
Ces divergences de vue n’ont cependant pas empêché l’UE de conclure, le mercredi 4 octobre 2023, un accord préliminaire ouvrant la voie à l’établissement des règles communes en cas d’arrivée massive et inattendue de demandeurs d’asile.
«Entre janvier et septembre 2023, plus de 187. 000 migrants ont traversé la Méditerranée en quête d’un avenir meilleur et de sécurité», révèle l’Organisation internationale pour les migrations -O.i.m – qui a comptabilisé, pour la même période 2. 778 décès, dont 2 093 en Méditerranée centrale.
990 enfants sont morts dans la mer entre juin et août révèle pour sa part l’Unicef. Ce chiffre, a souligné le Centre d’initiatives pour une migration sûre (Ci.m.s), reste loin de la réalité quand on sait que plusieurs bateaux ont disparu en mer et n’ont jamais été retrouvés.
Paradoxalement, autant les dirigeants européens sont vivement préoccupés par la gestion des flux migratoires, autant les gouvernements africains et les organismes sous-régionaux ou régionaux brillent par leur silence. Aucune initiative pour freiner ou ralentir les départs massifs des jeunes continuant d’affronter le feu du désert et les dents de la mer à la recherche d’un illusoire eldorado. Aucune opportunité sur place afin de retenir les potentiels candidats au départ. Au contraire, il est hautement probable que les incandescents allumés et entretenus çà et là sur le continent augmentent le nombre de candidats sur les routes migratoires. C’est dommage que l’Afrique reste en marge d’un débat en Europe alors qu’il concerne ses propres enfants.
Autant l’élite dirigeante africaine doit faire face à sa responsabilité en créant les conditions nécessaires permettant de réduire les départs, autant les dirigeants européens doivent comprendre qu’il est temps de changer d’approche. Il ne sert à rien d’investir des milliards d’euros dans l’adoption des solutions sécuritaires visant à accentuer les surveillances aux frontières et sur les eaux. La preuve : les migrants bloqués au Maroc ont trouvé un le moyen de contourner les barbelés de Ceuta et Mélina : un planeur parachute.
Par Chiaka Doumbia
Le Challenger