Un ouvrage réalisé en 2011 et qui s’intitule « Energie Renouvelable au Mali : Réalisation défi et opportunité », par la Direction nationale de l’Energie dans le cadre du programme de valorisation à grande échelle des énergies renouvelables (SREP) a fait l’état des lieux des énergies recouvrables au Mali et démontrer dans quelle mesure elles pourront contribuer efficacement à la réduction de la pauvreté et au développement durable du pays, pour le bénéfice de sa population. Découvrons ensemble les leçons tirées de l’utilisation des diverses technologies des énergies renouvelables et les réalisations mises en œuvre
Avec l’appui de ses partenaires, le Mali a entrepris de nombreuses actions dans le domaine des énergies renouvelables, développant ainsi une expertise qui s’appuie à la fois sur des réalisations physiques (solaire photovoltaïque et thermique, hydroélectricité, énergie éolienne, et biocarburants) et sur le renforcement des capacités des acteurs. Cela a permis un développement significatif des énergies renouvelables au cours des deux dernières décennies au Mali.
En termes de promotion et d’utilisation des technologies d’énergies renouvelables, les principales réalisations qui ont été mises en œuvre au cours des vingt dernières années concernent :
– Une expérience substantielle en matière d’hydroélectricité (environ 156MW générés) ; b) Une diffusion conséquente de systèmes solaires photovoltaïques, que ce soit pour l’éclairage, l’audiovisuel, le pompage de l’eau en milieu rural et semi-urbain, etc. Des mini-réseaux hybrides fonctionnant à base de solaire photovoltaïque ont été installés sur quelques sites ; c) La diffusion des applications de solaire thermique pour le chauffage individuel ou collectif (centres de santé), et pour le séchage de produits agricoles dans les zones de production notamment ; d) Une meilleure utilisation de la biomasse grâce à la diffusion d’équipements améliorés tels que les foyers améliorés pour les ménages ruraux, et la promotion d’équipements économes en énergie dans certaines unités agro-industrielles ; e) Des actions d’envergure pour développer les biocarburants à base de pourghère et renforcer leur intégration et utilisation dans le système énergétique national ; f) Des systèmes éoliens installés, avec notamment plus de 150 éoliennes pour le pompage de l’eau, et environ une douzaine d’éoliennes de faible puissance pour la production d’électricité.
– L’analyse de la situation actuelle des énergies renouvelables au Mali fait ressortir trois groupes de technologies, en fonction du degré de maîtrise par les techniciens et/ou du niveau d’utilisation par les populations :
Quelques impacts environnementaux et sociaux significatifs de la situation énergétique actuelle au Mali incluent :
Les impacts environnementaux et sociaux de l’utilisation des énergies renouvelables, quant à eux, ont fait l’objet d’évaluations, d’une part dans le cadre du déploiement des systèmes solaires photovoltaïques, et d’autre part dans le contexte de la préparation de nouveaux projets. Il ressort de ces analyses que l’adoption des technologies d’énergies renouvelables apporte des bénéfices, mais comporte également des risques.
En termes de bénéfices générés par l’adoption et la diffusion des énergies renouvelables, il faut distinguer :
Les estimations des émissions dues aux modes de production et de consommation d’énergie ont été faites par la méthodologie IPCC à l’aide d’outils informatiques dans le cadre de l’élaboration de la.
Cependant, ces initiatives ont aussi prouvé qu’elles comportaient des effets négatifs, ou qu’ils existaient des blocages qui pouvaient limiter leur expansion. Ces effets négatifs et blocages pourraient cependant être réduits par le biais de mesures correctives appropriées. Parmi ces effets négatifs et blocages figurent :
Principales conclusions dans la perspective du programme SREP Les forces et atouts repérés dans le cadre de l’état des lieux
D’une manière générale, pour le cadre institutionnel et politique, les atouts majeurs sont les suivants :
(i) l’existence de documents fondamentaux régissant le secteur et le sous-secteur, notamment la Stratégie Nationale pour le Développement des Energies Renouvelables, (ii) l’ouverture du secteur énergétique aux opérateurs privés, (iii) l’ouverture du réseau national d’électricité sur les réseaux des pays voisins et, surtout, (iv) la volonté politique affichée pour le développement du secteur. Le Gouvernement a aussi fait d’importantes avancées dans les réformes, en contribuant à augmenter l’efficacité du secteur de l’énergie, en accélérant le retrait du secteur public et en assurant l’extension de la couverture en services.
