Quoi que nous pensions, nous devons y réfléchir. Et cela que nous soyons qualifiés de marxistes léninistes, de communistes ou de libéraux, de démocrates, de centristes «peinant à rester au centre et penchant dangereusement au gré de leurs intérêts à gauche ou à droite, mais surtout vers le sommet qui attire comme un aimant, fut-il de droite ou de gauche» ! Euh, c’est ma définition en mode amusement des «socio-démocrates» du Mali après avoir entendu un «Grand» de la catégorie s’exprimer !
J’ai pour ma part, le 19 novembre 2020, eu une joie immense, celle de partager en toute liberté et en toute confiance, assurance et bonne humeur avec un Tonton et une Tantie (un oncle et une tante. Lisez les mots utilisés pour décrire le cadre de la rencontre. C’est rare hein désormais, n’est-ce pas les amis ?
En les entendant évoquer leurs souvenirs, donner des dates, je me suis dit, tout en admirant leur mémoire phénoménale, «Hey Dieu, que sommes-nous en train de devenir» ! Il s’est passé quelque chose de terrible pour que cette transmission ait été si brusquement coupée. Le diagnostic de notre société, c’est l’absence de références qui nous pousse à entrer dans tout et n’importe quoi sans réfléchir.
Nous avons évoqué le mal-être, la déperdition des mœurs et cette hypocrisie qui semble être la chose la mieux partagée quelle que soit la nouvelle subdivision artificielle et bête de la société dans laquelle nous pensons être ou avons été mis. Oui, il a fallu une catastrophe profonde pour que l’on passe du Soudanais (avant l’indépendance obtenue le 22 septembre 1960, le Mali était appelé le Soudan français) et des «Premiers Maliens», fiers, enviés et admirés pour leur éducation, leur bravoure leur sens de l’honneur… Un citoyen diamétralement opposé au «Malien de la démocratie» qui risque d’être le dernier des Maliens au rythme où va la destruction multiforme et multidimensionnelle de notre pays.
Une évolution qui cause la destruction de nos valeurs et les remplace par du n’importe quoi non-adapté et surtout non-adaptable quel que soit le «forcing». Ce n’est donc pas une évolution, mais une régression. Et la pire des régressions. Plus vite nous nous réconcilierons avec cette idée, plus grandes seront nos chances de nous ressaisir et échapper à cette disparition qui nous mènera, comme les dinosaures, au rang de curiosités. Des dinosaures qui vécurent dans ce monde et en furent évincés par des forces les dépassant.
Quelle bête fin ! Ce sera dans notre cas, car en principe rien ne nous dépasse pourvu que nous prenions le temps de réfléchir ! Réfléchir, avec le cœur et l’esprit, avec le conscient et la conscience, et non débiter des analyses toutes faites nées du logiciel incompatible logé de force et souvent accepté avec le sourire et des bénédictions en retour de manière à les atrophier dans nos esprits et nos cœurs…
KKS
Source : Le Matin