Voici la déclaration liminaire du Président de l’ASSEP, Ousmane DAO, à l’occasion de l’AG ordinaire statutaire, tenue ce 14 janvier 2023.

 

Mesdames et messieurs,

Chers collègues, membres de l’ASSEP,

Chers membres du Bureau de l’ASSEP,

Permettez-moi tout d’abord en ce début de nouvel an 2023, de renouveler à chacun de vous, à vos familles et toutes les personnes qui vous sont chères, mes vœux les meilleurs de santé, de prospérité et de quiétude. Puisse le Tout-Puisse les exaucer !

Cette Assemblée Générale Ordinaire qui nous réunit aujourd’hui est la première de l’an 2023. Elle offre l’occasion de se plancher sur le bilan d’étape des six mois écoulés et de dégager les perspectives pour l’année 2023.

Mesdames et messieurs, chers collègues Directeurs de publication

Il y a 6 mois, vous avez élu un bureau à la tête de notre organisation lors d’une assemblée générale élective pour un mandat de trois (03) ans que j’ai l’insigne honneur de présider. Nous vous en remercions et mesurons toute la complexité de la tâche confiée. Cependant, nous restons sereins car, l’Association des Éditeurs de Presse Privée, c’est l’ensemble des membres qui la composent. Chacun en fonction de ses ressources pourra apporter sa pierre à cet édifice collectif ; par des idées, des observations et des suggestions auxquelles, ce bureau demeurera ouvert. L’occasion est bonne pour remercier tous ceux, à cette étape sans aucune considération autre, ont contribué en appelant, en se déplaçant dans nos bureaux pour encourager la dynamique amorcée et prodiguer des conseils à une meilleure réussite de ce mandat.

Est-il besoin de rappeler que l’Association des Éditeurs de Presse Privée vise quelques objectifs majeurs que sont de défendre et de sauvegarder la liberté d’expression et de veiller à l’amélioration de l’existence de la presse écrite.

En effet, dans un discours d’investiture, j’avais pris quelques encagements fortement inspirés de grandes préoccupations de la presse et en l’occurrence de notre organisation et de ses membres. Il s’agissait en gros de prendre des initiatives heureuses déclinées dans un plan de travail du bureau.

 

Au regard de ces ambitions et du manque de ressources propres, la première activité stratégique que nous avons menée et qui suit son cours d’ailleurs est la multiplication et la diversification des prises de contact auprès de partenaires potentiels. Nous avons rencontré en 6 mois plus de trente partenaires confondus (nationaux et étrangers). Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’ASSEP n’est pas connue comme elle aurait pu être. Cette action a permis de mieux faire connaître, surtout en termes de tous les rôles fondamentaux qu’elle pourrait jouer non seulement pour la promotion de la liberté de la presse - une valeur chère aux démocraties – mais également auprès des pouvoirs publics et d’autres partenaires pour distiller les bonnes informations au service d’enjeux d’intérêt public.

Aujourd’hui, nous sommes heureux de pouvoir faire en sorte que de plus en plus l’ASSEP occupe davantage le terrain et est résolue à prendre toute sa place sur l’échiquier médiatique national.

Par ailleurs, ces démarches nous ont valu en 6 mois la signature de trois conventions de partenariat avec des entités non des moindres. Il s’agit du Bureau du Vérificateur Général, de l’École Supérieure de Journalisme et des Sciences de la Communication et de l’Institut National de la Statistique. Les deux dernières conventions courent jusqu’en 2025 et la première est d’une durée indéterminée.

À toutes ces conventions, sont attachées des séries d’activités annuelles à mettre en œuvre progressivement dépendamment des financements. Pour le BVG, il s’agira de mieux assimiler les questions liées à la corruption. Avec l’ESJSC, les journalistes en activité déjà dans nos rédactions au besoin pourront désormais bénéficier de formations sanctionnées par des diplômes en journalisme à des tarifs préférentiels. Quant à l’Institut National de la Statistique, les activités programmées vont concourir à mieux asseoir la culture statistique au sein de la population. À noter que toutes activités seront mises en œuvre naturellement en lien avec nos organes de presse.

