Cheick Modibo Diarra était – il naïf ?

Le bref passage de Cheick Modibo Diarra à la primature et la façon manu militari dont on l’a fait partir rappelle bien celle d’un ange déchu. L’interplanétaire qui voulait rouler vers mars est revenu précisément sur terre.

diango cissoko cheick modibo diarra

Et pourtant dans l’une de nos parutions, nous avons dit qu’un interplanétaire n’est pas forcément un bon politicien.

Plébiscité par la junte et accepté par la CEDEAO, doté de pleins pouvoirs par l’accord cadre, voici l’astro physicien devenu premier ministre du Mali, lui qui président d’un petit PARTI ne pouvait pas mieux rêver. le Maliano - Américain s’est vu assigner deux missions essentielles : libérer le nord du Mali, organiser les élections propres. Malheureusement, il faut le dire, Cheick Modibo Diarra est parti d’erreur en erreur soit par naïveté, soit par inexpérience, soit par esprit de suffisance ou par simple mégalomanie.
D’abord, il s’est cru être l’homme de la junte, donc indéboulonnable, plus fort que le Président ; il peut tout faire sans s’en référer à lui. Que de contradictions entre lui et le président même si l’un et l’autre ont voulu nier cette mésentente. Mais quel observateur, quel analyste ne savait pas qu’entre ces deux, rien n’allait et que le 1er ministre, à chacune de ses apparitions à la télé, semblait afficher une certaine hégémonie. Et Dioncounda, peut-être dans sa ruse ou dans sa résignation, faisait le profil bas et laissait Cheick Modibo Diarra occuper à sa guise toute la pelouse.
Au moment où le FDR demandait le départ de Cheick-Modibo Diarra, ce dernier a clamé haut et fort qu’il ne voyait à qui remettre sa démission. Comme pour dire “ce n’est pas le président qui m’a nommé à ce poste, donc il ne peut pas me démettre ».
L’une des erreurs du Docteur Cheick Modibo DIARRA a été le fait de se mettre sous la couverture des religieux. Témoin la grande clameur d’approbation qui a accompagné son entrée au stade du 26 mars lors du meeting du haut conseil islamique. Ce jour là, notre premier ministre a entendu et vu ce que qu’il voulait : son maintien à la primature et la foule qui scandait son nom.
Malheureusement Cheick Modibo DIARRA n’a pas su que ces religieux sont opposés et que comme des laïcs, ils ne résistent pas à certains appâts. Logique parce que très souvent, le spirituel cède devant le charnel et le matériel.
Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, Cheick Modibo Diarra ne sort pas grandi dans l’agression de Dioncounda Traore ; parce que publiquement, sans le savoir, il a reconnu que ceux qui sont partis à Koulouba l’avaient quitté à la primature avant de s’y rendre. Non, cela ne se dit pas sur des antennes car il ya des intellectuels, la question qui se pose à ce niveau est de savoir ce qu’il a fait pour les en dissuader. Donc, de telle déclaration culpabilise.
Encore, notre astro physicien a voulu faire la part trop belle aux militants de son parti, se laissant entrainer dans certaines nominations qui pouvaient se faire dans la plus grande discrétion. Témoins, ce mini scandale de l’ORTM.
Ensuite, le Monsieur a laissé passer à certaines rumeurs qui ont fini par faire croire que l’ancien Président, le général Moussa Traore, était encore impliqué dans la gestion du pays. Les rumeurs, fondées ou pas auraient, doivent être expliquées ou démenties.
Enfin, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est d’avoir tenté de fermer le robinet aux militaires, ces militaires qui l’ont mis là, à cette place. Et ce n’est pas le capitaine Amadou Aya Sanogo qui dira le contraire ; témoin son explication sur les antennes de l’ORTM au sujet de la destitution de Cheick Modibo DIARRA. Donc, puisqu’il ne savait pas à qui donner sa démission, les militaires ont montré que c’est à eux. Ils l’ont mis là, ils l’en ont enlevé. Point final.
Espérons que cette mésaventure serve de leçon à Cheick Modibo DIARRA et qu’il apprenne davantage les leçons sur la bonne gestion de la cité.
A. YERELE

Tenu à l’écart de toute visite de politesse : Pourquoi cet ostracisme à l’égard du capitaine Sanogo

