L’essentiel :
Dans certains quartiers de la cité phocéenne, pour aller voter, les riverains doivent montrer patte blanche face au barrage des trafiquants de drogue. “Tu vas où ?” Le gamin qui pose cette question à l’automobiliste à qui il vient de faire signe de stopper, ce dimanche matin à l’entrée de la cité La Savine (15e arrondissement), n’a qu’une quinzaine d’années.
Lire l’article de Pierre Bergerac – À Marseille, aller voter sous contrôle des dealers
La plupart des bureaux de vote n’accueillent plus d’électeurs à partir de 18 heures. “Par dérogation, certains bureaux de vote, en particulier dans les grandes villes, seront ouverts jusqu’à 20 heures”, explique toutefois le ministère de l’Intérieur. Il reste deux heures aux électeurs de Paris, de Marseille, de Lyon, de Bordeaux, de Toulouse, de Nice, de Strasbourg, ou encore de Nantes, pour déposer un bulletin de vote dans l’urne.
Le devoir citoyen a plus difficilement été accompli dans les départements de la Seine-Saint-Denis (25,23 %), la Moselle (30,53 %) et le Val-d’Oise (30,80 %), territoires qui ont les plus faibles taux de participation à 17 heures.
La participation à 17 heures est en hausse, en comparaison avec celle de midi. Le Lot (49,84 %), la Haute-Vienne (47,38 %) et la Dordogne (46,89 %) sont les départements où les électeurs se sont le plus déplacés jusqu’à cette heure.
L’abstention restera le grand ennemi des élections, et ce second tour ne dérogera pas à cette “règle” maudite. L’estimation Ifop-Fiducial de l’abstention finale au second tour est de 54 %, contre 46 % de participation. L’institut a calculé ces chiffres d’après ceux précédemment révélés par le ministère de l’Intérieur à 17 heures.
Mieux qu’en 2017, mais peut-on qualifier ce score de satisfaisant ? En France métropolitaine, le taux de participation à 17 heures est estimé à 38,11 %, contre 35,33 % en 2017, d’après les chiffres partagés par le ministère de l’Intérieur. À la même heure, dimanche dernier, au premier tour, 39,42 % des électeurs de France métropolitaine avaient glissé leur bulletin dans l’urne.
De nouvelles estimations de la participation vont paraître à 17 heures. En attendant, le taux de participation en Guadeloupe a été dévoilé : 30,83 % à 17 heures.
Les électeurs de la région parisienne ont boudé les bureaux de vote, selon les chiffres de la participation dévoilés ce midi. La Seine-Saint-Denis prend la tête des départements avec la plus faible participation (8,88 %), talonnée par le Val-d’Oise (10,1 %), Paris (10,81 %) et enfin le Val-de-Marne (10,9 %).
D’après les chiffres de la participation révélés sur les coups de midi, ce sont les électeurs du Lot (29,05 %), de la Corrèze (28,5 %) et de la Dordogne (28,36 %) qui ont le plus voté lors de ce second tour des législatives.
Il est devenu, à 21 ans, le plus jeune député de France. Tematai Le Gayic, élu député de la première circonscription de Polynésie, est un indépendantiste polynésien soutenu par la Nupes. Né en 2000 à Papeete, il a grandi à Tubuai, une île de l’archipel des Australes, puis à Tahiti. Il a obtenu une double licence en sciences politiques et en histoire à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, avant d’intégrer un master de recherches en sciences politiques à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), suspendu pour mener campagne en Polynésie.
L’accession à la pleine souveraineté de la Polynésie française constitue le socle de son engagement politique. Il souhaite aussi protéger l’emploi local et la terre, ainsi que proposer une citoyenneté maohi. Il milite aussi pour l’adaptation des études supérieures aux réalités polynésiennes et pour la protection de l’environnement.
Dans les trois circonscriptions de cette collectivité ultra-marine, un duel opposait un autonomiste, soutenu par le président du gouvernement local Édouard Fritch et par Ensemble !, à un indépendantiste soutenu par la Nupes. Dans la première, Nicole Bouteau, largement en tête au premier tour, est battue (49,12 %) par un jeune indépendantiste de 21 ans, Tematai Le Gayic (50,88 %), qui pourrait devenir le benjamin de l’Assemblée nationale.
Dans la deuxième circonscription, Steve Chailloux (58,89 %), un jeune professeur de tahitien indépendantiste, l’emporte face à Tepuaraurii Teriitahi (41,11 %), la présidente de groupe de son parti autonomiste à l’Assemblée de la Polynésie française. La victoire du député sortant Moetai Brotherson (61,32 %) était plus attendue dans la troisième circonscription : il bat Tuterai Tumahai (38,68 %), un autonomiste novice en politique qui avait surpris en exprimant à plusieurs reprises au cours de la campagne son adhésion aux idées de son adversaire.
Le duel entre les deux candidats se revendiquant de la majorité présidentielle, sans avoir été officiellement investis, a été extrêmement serré. Mikaele Seo, en lice avec le soutien de la majorité au pouvoir à l’assemblée territoriale, n’a en effet engrangé que 16 voix de plus que son adversaire Etuato Mulikihaamea, issu de la société civile. Âgé de 51 ans, Mikaele Seo est membre de l’assemblée territoriale depuis 2017. L’élection au Palais-Bourbon de cet agent d’entretien dans un collège de Wallis pourrait toutefois faire l’objet d’un recours du perdant, compte tenu du très faible écart de voix.
Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf, tous deux membres d’une coalition loyaliste récemment créée et rattachée au parti présidentiel, ont remporté leur duel face aux candidats indépendantistes du FLNKS. Nicolas Dunoyer, 54 ans, est réélu haut la main avec 66,40 % des voix dans la première circonscription qui recouvre Nouméa et l’archipel des Loyauté. Il a bénéficié du report des voix LR, qui avait appelé à le soutenir entre les deux tours, et d’un rebond de la participation.
Dans la seconde circonscription, Nicolas Metzdorf, 34 ans, bat nettement l’indépendantiste Gérard Reignier alors que les deux candidats étaient au coude à coude à l’issue du premier tour. Nicolas Metzdorf, maire de La Foa, disposait d’un réservoir de voix important, compte tenu de la consigne de LR en sa faveur. Il succède à Philippe Gomès qui ne se représentait pas. Depuis 1986, les indépendantistes n’ont jamais réussi à gagner une élection législative et dénoncent un découpage entré en vigueur cette année-là……..lepoint.fr