victime d’attaque terroriste faisant officiellement 35 morts, il est temps que chacun interroge sa conscience sur sa responsabilité dans ce qui se passe actuellement dans la région de Mopti. Il a salué l’initiative des jeunes de Mopti qui sert à alerter les plus hautes autorités du pays sur la gravité de la situation dans la région de Mopti. Pour lui, il est temps de sécuriser le sud et d’arrêter avec les fêtes et autres folklores comme si Bamako ne s’intéressait pas au centre du pays.

Mme Sy Kadiatou dira qu’il est important que les maliens se sentent concernés et s’impliquent pour dire que « ça suffit ! Trop c’est trop ! Et qu’on a intérêt à protéger le seul bien qu’on a en commun, le MALI».

Aussi, lors de cette marche, la Commune rurale de Pélou a tenu à faire passer son message à travers une forte mobilisation de sa population résidant à Bamako. A leur tête, M. Sagou Tembely, Secrétaire général de l’Association des ressortissants de ladite Commune résidant à Bamako. Sur leur banderole, on pouvait lire : «Commune rurale de Pélou dit Non aux tueries répétitives et à caractère génocidaire au pays dogon». Le message était clair ; il s’agit de celui de la Paix. Ainsi, pour M. Sagou Tembely, «dans ce conflit, personne n’est épargnée ; ni les dogons ni les peulhs ou encore les autres ethnies qui vivent dans le pays dogon». «Alors, nous avons tous intérêt à conjuguer nos efforts pour mettre fin à ce conflit» dit-il. C’est cet appel de paix, de rassemblement et de concorde que la commune de Pélou voudrait faire passer à travers cette marche.

A retenir enfin que cette marche pacifique a été encadrée par un important dispositif sécuritaire.

Dieudonné Tembely

Source: L’Evènement