Aux yeux de la communauté internationale, le capitaine Amadou Haya Sanogo, l’homme par qui Att a pris le chemin de l’exil a quelques encablures de la fin de son mandat, est encore infréquentable pour régicide aggravé. amadou haya sanogo kati
Boudé par les chefs d’Etats de la Cédeao pour son irruption sans mandat électif dans leur domaine réservé, accusé d’avoir enfreint les bonnes règles d’accession au pouvoir d’Etat et de renversement de l’ordre constitutionnel légal, le capitaine fut superbement ignoré par François Hollande et continue d’être snobé par la hiérarchie militaire française. Il est tenu a l’écart de toute visite de politesse par les uns et les autres.
Pourquoi une telle attitude à l’égard d’un patriote qui n’avait pas prémédité le renversement des institutions et qui a pris le pouvoir en l’occurrence d’événements dont les enchainements ont conduit à la chute du régime impopulaire du populiste Att. Aucun membre de la société malienne n’avait réclamé son retour au pouvoir, pas même ses amis du Mouvement citoyen et du Pdes.
On oublie de mentionner que le départ de Att est survenu dans un contexte de déliquescence prononcée de l’Etat, de corruption généralisée, de parrainage des narcoterroristes et de la chute des principaux verrous stratégiques suite à la politique du repli stratégique avec comme conséquence le meurtre d’une centaine de soldats à Aguel Hoc.
Ce qui semblait important aux yeux de Att en ce moment crucial de la vie de la nation, c’était de caresser les narcotrafiquants dans le sens du poil, de leur offrir gite et couvert et de prélever un impôt personnel sur le montant des rançons selon une grille de lecture des propos de l’ancienne ambassadrice des Usa qui disait que sur les 17 millions de dollars décaissés par la France pour obtenir la libération des otages, seuls des miettes ont été servis aux ravisseurs. Résultat des courses, aucun otage ne fut libéré à part ceux coachés par Blaise.
C’est peut être cette donne qui a révulsé ceux qui criaient au retour à l’ordre constitutionnel avec Att à Koulouba.
Seydou Oumar N’DIAYE

LE MALI EN DANGER

Le monde entier constate maintenant que la CEDEAO, comme tous les organisme internationaux, n’est qu’un machin bureaucratique et inefficace. Si le capitaine Sanogo l’avait su, à l’époque, il n’aurait pas signé d’accord-cadre ni rendu le pouvoir aux civils. Iyad Ag Ghali lui-même l’a su un peu trop tard; si, dès le départ, il avait compris que la « force en attente » de la CEDEAO n’existait que sur le papier, il aurait, depuis janvier 2012, envahi Bamako, en poursuivant, peut-être, sa route sur Abidjan, où la CEDEAO aime se réunir.

cedeao_mali_sommet_Abidj2Voyez-vous, quand il s’agit de lire des discours et de prendre de bruyantes résolutions, la CEDEAO n’a pas son pareil. On voit alors le président, Ouattara, ou le président de sa commission, Désiré Ouédraogo, prendre leur air des mauvais jours et promettre des sanctions diplomatiques, financières et militaires; bref l’apocalypse. Mais dès qu’il s’agit de matérialiser ces sanctions en déployant des troupes sur le terrain, bonjour les dégâts ! Le Nigéria annonce-t-il 1000 hommes? A l’arrivée, on voit seulement 40 officiers qui se disent de « liaison ». Liaison avec qui donc ? La Guinée annonce-t-elle 500 soldats ? Aux dernières nouvelles, on apprend qu’Alpha Condé lui-même a besoin d’hommes pour mater ses opposants – chacun son jihadiste, n’est-ce pas ? La Côte d’Ivoire promet-elle 500 soldats ? On ne trouve, au final, aucun mec en uniforme ivoirien sous nos tropiques car Ouattara craint que Gbagbo ne s’évade de sa prison de la Haye et ne débarque à Abidjan avec des mercenaires libériens, voire touaregs. Quant au Togo, l’un des plus prompts à envoyer un contingent, il fait figure d’exception.

En fait, la défense du Mali est aujourd’hui assurée par le Tchad, non membre de la CEDEAO, et la France, sans laquelle Déby n’aurait pas envoyé un seul homme. Les chefs d’Etat de la CEDEAO, entre-temps, multiplient les réunions et les sommets, comme si on pouvait dénicher les chefsjihadistes sous des tables de conférence !

