Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires foncières, Me Mohamed Ali Bathily s’est rendu sur les sites des logements sociaux en construction pour constater de visue l’évolution des chantiers et aussi pour mieux comprendre la texture des problèmes et leur ampleur.
A la tête d’une délégation composée des cadres de son cabinet et des services techniques rattachés, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires foncières Mohamed Ali Bathily a sillonné, vendredi dernier les sites en chantiers des logements sociaux à N’Tabacoro. Sur les lieux, plusieurs responsables des entreprises en charge des travaux étaient au rendez-vous pour expliquer au ministre et la délégation les détails techniques, l’état d’avancement des travaux, entre autres. Au cours de cette visite, le ministre a constaté entre autres des problèmes tels que : certains chantiers sont totalement à l’abri, d’autres ont du mal à terminer, les travaux de voirie comme les routes, l’électrification n’ont pas encore été faits, des cas d’occupation illicite, l’occupation des cours d’eau, la construction de la mosquée et d’école de façon illégale sur le site, la destruction systématique de la végétation, rupture du modèle de financement de la construction de certains, des sites vendus aux députés par une société ainsi que des titres privés qui ont été élaborés sur ces sites. Il y a encore beaucoup à faire selon le ministre Bathily, « je suis venu sur le terrain parce qu’il va falloir rechercher des solutions aux problèmes qui se sont posés. Donc cette visite confirme les problèmes que j’ai soupçonnés et qui se posent sur ces chantiers », a-t-il laissé entendre.
« Il va falloir que nous parlions un seul langage dans notre pays. Et le seul langage qui vaut sur ces sites, est l’expropriation pour cause d’utilité publique. En effet, un décret a été pris à cet effet et autre décret a été pris pour affecter le site au ministère de l’Urbanisme, lorsqu’on parle de l’expropriation pour cause d’utilité publique, on est déjà dans le domaine public de l’Etat qui est incessible, inaliénable et imprescriptible ». Selon Me Btahily, quelque que soient les documents détenus par les personnes qui sont là, il ne s’agit que du document d’une autorité administrative quelque soit. Or, l’expropriation pour cause d’utilité publique est un décret gouvernemental, qu’il s’agit d’un préfet, d’un sous-préfet ou d’un gouverneur, sa signature ne peut être au dessus d’un décret signé par le président de la République, ou le Premier ministre, le ministre des Finances, le ministre des Domaines, le ministre de l’Urbanisme et le ministre de l’Administration Territoriale.
Le ministre précise que, quels que soient les documents qu’on a créés volontairement ou involontairement ces documents sont nuls et de non effet en droit. Ils ne peuvent produire aucun effet. Donc la régularité du document des gens qui se sont installés sur ces sites n’existe plus et elle est anéantie par le décret d’expropriation pour cause d’utilité publique. Toutefois, le ministre Bathily invite ces gens de venir se faire recenser car dit-il, s’ils s’entêtent de construire sur ces sites, la maison qu’ils vont construire ne pourra jamais avoir de titre. Et que si la personne décède son patrimoine ne peut être passé à ses enfants. « Il faut que les gens comprennent que parfois dans leur intérêt, le bras de fer n’est pas bon parce que notre monde va évoluer toujours vers un monde de droit, il ne va pas reculer. Donc le bon sens nous commande à régler la situation dès maintenant », explique-t-il.
A l’entendre, si la loi est faite pour être respectée on ne doit pas construire sur une servitude a fortiori le lit même de la rivière. Si on applique la loi, on ne les laissera pas construire ou s’ils construisent on doit démolir et c’est une réalité. On ne va pas laisser des vies humaines en péril parce que certains pensent que leur besoin de maison doit faire courir des risques à toute une communauté. S’agissant de la construction de ladite école, Me Bathily a laissé entendre que cet espace est dédié à l’équipement public certes mais cet espace a été construit d’une façon illégale. Et il promet de traiter cette question comme elle le mérite ainsi que toutes les autres. Il a félicité les entreprises pour le travail colossal abattu, un travail qu’il faut féliciter, dit-il. Selon lui, la situation des uns et des autres mérite d’être évoquée en s’alliant leur intervention sur le terrain, mais le ministre déplore également la destruction systématique de la végétation. A ses dires, nous sommes un pays sahélien même si on veut construire des maisons, je ne suis pas d’accord qu’on coupe systématiquement des arbres qui ont mis des années à pousser ça désole. Il a exigé à ce que les programmes de construction tiennent compte de cela. Il se dit prêt à tout mettre en œuvre pour mettre la lumière sur le site vendu aux députés car selon lui, ce site appartient à l’Etat. Et il dit avoir l’information que le site a été vendu par une société à des députés. Des titres privés ont été également effectués sur ces sites.
Ibrahima Ndiaye
Source: lesechos