Embourbé dans une lutte anti-djihadiste de tous les instants, le Mali peut compter sur le soutien de la France. Or, la situation n’avance pas assez vite pour les populations qui ont aujourd’hui décidé de faire appel à la Russie. Sur les réseaux sociaux, de plus en plus de voix appellent effectivement à une intervention de la Russie de Poutine afin de débloquer la situation.
Le ressentiment prend de plus en plus de place. En effet, les Maliens font face à une situation de terreur quasi-constante, ces derniers redoutant que des attaques terroristes ne soient perpétrées sur les populations ou les institutions. Problème, une lutte est mise en œuvre afin de contrecarrer les plans des djihadistes, lutte qui à ce jour, n’a pas donné de résultat probant. Aujourd’hui, le ressentiment est profond contre les parties engagées dans cette guerre et notamment la France. Le Groupe des patriotes du Mali, association de société civile, estime d’ailleurs que Paris est l’unique responsable de cette situation. “La France est un Etat terroriste !!! Vive la coopération entre le Mali et la Russie”, pouvions-nous ainsi lire sur un poste Facebook.
Une sortie qui intervient alors que le 12 octobre, ce même groupe des patriotes, ainsi qu’une association de jeunes musulmanes, a appelé à ce que la Russie intervienne dans le but de permettre au Mali et à ses citoyens de recouvrer l’intégralité de son territoire. Au mois de mars dernier, une manifestation avait également eu lieu suite au massacre d’Ogossagou, manifestation au cours de laquelle la France était pointée du doigt pour ne pas être en mesure de résoudre les problèmes sécuritaires et sociaux. Résultat, les personnes descendues dans la rue réclamaient le départ des troupes Françaises ainsi que celles de l’opération onusienne, Minusma.
Aujourd’hui, les citoyens cherchent des solutions et se tournent désormais vers la Russie, un partenaire historique qui a toujours été du côté des Maliens, et ce, depuis l’accession à la souveraineté nationale et internationale de la nation. Pour l’universitaire Christian Bouquet, cela pose toutefois question. Selon ses dires, il y a visiblement une manipulation des “groupes de pression”, de là à imaginer une présence et une gestion russe afin de retourner l’opinion . Pour le moment, cette hypothèse ne semble pas être l’hypothèse privilégiée même si la Russie prend une place de plus en plus importante au sein de l’Afrique et de son développement.
Le meilleur exemple reste le premier Forum économique Russie-Afrique tenu les 23 et 24 octobre, du côté de Sotchi. Pour l’occasion, des dizaines de chefs d’État s’y sont rendus, certains décidant même d’inviter la Russie à un peu plus s’investir dans la région du Sahel. Pour le président Tchadien Idriss Déby, l’implication de la Russie est même devenue vitale pour la stabilité régionale. Même son de cloche du côté du président Bukinabé, Roch Marc Christian Kaboré pour qui les intérêts nationaux priment. Résultat, les nations sont effectivement en droit de diversifier leurs relations et leurs partenaires.
Source: lanouvelletribune
