Contrairement aux allégations faites par le Ministre de l’Éducation Nationale, Mme Togola Jacqueline Marie Nana dans l’interview qu’elle a accordée à nos confrères du journal « Les Echos », la semaine dernière, les épreuves des examens du Diplôme d’Études de Fondamentales (Def) et du Baccalauréat se sont déroulées dans des conditions calamiteuses caractérisées par des fuites de sujets à tous les niveaux.

Dans l’interview qu’elle a accordée à nos confrères, le Ministre de l’Éducation Nationale Mme Togola Jacqueline Marie Nana a déclaré sans sourciller qu’“Il n’y a pas eu de fuite au bac, on a chargé le sujets”. Ces allégations sont contestables. Il aurait été plus correct que Mme le Ministre dise plutôt : “Il y a eu des fuites et c’est ce qui nous a amené à changer les sujets”.

Selon certains observateurs dans les coulisses du département de l’Éducation Nationale, les examens du baccalauréat de 2014 ont été les pires dans l’histoire du Mali. En effet, il est de coutume dans notre pays que les examens et concours débutent à 8 heures précises dans tous les centres. Seulement parfois, pour des questions organisationnelles, certains centres accusent quelques minutes de retard dans le démarrage des épreuves. Mais cette année, Il n’est un secret pour personne que lors de la première journée du bac 2014 certains centres ont démarré les épreuves à midi passé. Et c‘est la première fois au Mali qu’on assiste au déroulement des épreuves durant la nuit, à la lumière des bougies et autres éclairages de fortune.

En réalité jusqu’à 21 heures, certains centres n’avaient pas encore fermé, puisque les épreuves ont démarré avec un grand retard. “A 21 heures passées, on avait pas terminé de composer. Personne ne pouvait penser qu’on pouvait organiser des examens au Mali pendant la nuit. Dans un examen, la concentration joue un rôle extrêmement important. Franchement on était complètement troublé et démoralisé. Tu rentres à la maison à 22 heures passées, très fatigué, pour faire quelle révision ? Nous ne sommes pas prêts à pardonner aux gens qui sont à la base de cette situation. Dans un État de droit comme le Mali, ce sont les auteurs des fuites qui devraient faire les frais et non les candidats. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités pour que des désagrements de ce genre ne se reproduisent plus”, nous a confié un candidat qui était dans tous ses états.

Suite aux multiples disfonctionnements relatifs aux conditions d’organisation de cet examen, certains observateurs se demandent si les partenaires de l’éducation ne mettront pas en cause les résultats de ce baccalauréat. Tout simplement, le Ministre de l’Éducation Nationale, Mme Togola Jacqueline Marie Nana, doit reconnaître qu’l y a eu fuites et que les sujets ont été changés. Car, dans un examen ou un concours, on ne change pas les sujets pour le simple plaisir de les changer. En resumé, le département en charge de l’Éducation doit reconnaître qu’il a failli dans l’organisation de ces examens comme les équipes précédentes.

Tougouna A. TRAORÉ

SOURCE: Nouvel Horizon