Dans le cadre d’une meilleure appropriation de la mission de la presse en temps de crise et d’une compréhension approfondie de sa précieuse contribution à la cohésion sociale, nous avons initié et organisé une activité de renforcement des capacités de 50 Directeurs de publication, membres de l’ASSEP à Koulikoro. Elle été précédée d’un lancement officiel au Centre International des Conférence de Bamako. Une formation qui s’est déroulée à la satisfaction du bureau, des partenaires et des participants. Ces derniers n’ont pas manqué en fin d’activité d’exprimer leurs meilleurs sentiments pour la qualité du travail accompli ; sans oublier de proposer des pistes d’amélioration pour l’avenir.

Dans la même dynamique, 20 directeurs de publication, membres de l’ASSEP ont participé à une rencontre du Cadre Stratégique de la Refondation de l’État et 10 autres ont pris part à une activité de l’Office Central de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite.

La bonne organisation et la communication constituent des déterminants essentiels du succès. Animés cet esprit, Il était important de doter notre association d’une base de données fiables en actualisant la liste des Directeurs de publication ; en créant un groupe WhatsApp exclusivement dédié aux informations sur l’ASSEP et une page Facebook. Tout cela permettra d’administrer plus rationnellement la liste des Directeurs de publication concernant les opportunités éventuelles à distribuer, d’avoir un canal mieux approprié d’information sans aucune confusion et d’augmenter la visibilité de l’action de l’ASSEP au sein de l’opinion publique.

Mesdames et messieurs, chers collègues Directeurs de publication

Il n y a pas de regroupement humain prospère sans des règles qui confortent l’esprit de groupe et préventives de certaines dérives. Il est regrettable de constater aujourd’hui que les textes qui régissent l’ASSEP ne prennent pas en compte plusieurs évolutions de la réalité. L’ASSEP mérite d’avoir des textes qui répondent à plusieurs questionnements en son sein. Les insuffisances en pratique générale, favorisent le plus souvent la défense des intérêts personnels au détriment de ceux collectifs. Et le défi reste constant de veiller à éviter de tels risques à notre chère association. C’est pourquoi, nous avons décidé de mettre en place en octobre 2022, une commission présidée par la doyenne Maïmouna TRAORÉ, une commission de relecture de nos textes conformément à nos engagements. La commission est ouverte à toutes les propositions d’amélioration des Statuts et Règlement Intérieur de l’ASSEP. Pour rappel, un communiqué de la Commission a même été publié dans ce sens avec une adresse mail où toutes les propositions pourront être envoyées. Nous souhaitons que les textes finaux soient le reflet de nos différentes contributions pour une ASSEP mieux organisée et que tous sachent en général à quoi s’en tenir face à différentes situations.

Mesdames et messieurs, chers collègues Directeurs de publication

Je voudrais à présent aborder la lancinante question de l’aide à la presse. L’aide à la presse est une subvention que l’État accorde aux organes de presse conformément au décret N*03-264/P-RM du 07 juillet 2003. La dernière aide repartie remonte de janvier 2020. De cette date à aujourd’hui et conformément aux informations fournies lors de l’AG de la Maison de la Presse, tenue en juin 2022, il y a eu :

- En 2020 deux virements ( 33 843 750 et 21 389 800) F CFA

- En 2021 deux virements ( 38 440 000 et 97 678 400 ) F CFA

- En 2022 un virement ( 23 690 625 ) F CFA

Le décret ci-dessus mentionné précise que pour la gestion de l’aide à la presse, une commission est instituée auprès du Ministre chargé de la communication. Au regard des conditions difficiles que vivent les organes de presse d’une manière générale et sur la base de l’évidence que seule la commission instituée gère l’aide, j’ai rencontré le chef département en charge pour lui expliquer les difficultés des organes de la presse et lui dire la nécessité de mettre en place la commission pour la répartition des montants disponibles . Comprenant certainement les difficultés évoquées, il s’est promis de prendre en compte ma requête et d’engager la procédure. Comme si l’acte a été joint à la parole, la semaine suivant notre entretien, la composition de la commission a démarré. Nous sommes au mois de juillet 2022. Nous sommes fiers de notre déterminant plaidoyer au profit de la répartition de l’aide à la presse. Nous pouvons dire sans aucune hésitation que notre contribution a été déterminante pour la mise en place de la commission et les travaux de la commission ont démarré par une réunion de prise de contact, le 16 décembre 2022. Ils doivent se poursuivent.

Je voudrais rassurer tous que nous suivons ce dossier et jouerons toute notre partition et restons ouverts pour toute demande d’information relevant de nos compétences sur le sujet.

