Mali : Les partis politiques invités à une réunion sur le projet de la nouvelle Constitution

Au Mali, les partis politiques invités par le ministère malien de l’Administration territoriale, ce jeudi 12 janvier 2023 à une réunion sur le projet de la nouvelle Constitution.

 

 

Selon la Radio France internationale (RFI), le ministère malien de l’Administration territoriale a convié ce jeudi 12 janvier 2023, tous les partis d’opposition du Mali à un débat pour la rédaction d’une nouvelle constitution qui est en train de se faire. « Au Mali, le ministère malien de l’Administration territoriale invite ce jeudi 12 janvier 2023, les partis politiques à une réunion sur le projet en cours de nouvelle Constitution.», annonce la Radio France internationale (RFI) avant de souligner que si le projet de la nouvelle constitution est adopté, un référendum sera organisé pour consulter le peuple malien.« Une fois le texte définitivement bouclé par une commission de finalisation créée par décret le samedi 19 décembre 2022, un référendum sera organisé pour proposer aux Maliens d’accepter ou de rejeter la nouvelle loi fondamentale, théoriquement en mars 2023 », informe la radio d’actualité.

Et la radio RFI d’indiquer que certains partis politiques radicalement opposés à l’adoption d’une nouvelle Constitution envisagent de boycotter le sommet. Selon la radio c’est le cas des partis de l’alliance Jigiya Kura. « Ce n’est pas opportun, estime ce dernier. Le temps [avant la fin annoncée de la période de transition, ndlr] ne nous permet pas d’aller à une nouvelle Constitution. Ni le temps, ni la loi elle-même : la Constitution actuelle indique les mécanismes de sa révision », fait savoir secrétaire général Alhassane Abba.

 

« Les autorités actuelles n’ont même pas la légitimité pour se pencher sur cette question : la Constitution est sacrée, pour la réviser, il faut un président de la République élu et une Assemblée élue. Nous boycottons la réunion, car c’est une réunion de validation et de préparation du référendum. Un référendum avec lequel nous ne sommes pas du tout d’accord depuis le début. Aller à une telle rencontre, pour nous, serait nous dédire », ajoute-t-il.

Puis, de souligner également une autre opposition du très influent imam Mahmoud Dicko, de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS) qui dans un communiqué a indiqué qu’elle ne participerait pas à la réunion convoquée ce jeudi 12 janvier 2023 par le gouvernement. Semble-t-il selon la coordination estime que les autorités de transition n’ont pas la légitimité pour changer la Constitution et que ce n’est de toutes les façons pas le texte fondamental qui est à l’origine des problèmes du Mali. Même position pour le parti Fare de l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, ou encore pour la Convention nationale pour une nouvelle Afrique solidarité (CNAS) Faso-Here de l’ancien premier ministre Soumana Sako.

A en dépit ces divergences, la radio française a signalé que cette position n’est pas partagée pas les autres membres du Cadre, des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel, qui rassemble les partis d’opposition aux actuelles autorités de transition. « Pour nous, toutes les questions d’intérêt national doivent d’abord rassembler les Maliens pour qu’il y ait des compromis. Autant nous sommes d’accord pour des réformes, autant nous sommes d’accord pour le toilettage de la loi fondamentale, autant nous estimons que nous n’avons pas besoin aujourd’hui d’une nouvelle Constitution », relève Amadou Koura et l’un des porte-parole du Cadre avant de rappeler le but de leur participation.

« C’est pour réaffirmer notre position, convenir de ce qu’on doit réviser, que j’ai décidé d’être moi-même présent à cette rencontre. Ça signifie tout simplement que nous n’allons pas faire la politique de la chaise vide, et que nous allons défendre nos positions afin de défendre la démocratie et renforcer nos institutions. Mais nous ne sommes pas pour une nouvelle Constitution : ça, c’est une aventure ! », fait-il savoir.

Pour rappel les partis d’opposition aux actuelles autorités de transition rejettent tous catégoriquement ce projet, mais avec des stratégies différentes. Cependant selon la lettre d’invitation du colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale, que RFI a pu consulter que l’objectif est d’échanger sur les pistes pour une meilleure organisation du référendum constitutionnel.

Un avant-projet a été remis il y a trois mois (11 octobre) au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Ce texte réaffirme notamment l’unité de l’État malien, son caractère laïque, il prévoit aussi la création d’un Haut Conseil de la Nation – l’équivalent d’un Sénat – et renforce le rôle du président.

Afriksoir