Bakary Traoré se succède à lui-même au palmarès du championnat national. Le vendredi 24 décembre, le joueur a remporté le titre suprême pour la troisième fois d’affilée, totalisant sept victoires et un match nul (7,5 points) au terme des neuf rondes réglementaires. Maître de la Fédération internationale des échecs (Maître FIDE) depuis 2010, Bakary Traoré compte, désormais onze titres de champion du Mali.
La deuxième place de la compétition est revenue à Siriké Diarra (6,5 points) et alors que Baba Moulaye Maïga (6,5 points) complète le podium. Amadou N’Diaye (5,5 points) et Abdoulaye Coulibaly (5,5 points) ont terminé, respectivement quatrième et cinquième du championnat.
Les cinq joueurs vont constituer la sélection nationale de jeu d’échecs et représenteront notre pays aux compétitions internationales, l’année prochaine, notamment le Tournoi de la Zone 4.2 qualificatif pour le Championnat d’Afrique de jeu d’échecs et les Olympiades de Russie.
«Je suis très heureux de ce titre après une année sans championnatpour cause de la pandémie de la Covid-19. Le jeu d’échecs est un jeu d’esprit et non un jeu de hasard, tout se prépare. Tous les joueurs d’échecs maliens ont presque le même niveau, c’est la capacité d’analyse et de réflexion qui fait la différence», a déclaré Bakary Traoré, après son sacre. «Mon objectif est d’atteindre le grade de Grand maître. Je sais que lors de la prochaine sortie, j’aurais le titre de Maître international FIDE», aconfié le multiple champion du Mali (39 ans).
Le championnat national 2021 s’est déroulé du 17 au 24 décembre au Palais des sports Salamatou Maïga et a mis aux prises 22 joueurs, issus des Ligues de Bamako, Kayes, Mopti, Tombouctou, Sikasso et Ségou. Le District de Bamako était représenté par quinze joueurs contre deux pour la ligue de Koulikoro et un pour les autres instances régionales.
Le tournoi s’est joué en système suisse de 9 rondes, à la cadence d’une heure 30 minutes au finish, c’est dire que chaque joueur disposait d’une heure 30 minutes pour faire tous ses coups. Dans le système de tournoi suisse, chaque joueur est opposé à un adversaire qui a fait aussi bien (ou mal) que lui.
Le premier tour est déterminé, soit par tirage au sort, soit par têtes de série déterminées par le Classement Elo (système d’évaluation comparatif du niveau de jeu des joueurs d’échecs).
Les joueurs qui gagnent obtiennent un point, contre la moitié pour ceux qui concèdent le match nul et zéro pour les perdants. Qu’ils gagnent, perdent ou fassent match nul, tous les joueurs poursuivent le tournoi au tour suivant où les gagnants seront opposés aux gagnants, les perdants aux perdants et ainsi de suite.
Après le premier tour, les joueurs affrontent des adversaires qui comptent le même nombre de points (ou à peu près). Au cours d’un même tournoi, aucun joueur ne rencontre deux fois le même adversaire et chaque joueur dispute le même nombre de parties avec les blancs ou les noirs, si possible, en alternance et tout au plus deux parties d’affilée avec la même couleur.
Dans son discours de clôture, le vice-président de la Fédération malienne du jeu d’échecs (FMJE), Amadou N’Diaye a salué la participation massive des ligues régionales et s’est réjoui du bon déroulement de la compétition.
«Bakary Traoré est resté champion, mais on constate que la hiérarchie a été quelque peu bousculée cette année. La deuxième place est désormais occupée par Siriké Diarra, alors que Baba Moulaye Maïga a terminé troisième.
C’est la première fois que ce dernier accède à la sélection nationale. On peut aussi citer Oumar Keïta, qui a réalisé un grand tournoi», a fait remarquer Amadou N’Diaye. «Nous sommes très contents, car nous avons détecté de nouveaux talents.
Le niveau du jeu d’échecs s’est beaucoup amélioré, les jeunes joueurs ont progressé et tenu la dragée haute aux anciens», a poursuivi le vice-président du bureau fédéral, avant d’annoncer que les échecs scolaires seront au centre du programme 2022 de la FMJE. Selon Amadou N’Diaye, le jeu d’échecs permet aux enfants de comprendre les matières scientifiques, développe l’intelligence et responsabilise le pratiquant, quel que soit son âge.
Abdramane DIOMA
Source : L’ESSOR