Le cadre existant pour les investissements privés constitue un bon point de départ, et le régime fiscal et douanier est plutôt favorable au développement des énergies renouvelables, même s’il mérite d’être renforcé. Les atouts majeurs du dispositif concernant les investissements énergétiques demeurent les avantages fiscaux et la simplification des procédures d’agrément par la mise en place d’un guichet unique (API-Mali).
Un important atout du pays réside dans l’existence et la disponibilité d’un potentiel important en énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire, l’hydroélectricité, la biomasse et les biocarburants.
Par exemple, l’utilisation des panneaux solaires est facilitée par des aides financières à l’importation. Une culture locale non vivrière, adoptée localement, relativement résistante aux sécheresses.
Les principaux blocages pour le développement du secteur sont liés notamment à la faiblesse des capacités de production et de transport du système électrique et à la faible valorisation des ressources énergétiques nationales. Pour les énergies renouvelables, il faut ajouter les éléments suivants :
Concernant le cadre institutionnel et politique, les principales faiblesses portent sur la multiplicité des acteurs institutionnels, la faiblesse des moyens matériels, financiers et humains. A cela, il faut ajouter :
Enfin, concernant le cadre économique et fiscal, des blocages persistent malgré les efforts faits ces dernières années pour améliorer l’environnement des affaires :
Les principaux blocages et faiblesses sont repris dans le tableau en appendice et font l’objet d’une réflexion sur les axes prioritaires d’intervention (et potentielles actions) pour lever les blocages et combler les manques identifiés.
Les principales faiblesses repérées dans le cadre de l’état des lieux
Quatre axes opérationnels prioritaires pour le plan d’investissement du SREP Mali peuvent être dégagés à partir de l’analyse faite dans le cadre de l’état des lieux initial. L’objectif est d’optimiser le potentiel du secteur énergétique malien, en apportant une réponse aux contraintes institutionnelles, législatives et règlementaires, économiques, financières et organisationnelles identifiées.
Axe1:Cadre institutionnel, législatif, réglementaire et stratégique
Les investissements énergétiques n’apporteront des bénéfices durables que s’ils sont soutenus par le renforcement de l’environnement politique global du secteur énergétique et par une mise en cohérence des stratégies sectorielles et multisectorielles.
Axe2:Information, formation et renforcement des capacités institutionnelles, organisationnelles et techniques des acteurs
L’amélioration des dispositifs politiques et stratégiques et la mise en œuvre d’investissements durables au Mali devront être précédées et accompagnées par des mesures concrètes et efficaces visant à renforcer les capacités techniques de toutes les parties prenantes.
Axe 3 : Etudes, recherches, gestion et partage des connaissances
Un programme complet d’études et de recherche devra être conduit en amont et en aval des principaux investissements, en vue d’améliorer les connaissances, valoriser les acquis et partager les connaissances technologiques.
Axe 4 : Investissements durables dans le secteur énergétique, en général, et dans les technologies d’énergies renouvelables é prouvées en particulier
Le plan d’investissement du SREP-Mali visera à développer à grande échelle les énergies renouvelables, de façon à rendre suffisamment attrayante les technologies d’énergies renouvelables aux yeux des opérateurs publics et privés et à permettre aux populations maliennes, même les plus pauvres, d’avoir accès à l’énergie.
En s’inscrivant parfaitement dans les objectifs du programme SREP, ces axes stratégiques devront déclencher une véritable transformation et permettre de développer une alternative aux sources énergétiques conventionnelles
Rassemblées par Baba Diarra
Vert Infos