Le jeudi 3 juillet 2014 aux environs de 17h, alors qu’ils venaient d’une foire, Djibbolo Bala Maïga, mécanicien, et Belco Aly ont été tués par des hommes armés qui ont braqué leur cortège à quelques kilomètres de Bambara Maoudé, une commune du cercle de Rarhouss.

Ils quittaient le marché du village de Dakakro vers le soir aux environs de 17h 15 mn pour rejoindre leur famille à Bambara Maoudé, lorsque des bandits armés les ont attaqués et tué deux d’entre eux. Ces bandits ont tout d’abord tiré sur le cortège et provoqué la mort de Belco Aly, alors que le nommé Djibbolo Maïga a été ligoté par des chambres à air avant de recevoir plusieurs balles dans la tête. Les bandits ont ensuite emporté une moto et tout ce qu’ils ont trouvé comme argent ou objets de valeur.

Avant cet acte barbare et lâche, il y a moins d’un mois, le cousin paternel (qui était parmi les bandits armés au moment de l’occupation) du Maire de Bambara Maoudé avait été arrêté par la gendarmerie et conduit dans la ville de Tombouctou. Après des interrogatoires, il décide de montrer à la gendarmerie là où ils avaient caché les armes avant d’évacuer la zone. Cela nous montre que les complices des bandits sont encore parmi nous. Alors qu’auparavant, à Dakafifo, dans un autre village, un monsieur du nom de Mohamed Ag Hasso avait été assassiné après avoir été réveillé dans son sommeil par un autre groupe de bandits ramés. Pendant que les autorités ont été invitées à plusieurs reprises par l’honorable Bocar Maïga, député élu à Rarhouss, à lutter contre l’insécurité qui pèse sur les populations civiles de la zone. Sans succès.

Comble du désespoir, rien n’est fait pour rassurer la sécurité des populations, si ce n’est la présence d’un détachement de la gendarmerie qui dispose d’un véhicule immobilisé faute de carburant, d’après les gendarmes eux-mêmes. La population de Bambara est inconsolable et risque de former un groupe d’auto-défense contre ces bandits car elle ne croyait plus en la volonté des autorités de lutter contre l’insécurité dans leur localité.

«Nous voyons maintenant pourquoi monsieur Sada Samaké, ministre de la Sécurité, avait avoué devant les élus du peuple que le gouvernement n’a pas les moyens d’assurer la sécurité des Maliens sur toute l’étendue du territoire malien. On se pose encore la question sur la nécessité de plusieurs dépenses posées par le gouvernement (Achat d’avion, achat des voitures, achat d’hélicoptère, rénovation de la maison du président…), alors que les moyens manquent pour assurer la sécurité des biens et des personnes et surtout pour doter notre armée afin de pouvoir faire face aux défis actuels», nous ont confié plusieurs de nos interlocuteurs.

Pour revenir aux deux victimes des bandits armés, leurs corps ont été ramenés par la gendarmerie avant leur inhumation le même jour à Bambara Maoudé.

Ibrahima Boubacar Yoro MAÏGA