Dans ses mots de bienvenue, le Directeur exécutif de Sahel Éco, Pierre DEMBÉLÉ, a affirmé que l’Agriculture constitue un secteur prioritaire pour le développement socio-économique des populations rurales, si bien qu’elle joue un rôle important dans la lutte contre la pauvreté, l’amélioration de la sécurité alimentaire, le renfoncement des moyens de subsistance, la résilience et la stabilité sociale.
Pourtant, regrette-t-il, cette Agriculture reste encore confrontée à d’énormes défis de financement. Pierre DEMBÉLÉ a rappelé qu’au regard des investissements dans le secteur, les chefs d’États africains avaient, en 2003, pris l’engagement de consacrer 10% de leurs budgets nationaux au secteur de l’Agriculture. Pour prouver son engagement, dit-il, le Mali a décidé de consacrer près de 15% de son budget national pour le développement du secteur rural.
« En plus du budget national, d’importants flux financiers sont mobilisés par les différents acteurs du secteur de l’Agriculture. Malgré ce volume de financement important, la faim et la malnutrition persistent encore dans notre pays », a déploré le Directeur exécutif de Sahel Éco.
Il a expliqué que c’est dans ce contexte que l’ONG Sahel Éco qui est engagée dans le domaine de l’environnement, de l’agriculture, du développement économique local, et de la gouvernance des ressources naturelles, en partenariat avec l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA), a entrepris cette étude qui vise à mieux comprendre le rôle des différents acteurs ainsi que les flux financiers dans le secteur de l’Agriculture et leurs impacts sur les politiques et pratiques agricoles.
« Cette étude pilotée par Sahel Éco se veut factuelle et informative quant aux flux financiers qui ont été mobilisés par les différents acteurs et leurs destinations. Aussi, l’étude pose une réflexion sur les enjeux de la question du financement du secteur de l’Agriculture pour déboucher à une mobilisation de l’ensemble des acteurs pour que les financements puissent avoir un impact réel sur la vie des producteurs locaux », a affirmé Pierre DEMBÉLÉ.
Le représentant de la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali (CNOP), N’tio TRAORÉ, a souligné que cette étude venait à point nommé pour partager l’impact des flux financiers dans le cadre de l’Agriculture.
« Malgré la proposition de 10% de Maputo, le Mali est aujourd’hui à 15%. Mais en dépit de tout cela, le défi reste toujours. Le Mali n’est toujours pas en voie d’atteindre l’élimination de la fin d’ici à 2030 », a fait remarquer le représentant de la CNOP.
Quant au représentant du ministère du Développement rural, Mohamed DIALLO, il a affirmé qu’en plus de partager les résultats de l’étude sur les flux financiers dans le domaine de l’Agriculture, cet atelier est l’occasion de mettre en place le réseau d’acteurs composé d’ONG, d’élus locaux, de journalistes. Un réseau qui mènera des plaidoyers pour orienter le flux financier vers le secteur industriel.
Le rapport de recherche sur les acteurs et institutions internationaux, régionaux et nationaux qui influencent les flux financiers en faveur de l’agrobusiness au Mali souligne que l’aménagement et l’équipement rural ont été la plus grande composante d’investissement en 2020 avec un budget de 67 375 129 581 F CFA, soit 56,5 %.
Quant à l’administration générale d’agriculture, elle a occupé 14,9 %, soit 20 140 631 375 FCFA. « L’Aménagement des infrastructures agricoles occupe 96,31 %, soit un budget prévu en 2020 de 67 000 168 100 F CFA. Par ailleurs, l’aménagement et les infrastructures agricoles absorbent le plus d’argent avec 96,31 % des parts contre 0,09 % pour le foncier agricole », fait ressortir le rapport de l’équipe d’experts.
En ce qui concerne les sous composantes « Recherche et Formation », l’on apprend que sur une prévision de 1 311 927 480 F CFA, la sous composante Formation se contente d’un petit décaissement de moins de 400 000 000 F CFA.
PAR MODIBO KONÉ