Premier Malien qualifié pour les Jeux olympiques, désormais programmés pour débuter le 23 juillet 2021, a-t-on appris le 30 mars, Seydou Fofana prend son mal en patience. Alors que plus d’un an le sépare du début des joutes, son regard et son attention sont déjà tournés vers Tokyo.

L’ascenseur émotionnel. C’est ce qu’a vécu Seydou Fofana. Le 23 février 2020, il devenait le premier Malien à se qualifier pour les Jeux olympiques 2020 de Tokyo. Lors du tournoi de qualification olympique de taekwondo en moins de 68kg, à Rabat, il s’imposait devant l’Égyptien Abdelrahman Wael et décrochait le précieux sésame. Un mois plus tard, à cause de la pandémie du coronavirus, le 24 mars, le Comité olympique international (CIO), pressé de toutes parts, décidait du report. Une annonce accueillie par Fofana avec un pincement au cœur, lui qui brûlait d’impatience de participer aux tout premiers Jeux olympiques de sa jeune carrière (26 ans). Les questions s’accumulent, notamment pour les qualifications. Fofana ne sera pas resté bien longtemps dans l’expectative. Le 27 mars, le CIO a confirmé que les qualifications déjà acquises le resteraient. Depuis, le taekwondoïste a dû revoir ses plans : une préparation plus longue, mais tronquée. En dépit de moyens modestes, Seydou Fofana nourrit d’énormes ambitions : la médaille d’or, tout simplement. Un rêve d’enfant, mais aussi un le respect d’un engagement pris auprès de ses frères et de ses proches. Dans la famille Fofana, le taekwondo est le sport-roi. Son grand-père a aimé la discipline, son père l’a adorée et ses enfants se passionnent pour. Tous l’ont pratiqué, mais seul Seydou a pu atteindre ce niveau. Il a promis à sa famille de l’honorer !

Bourreau de travail

3 à 4 séances d’entrainement par jour, 10 heures à perfectionner son art, Seydou a adopté un rythme dément, qu’il a dû un peu aménager en raison de soins. Mais il assure que dès qu’il en aura fini avec le traitement « il fera bien plus ». Ne pouvant s’entraîner avec ses coachs après la fermeture des principales salles de sport, il bénéficie néanmoins d’un programme spécial concocté par ces derniers pour lui permettre de rester en forme. Pas aisé pour lui, mais il avoue que les nouvelles contingences ne lui laissent pas d’autre choix que de s’y conformer.

Boubacar Sidiki Haidara