L’annonce de la fin de l’Opération Barkhane au Mali a été accueillie diversement par l’opinion publique et les familles de militaires. Certains pointent un échec de la France, ce qu’a rejeté Emmanuel Macron. Une position appuyée par Hubert Védrine : « il a totalement raison, il faut se rappeler que la France a été appelée à l’aide [face à l’avancée des djihadistes NDR] ». L’ex-ministre souligne que c’est le gouvernement malien et les pays voisins qui ont fait appel à la France pour contrer une offensive sur Bamako. « L’offensive a été stoppée », poursuit Hubert Védrine, qui juge impensable « que la France toute seule puisse éliminer le djihadisme dans l’ensemble du Sahel, qui est grand comme l’Europe ». Il pointe ainsi les pays africains concernés « qui n’ont pas été capables de s’organiser, d’être efficaces. Ce n’est pas de la faute de la France si les Européens ont à peine soutenu l’opération ».
La lutte contre les djihadistes, toujours présents dans le nord du Mali, n’est toutefois pas abandonnée. L’armée française restera dans les pays voisins qui le souhaitent. Hubert Védrine insiste : « Il n’y a pas d’humiliation dans cette affaire. La France a fait le job, repousser l’offensive sur Bamako, à la demande du gouvernement malien de l’époque ». Il met au crédit de la France un affaiblissement des actions des djihadistes pendant ces 9 dernières années, même s’il estime que le combat ne peut pas être surmonté que par des moyens militaires. Il assure que cela se joue aussi sur la politique intérieure, sociale et économique du pays.
Béatrice Mouedine
Source: radioclassique