En se présentant le lundi 2 juin dernier au guichet de l’agence BIM-SA sise à Hamdallaye ACI 2000 pour faire un retrait de 11 millions de F CFA, M. Momy Silla, commerçant au marché de Djicoroni Para en Commune IV du District de Bamako ignorait qu’il était filé par un braqueur. Sorti de la banque avec son lot de billets de banque emballés dans du plastic noir pour emprunter un taxi, il est suivi par son guetteur à bord d’une voiture 4×4 de type Suzuki. Avant de rentrer dans sa boutique, Momy a fait un crochet dans les toilettes publiques du marché pour un besoin. C’est ici qu’il sera surpris mal en point, par le braqueur qui a défoncé la porte pour lui administrer des coups et le déposséder du précieux plastic avant de prendre la fuite. Pourchassé par la foule, le plastic se déchire, laissant s’envoler des billets de 10.000 et de 5000 F CFA. Seuls 3.650.000 FCFA seront retrouvés après son arrestation.

L’on serait tenté de dire que cet audacieux braqueur a fait passer l’examen de Bougouni au commerçant en le faisant perdre des millions sur lesquels lui-même n’a rien gagné. Il s’agit de Seydou Dabo, âgé de 32 ans. Ouvrier expatrié rentré de France les mains vides selon ses aveux, il s’est reconverti en chimpanzé solitaire au bercail. Sa nouvelle profession est le braquage. Sa méthode est bien huilée. Impeccablement vêtu et donc au dessus de tout soupçon, il se rend dans les banques à bord de sa voiture 4×4 Suzuki, déguisé en usager.

Seydou guette les clients qui font un retrait substantiel pour ensuite les pourchasser et les exproprier grâce à la force de ses muscles. Mais en choisissant d’opérer ce lundi 2 juin 2014 à Hamdallaye ACI 2000, savait-il vraiment qu’il s’aventurait sur le territoire interdit du Commissaire divisionnaire de police Tchantio dit Badra Diarra, en charge du 14è Arrondissement ? Celui-là que les populations de la Commune urbaine de Kati regrettent encore et si elles avaient eu le choix, leur Commissaire ferait le reste de sa carrière chez elles. Seydou Dabo l’a compris à ses dépens.

Il avait jeté son dévolu ce jour vers 8 heures sur l’agence BIM SA sise à Hamdallaye ACI 2000. En se présentant au guichet pour remplir un sachet noir en plastic de liasses de billets de banque en coupures de 10.000 et de 5.000 FCFA, Momy Sylla, commerçant au marché de Djicoroni Para ne se doutait de rien. Or, tous ceux qui se trouvaient dans l’enceinte de la banque ne sont pas de bonne moralité. Quand Momy est sorti pour emprunter un taxi, Seydou, à bord de sa voiture 4×4 l’a suivi. Arrivé au marché de Djicoroni, Momy a fait arrêter son chauffeur pour sortir avec son sachet, payer 50 FCFA au gardien des toilettes publiques pour se soulager. Son guetteur a aussi garé sa 4×4 pour payer 50 FCFA et se diriger vers la toilette occupée par Momy. Malgré les mises en garde du gardien qui lui a dit que cette toilette est occupée, Seydou a défoncé la porte pour surprendre Momy en mauvaise posture et lui administrer des coups pour lui arracher son sac d’argent et prendre la tangente.

Le commerçant dut interrompre ce qu’il faisait pour sortir et crier au voleur. La foule vole à son secours. Dans sa course, le voleur a laissé péter le plastic. Des billets de 10.000 et de 5000 FCFA ont été emportés par le vent et ramassés par la foule. Par ces temps de vaches maigres, qui va ramasser 10.000 F CFA pour les remettre à un autre ? Soyons sincères. Rattrapé avant de monter dans sa voiture, Seydou Dabo serait lynché si le puissant réseau d’information du Divisionnaire ne lui avait pas balancé la nouvelle.

Ses agents assez prompts se sont déployés au marché pour tirer d’affaire l’audacieux braqueur. Conduit au commissariat de même que sa voiture, il n’a été trouvé en possession que de 3.565.000 F CFA. Momy a perdu 7.435.000 F CFA que les ramasseurs n’ont pas voulu déclarer. Vu les circonstances de son interpellation, Seydou ne pouvait que plaider coupable. Il se dit ouvrier ayant longtemps séjourné en France sans réussir à joindre les deux bouts.

Alors, confesse t-il, il est rentré au bercail pour chercher l’argent. En voici sa méthode. Usagers des banques, vous êtes avertis.

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