Des pratiques dignes de la mafia sicilienne ont présentement cours à CFAO-Motors/Mali qui, semble-t-il, bénéficierait du silence coupable à plusieurs niveaux.

Ce serait un pléonasme de dire que le géant français de l’automobile, le Groupe CFAO Motors, s’est forgé une réputation dans la vente des véhicules neufs et autres pièces de rechange au Mali. Des services publics de l’Etat aux entreprises privées en passant par les particuliers, CFAO Motors a conquis le marché malien et occupe une place de choix (si ce n’est la première) dans le classement des entreprises évoluant dans le commerce de l’automobile.
C’est dire que les affaires marchent bien et Dieu sait combien de milliards de F CFA le Groupe se tape chaque année dans la vente des véhicules. Mais cela ne semble pas suffire certains responsables de CFAO Motors/Mali qui auraient choisi de « monter » leurs propres affaires au sein de la boîte. Des affaires dont les retombées se chiffreraient à plusieurs milliards de FCFA. Et le DG, M. Claude Sartini, serait la tête de proue de ce projet en complicité avec des cadres de la boîte.
Selon nos sources, le géant français de l’automobile au Mali excellerait dans des affaires dont la nature reste douteuse. Il nous est revenu que le Groupe s’est « spécialisé » dans un autre domaine autre que celui de son activité principale, en contribuant avec des prestataires extérieurs à la création de sociétés écrans pour mener des affaires floues. C’est du moins le constat depuis quelques années maintenant.

Un ex-Premier ministre et un avocat zélé
En effet, si la vente des véhicules marche bien pour CFAO Motors, il faut dire que les affaires prospèrent tout aussi bien pour le Groupe à travers notamment les sociétés écrans comme Cross Road International et la société Rose des Sables. Deux sociétés créées par des prestataires extérieurs de connivence avec de hauts responsables de CFAO Motors.
En complicité avec ces sociétés écrans, ils font des prestations rémunérées. Et, le pactole amassé du deal entre partie française et malienne est versé dans un compte ouvert par l’entreprise prestataire de services fictifs qui rend compte au groupe français. A en croire nos sources, cela existe depuis des années maintenant et c’est plusieurs milliards de Francs CFA qui auraient été payés à ces prestataires fictifs.
Le nom du fils de Diango Cissoko (ancien Premier ministre), Hamara Cissoko, est aussi cité dans une affaire de corruption en lien étroit avec CFAO-Motors. Toujours selon nos sources, le DG, M. Claude Sartini, ne mènerait pas à lui seul ce réseau. Plusieurs noms sont cités comme étant les personnes qui font prospérer des affaires floues chez CFAO Motors avec la création de sociétés écrans qui, faut-il le rappeler, agiraient non pas au nom du géant de l’automobile français, mais à son compte.
Signalons que nous nous sommes heurtés au refus catégorique des responsables de CFAO-Motors de nous recevoir dans le cadre du recoupement de nos informations. Si pour la première fois on nous a fait savoir que le DG, M. Claude Sartini était en congé, la seconde fois, on s’est fait « intimider » après notre passage par un certain Me Maïga (avocat du groupe CFAO-Motors) qui nous a adressé une lettre de mise en demeure dans laquelle il menace de porter plainte contre nous auprès du procureur de la République pour délation.
Nous reviendrons en détail dans notre parution sur l’importante manne financière ‘’votée’’ chaque année par le groupe CFAO (environ 500 millions de FCFA, nous dit-on) pour corrompre certains Directeurs des finances et du Matériel des Ministères et autres services publics de l’Etat et autres entreprises privées. Sans oublier les différentes opérations bancaires effectuées par les sociétés écrans suscitées.
A.N’Djim