Le procureur général près la Cour d’appel de Bamako a quitté ses fonctions sans explications officielles et sans affectation à un nouveau poste.
« Je considère que j’étais en mission et que ma mission a pris fin ». Dans la voix du procureur général sortant près la Cour d’appel de Bamako qui prononce cette phrase, on ne sent ni colère, ni amertume, un peu d’ironie. Officiellement, ici on explique qu’après avoir passé un peu plus de trois ans à son poste, le temps est venu de passer la main.
Mais pourquoi ne pas avoir donné tout de suite un autre poste au procureur général ? N’y a-t-il pas anguille sous roche ? En tout cas l’homme est connu pour son franc-parler. Lors de l’ouverture des dernières Cours d’assises par exemple, il a déploré la passivité de l’Etat sur des sujets ; la sécurité, la religion par exemple.
Récemment, il n’a pas hésité un seul instant à rectifier des propos d’un officiel malien, sur le nombre de dossiers anticorruption devant la justice. On le voit, l’homme n’a pas sa langue dans la poche. Ministres, hommes politiques ou religieux ont pu le constater, un jour. L’entourage du procureur général sortant affirme clairement qu’il était en fait relevé de ses fonctions parce qu’il serait un empêcheur de tourner en rond.
Source: RFI