Dans la même optique, à notre prise de contact avec le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, nous avions demandé l’octroi d’une aide spéciale pour la presse. Le Chef du gouvernement avait trouvé que la presse au regard de la prépondérance de son rôle mérite cela. En effet, il nous a demandés de travailler avec le département de tutelle dans ce sens et qu’il voudra bien nous recevoir autour des conclusions de nos travaux. Le principe des échanges sur la question avec le ministère chargé de la communication avait retenu que chaque presse adresse sa demande accompagnée d’une note argumentaire. Pour notre part, nous avons envoyé notre requête pour un montant de 400 millions de F CFA. Un dossier que nous sommes en train de suivre également.

Mesdames et messieurs chers collègues Directeurs de publication

Depuis 2021, la maison de la presse a initié le processus de la relecture des textes régissant la presse en collaboration avec les faitières dont l’ASSEP. Nous avons encouragé cette dynamique et continue d’accompagner le processus en cours à travers des plaidoyers au niveau institutionnel en l’occurrence chez le Premier ministre et le Ministre chargé de la Communication en invitant à s’impliquer davantage pour leur rapide adoption. Dans un souci de plus d’inclusivité pour la relecture des textes, le Ministère chargé de la Communication avait saisi l’ASSEP comme d’autres organisations professionnelles à formuler éventuellement des observations compilées lors d’un atelier auquel, nous avons également participé.

Mesdames et messieurs, chers collègues Directeurs de publication

Au titre des perspectives de 2023, nous prévoyons de mener plusieurs activités dont certaines seront institutionnalisées. Elles serviront, entre autres, à primer le mérite de certains journaux qui se dégagent du lot par leur exemplarité sur certains critères et à exprimer de la reconnaître aux partenaires qui participent à mieux doter la presse par des abonnements et d’autres types de soutiens de nature à promouvoir la presse en général et la presse écrite en particulier.

Les mêmes initiatives doivent contribuer à l’amélioration du niveau des acteurs par une meilleure compréhension des enjeux de développement national par l’instauration d’un cadre de débat et d’échanges. Il s’agira également de créer un pont entre les générations de la presse dans un espace dédié au partage d’expériences. Le management des entreprises de presse est un besoin crucial au sein de la grande famille de la presse. Une session annuelle de renforcement des capacités pour une meilleure gestion de nos entreprises sera organisée.

Les pistes seront explorées pour des activités ponctuelles avec certains partenaires traditionnels de la presse.

Pour résumer, nous nous retrouverons en 2023 autour de :

1- La tribune de la presse

2- Les trophées de l’ASSEP

3- À l’École de l’expérience

4- Une session de renforcement des capacités des Dirpub sur le management des entreprises

5- Une formation sur les métiers du journalisme

6- Action de Solidarité à l’adresse des Directeurs de publication disparus ou malades à l’occasion des fêtes religieuses

Au total 6 activités sont programmées pour les 12 prochains mois.

Sur tout autre plan, je voudrais profiter de cette assemblée pour attirer l’attention de tous sur la question de la cotisation des membres. Selon les textes, les cotisations sont mensuelles

Cependant, il y a une vielle tradition qui a fait que les cotisations sont déduites des montants reçus de l’aide à la presse. Nous avons trouvé que cette pratique viole non seulement nos textes mais aussi est inappropriée par ce qu’en général tous les membres ne postulent pas à l’aide posant la difficulté de prélever chez tout le monde. D’autres fois, la modestie de certains montants fait le prélèvement devient un exercice extrêmement délicat. À titre d’exemple, en 2020 lors de la répartition de l’aide, les montants de certains journaux n’ont pas fait l’objet de prélèvement parce qu’ils étaient bas. Est-il juste que certains paient et d’autres ne paient pas pour réclamer les droits vis-à-vis de l’Association ?

Dans la logique de nos textes malgré leurs insuffisances, nous avons décidé que les membres du bureau paient la cotisation par mois conformément aux dispositions statutaires. Cette assemblée est une occasion pour qu’on en parle.

Enfin, je voudrais rassurer tout le monde que l’ASSEP sera ce que nous en ferons tous et chacun. Le bureau que je préside, je te répète, n’est pas parfait. C’est pourquoi, il a le droit de commettre des erreurs et le devoir de recevoir des observations de nature à aider à avancer sur les chantiers d’ensemble. Nous sommes réceptifs à toutes les propositions de tous et de chacun dans ce sens.

Je vous remercie de votre attention