INTERVIEW (PRESQUE) IMAGINAIRE

Où est donc passé le président de la Transition, dont la dernière apparition publique remonte au 25 novembre dernier ? Les rumeurs courent, folles et fofolles. Certains le disent « malade », après la découverte, jeudi 26 novembre d’un foyer de covd-19 à la présidence de la République ; tandis que d’autres pensent, sans l’ombre d’une preuve pour l’instant, qu’il serait « placé en résidence surveillée » pour avoir « démissionné » de son poste de président de la Transition.
Dans cette interview qu’il nous a accordée, au téléphone, le week-end dernier, Bah N’Daw tente d’apporter des réponses aux questions que se posent les Maliens. Actuellement. Entretien. Sans concession.

Mr le président, d’où nous parlez-vous en ce moment ?

De chez moi voyons, d’où voulez-vous que je vous parle ?

De votre résidence de la Base aérienne ou de votre domicile de Djélibougou ?

Ecoutez, Le Mollah, je suis chez moi !

A votre domicile de Djélibougou, ou à la Base aérienne ?

Je suis chez moi.

Alors, pourquoi les Maliens ne vous voient plus, ne vous entendent plus, depuis le 25 novembre dernier ?

Je réfléchis sur la meilleure manière de présider cette transition pour le bonheur de nos concitoyens.

Donc, vous n’êtes pas malade, comme disent les rumeurs ?

Je suis en parfaite santé, en dépit de mes 70 balaies.

Alors, pourquoi n’avez-vous pas pris part à la réunion inaugurale du Groupe de suivi et de soutien à la Transition, qui s’est déroulée à Bamako ?

Quand cette réunion se tenait, je me faisais soigner une molaire qui me faisait souffrir.

Sûr ?

Certain !

Pourquoi, vous n’aviez pas lu, le lundi 30 novembre, à la télé, votre discours à la nation, retrouvé sur les réseaux sociaux ?

C’est ce que je viens de vous dire. Comment peut-on lire un discours à la nation avec une mâchoire enflée ?

Le mardi 1e’ décembre, aussi, un communiqué avait annoncé que vous avez présidé la réunion du conseil supérieur de la défense sur le covid-19, mais sans votre image.

C’est, encore et toujours, le même coupable : ma dent !

Même le conseil des ministres du mercredi du 02 décembre se serait tenu sans vous, dit-on. Est-ce, toujours, à cause de votre dent ?

Affirmatif ! comme, dit-on, dans l’armée.

D’autres rumeurs, circulant sur les réseaux sociaux, disent que vous êtes en résidence surveillée pour avoir « démissionné » de votre poste de président de la Transition.

Je ne suis ni malade, ni en résidence surveillée pour avoir rendu ma démission. Comme je vous l’ai dit tantôt, j’ai décidé de prendre quelques jours sabbatiques pour mieux réfléchir sur la meilleure manière de conduire cette Transition pour le bonheur de nos concitoyens.

Avez-vous besoin de vous cacher pour mener cette réflexion ?

Je ne suis pas caché. En réalité, j’observe ce que les marabouts appellent le « Kalwa », cette retraite qui vous permet de vous couper du monde pour vous rapprocher davantage de Dieu. C’est ce qui explique mon absence devant les cameras que j’adore en plus.

Que répondez-vous à ceux qui croient, dur comme fer, que vous n’êtes plus en odeur de sainteté avec votre « fils prodige », je veux parler du vice-président de la Transition ?

Rassurez-vous, jusque-là, tout se passe bien entre moi, le vice-président et le chef du gouvernement. Contrairement à ces rumeurs, montées de toutes pièces, nous nous entendons à merveille. Aucun à l’horizon. Et nous travaillons d’arrache-pied pour mener cette Transition à bon port.

Mr le président, depuis le 25 septembre dernier, date de votre investiture et de votre vice-président, c’est la première fois que vous nous accordez une interview par téléphone. Pouvez-vous nous dire pourquoi ?

Allez-y demander le chérif de Nioro, Acharafou- charafa ou le « vénéré » imam Dicko. Quand on observe le « kalwa », on se retire du monde pour mieux se rapprocher de Dieu, afin qu’il vous inspire et vous guide dans le bon chemin.
Dans ces moments de solitude et de communion avec Dieu, on ne peut accorder une interview. C’est pourquoi, j’ai choisi de réaliser cet entretien au téléphone. Parce que je sais que vos lecteurs attendent de moi des explications sur mes absences de ces derniers temps.

Donc, à la semaine prochaine alors ?

Inchallah !

Propos recueillis par Le Mollah Omar /Canarddechaine.com