En effet, pendant que le DG s’était limité à de simples sanctions administratives de l’affaire des chèques de la SONATAM, pendant que l’ex-cheffe du Bureau des Pétroles, nommée Directrice Régionale des Douanes de Koulikoro en novembre dernier, croupisse en prison dans l’affaire de carburants non-livrés à EDM SA, et pendant que des proches sont promus par fantaisie, le Directeur Général des Douanes continue à vaquer tranquillement à ses affaires comme s’il n’est pas le premier responsable de l’Administration douanière où tout est aujourd’hui informatisé, celui qui est justement censé veiller à ce que ces manquements ne se produisent pas!
Pour ce qui de l’affaire des chèques de 5 milliards de la SONATAM, tout seraitparti de la vigilance du Trésorier payeur de Koulikoro qui a rejeté la comptabilité du mois de novembre 2022 du Receveur du Bureau principal des Douanes de Kati, au motif de l’existence d’un écart entre le montant des recouvrements et les moyens de paiement correspondants, Suite à ce rejet, la Direction Générale des Douanes a pris l’initiative de voir clair en voyant une mission de vérification dans le poste des Douanes de Kati. Sur la base du rapport produit à cet effet, la Direction Nationale du Trésor et de la Comptabilité Publique avait alors procédé à un contrôle plus approfondi au niveau du Receveur des Douanes, sur instruction du ministre de l’Economie et des Finances,
Pour rappel, lorsqu’éclata l’affaire des chèques de la SONATAM, le DG Konaté s’était juste limité aux sanctions disciplinaires à travers la décision - n°003/MEF-DGD du 30 janvier 2023 abrogeant les dispositions de la décision no031/MEF-DGD du 10 décembre 2018 en ce qui concerne Monsieur Badi MAIGA N Mle 957-72 8, Inspec teur des Douanes, en qualité de Chef de Section Recherches à la Direction Régionale des Douanes de Koulikoro, Si par la suite on a appris que la Brigade du Pôle Économique de Bamako avait été saisie du dossier, sous d’autres cieux, c’est le DG Amadou Konaté qui devrait être la première personne interpellée dans cette affaire en tant que premier responsable des Douanes.
Il devrait automatique se démettre L’on se rappelle en effet, de l’affaire dès après la découverte d’une telle forfaiture, ou être suspendu ou relevé de ses fonctions, tout comme le Directeur Régional des Douanes de Koulikoro, par le ministre de l’Economie et des Finances qui n’est pas exempt de reproche pour avoir juste instruit an Directeur Général de diligenter des enquêtes afin de sanctionner les coupables. Somme toute des démarches trop légères par rapport à la gravité du scandale, qui déshonore les soldats de l’économie et jette en pâture l’image du Mali tout entier. En réalité, cette affaire ne serait que la résultante d’une mafia bien ancrée au sein de l’Administration douanière.
Pareil pour le dossier EDM-SA, avec l’incarcération de la dame Saran Diakité qui pose la question de savoir s’il s’agit d’une responsable collective ou individuelle, ou même de rien de tout cela? En effet, au regard des faits reprochés à Mme Saran Diakité, ex cheffe du Bureau des Produits Pétroliers, des questions se posent sur sa responsabilité ou sur celle de son chef hiérarchique qui vient de la propulser à un poste supérieur comme Directrice Régionale des Douanes de Koulikoro, Est-ce une promotion méritée ou juste pour éviter ce qui lui arrive aujourd’hui et qui impliquerait certainement d’autres, singulièrement le Directeur Général des Douanes, l’unique responsable hiérarchique des douaniers du Mali qui reçoit toutes les situations journalières émises par le Bureau des Produits Pétroliers ?
Surtout qu’il existe des événements similaires, mais de contextes différents.L’on se rappelle en effet de l’affaire des fonds SONATAM destinés à dédouaner des cigarettes de ladite société, affaire dans laquelle la responsabilité du Directeur a été mise de côté, comme nous l’avons d’ailleurs souligné. Il a fallu ce feuilleton pour que le DG Konaté consente à relever tous les agents supposés impliqués dans cette affaire, une relève de farce, tous ayant été par la suite promus à d’autres postes plus juteux dans ses récentes décisions.
Aussi, le Malien lambda se pose les questions suivantes: Le DG des Douanes attend-il toujours que la justice détecte des failles pour constater lui-même ses manquements à ses obligations de chef, pour ensuite déclencher des procédures disciplinaires contre ses agents, chose qu’il aurait pu faire plutôt? ? Que fait-il de sa responsabilité s’il doit attendre que se déclenchent des actions judiciaires pour se rendre compte de manquement à ses obligations de service? Faits méri tants, il urge aujourd’hui d’évaluer les responsabilités du Directeur Général, quant on sait, selon nos sources, qu’il existe un service (BCT) dédié à l’inspection et à l’audit des structures douanières pour prévenir ou corriger, et même sanctionner ces genres de pratiques.
Selon certains, le Bureau des Produits Pétroliers, au-delà du scandale des hydrocarbures de EDM-SA, doit être investigué de 2012 à nos jours pour toute fin utile. Il en est de même pour les promotions de palais (pour protéger ou pistonner des proches et amis) avec les nominations via les arrêtés n2023-3451 et 3452/MEF-SG et la décision n”2023-00071/MEF-SG du 13 novembre 2023. Des promotions qui auraient transgressé les fondements de l’Administration douanière et entamé le moral des agents véritablement intègres, compétents, engagés et dévoués à la cause de la patrie.
En cause, certains agents subalternes, auxquels il aurait fallu encore des années de services pour espérer occuper certains postes, ayant été bombardés chefs de Bureau sans aucune compétence à faire valoir, pour juste être des proches du puissant DG Konaté! D’aucuns se demandent d’ailleurs si l’Ins pecteur Général Amadou Konaté ne se doutait pas de l’éclatement tôt ou tard du scandale de l’exonération de carburants EDM-SA pour s’être permis de bombarder la cheffe du Bureau des Pétroles à la tête de la Direction Régionale des Douanes de Koulikoro afin de brouiller les pistes
Sauf qu’il oublie qu’il n’y a dans cette affaire qu’une seule vraie piste, à savoir lui-même qui aurait dû rejoindre l’ex-cheffe du Bureau des Pétroles détenue à Bollé, l’Administration des Douanes étant hiérarchisée, avec la montée des rapports et informations au quotidien. En conclusion, les récentes nominations faites par le DG sont suspicieuses et entachées de copinage, de favoritisme, d’affairisme et avec des desseins non encore avoués. La question qui se pose est: qui protège l’Inspecteur Général Amadou Konaté et pour quelles fins? Allez-y savoir!
La rédaction