La médiathèque de Châteauroux accueille une exposition du lundi 16 au mardi 31 janvier 2023 où les actions du comité de jumelage Châteauroux-Bittou seront mises en avant mais aussi d’autres collectivités.
Le Sahel et les pays (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) qui composent cette longue bande semi-désertique du nord de l’Afrique sont en proie aux groupes djihadistes depuis une dizaine d’années. Pour les comités de jumelage, comme celui de Châteauroux-Bittou qui œuvre pour le développement et le bien-être des populations de cette ville du centre-est du Burkina Faso, les actions sont de plus en plus délicates à mettre en œuvre.
Il n’empêche, malgré toutes les difficultés rencontrées sur le terrain, cinq comités de jumelage basés en région Centre-Val de Loire, soutenus par Centraider, proposent une exposition itinérante intitulée « Pour une paix durable au Sahel » qui va faire escale à la médiathèque de Châteauroux du lundi 16 au mardi 31 janvier 2023.
« Mettre en valeur des actions de cinq collectivités de la région »
« Elle propose de mettre en valeur des actions réalisées par cinq collectivités de la région, précise Alain Dubost, président du comité Châteauroux-Bittou. Outre notre comité, il y a Argenton et Tokomadji (Mauritanie), Rivières (Indre-et-Loire) et Béguédo (Burkina Faso), Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret) et Niantjila (Mali), Ballan-Miré (Indre-et-Loire) et Nguigmi (Niger). Toutes présentent des actions menées dans le cadre d’un appel à projet du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères en direction du G5 Sahel afin de promouvoir la culture de la paix. »
Le comité Châteauroux-Bittou a ainsi mené trois actions dans ce cadre dont une expérimentation sur la consommation de yaourts dans une école de Bittou afin de diversifier l’alimentation des enfants, une formation pour les élus à la médiation sociale avec l’afflux de personnes déplacées dans cette région de l’Afrique (8.000, rien que pour Bittou).
Mais c’est un troisième volet qui est présenté dans cette exposition. Le comité de jumelage Châteauroux-Bittou a développé sur place des activités génératrices de revenus (AGR), souvent proposées à des groupes de femmes. « Là, nous avons ciblé les déplacés internes et une centaine de chefs de familles que nous avons recrutés, formés et dotés d’un pécule afin de démarrer une AGR. »
A la salle Raymonde-Vincent de la médiathèque
Chaque collectivité dispose de quatre panneaux pour montrer le projet qu’elle veut mettre en avant et toutes ces actions seront ainsi exposées aux curieux dans la salle Raymonde-Vincent de la médiathèque.
Seul bémol, Alain Dubost et le comité de jumelage ont contacté collèges et lycées de l’agglomération mais seule, une classe de terminale du lycée Jean-Giraudoux est intéressée pour travailler sur le sujet. « Triste et préoccupant », souligne le président du comité de jumelage Châteauroux-Bittou.
Pour une paix durable au Sahel, exposition visible à la médiathèque de Châteauroux, salle Raymonde-Vincent, du lundi 16 au mardi 31 janvier. Vernissage, lundi 16 janvier, à 17 h 30.Assemblée génrale du comité de jumelage Châteauroux-Bittou le 3 février
Le comité de jumelage Châteauroux-Bittou tiendra son assemblée générale vendredi 3 février 2023, à 20 h, à la Maison des associations, salle n° 4. Outre les différents rapports, Alain Dubost, président, dressera le constat d’une situation sur place de plus en plus difficile.
« Nous allons nous interroger sur la possibilité et les perspectives de la poursuite du jumelage compte tenu de l’instabilité politique du Burkina Faso et des grandes tensions sécuritaires. »
Et le président de rappeler les deux attentats terroristes qui ont eu lieu en décembre 2022. Ils ont entraîné le décès de treize personnes, dont le proviseur du lycée ainsi que quatre professeurs, à tel point que le lycée de Bittou est actuellement fermé.
Bref, « l’ambiance est épouvantable » mais « malgré tout, les actions que nous menons ont été réalisées pour cette année 2022 ». « Je suis vraiment admiratif des membres du comité de jumelage sur place », conclut Alain Dubost.
Source : lanouvellerepublique