L’armée malienne, pour sa part, fait de son mieux. Sauf qu’elle n’a ni casques ni gilets pare-balles et, faute de formation, gaspille les balles contre les murs de Gao et environs. Elle n’est vraiment pas de taille à se hasarder dans les montagnes du Tighergar où, selon un rescapé tchadien,« même les cadavres sont minés ». C’est parce qu’elle a la partie facile que l’armée malienne se donne d’ailleurs le luxe de s’entredéchirer entre bérets rouges et bérets verts à Bamako. S’il ne tenait qu’à moi, on interdirait les bérets, quelle que soit la couleur, puis on attacherait un bidon d’eau au cou de tous ces soldats avant de les envoyer dans les collines de Kidal.Là, face aux jihadistes, il n’y a pas de meilleur endroit pour se réconcilier, n’est-ce pas ? Après avoir vu les « cadavres minés » et affronté ensemble Abou Zéid et Belmokhtar, aucun béret ne se chercherait plus de poux dans la tête de l’autre.

Tiékorobani

L’Etat malien devenu brigand : La France empêche le Mali de détourner 6,5 milliards des opérateurs téléphoniques

C’est l’affaire la plus fumeuse de la Transition. Et comme à son habitude, Procès-Verbal vous en livre la primeur. Les sociétés de téléphonie du Mali étaient, jusqu’à récemment, au nombre de deux: Malitel et Orange Mali.

Ces sociétés dégagent de gros bénéfices mais n’arrivent pas à couvrir toutes les zones géographiques du Mali, soit parce que ces zones sont vides de clients (Taoudéni, Ménaka, etc.), soit parce qu’elles sont trop éloignées et que l’installation des équipements téléphoniques y reviendrait, de ce fait, trop cher. Comme l’Etat malien n’a pas les moyens d’équiper ces zones et que l’accès de tous les citoyens aux services téléphoniques est un droit, les sociétés de téléphonie ont décidé de constituer un fonds commun alimenté par une partie de leurs ressources annuelles. Ce fonds commun est appelé, dans le jargon du métier, Fonds d’Accès Universel. Le mot sous-entend « accès de tous les citoyens maliens à la téléphonie ». Au fil des ans, le Fonds a atteint 10 milliards de nos francs. Du coup, il a attiré l’oeil du gouvernement malien qui a vite monté un système tendant à puiser dans le Fonds.C’est ainsi que les ministère de la poste et des nouvelles technologies, associé à celui des finances et à la direction financière de la présidence de la République ont préparé un projet de décret portant adjudication à un commerçant de la place d’un marché de livraison de 200 véhicules tout terrain destinés à l’armée malienne. Le gouvernement croit que le projet de décret passera comme lettre à la poste puisque le pays se trouve en guerre et que l’armée se plaint d’un manque d’équipement. Mais le projet de décret masque mal des questions très troublantes.

Financement illicite

C’est louable pour un gouvernement d’acheter des véhicules pour ses soldats mais c’est beaucoup moins louable de vouloir financer l’achat sur l’argent d’autrui. Le projet de décret prévoit de prélever 6 milliards et demi de nos francs sur le Fonds d’Accès Universel, c’est-à-dire le Fonds commun constitué par les deux opérateurs téléphoniques privés Malitel et Orange. Les sommes issues de ce fonds n’appartiennent pas à l’Etat qui ne peut donc pas en disposer. En outre, ce Fonds est censé servir à étendre ou à améliorer le réseau téléphonique national, pas pour faire la guerre. Enfin, pour piocher dans le Fonds, le gouvernement de Django Cissoko n’a même pas cru utile de consulter les opérateurs téléphoniques. En somme, le gouvernement se comporte là comme un cambrioleur décidé à spolier des privés de leurs biens sans autre forme de procès!

Attribution de marché très douteuse

Comme c’est souvent le cas au Mali, le gouvernement, à travers son projet de décret, retient un adjudicataire avec lequel il s’est entendu directement, sans aucun appel à la concurrence. Pourquoi violer les règles de la concurrence alors qu’il s’agit d’offrir un service public et que le gouvernement agit au nom de l’Etat ? Le projet de décret justifie le choix par entente directe par « l’urgence » de livrer les véhicules. Il oublie que pour avoir signé, sans appel d’offres et pour cause « d’urgence », des contrats d’équipement d’ubn laboratoire, l’ex-ministre de la santé vient de passer devant la cour d’assises!

L’heureux adjudicadaire qui allait mettre la main sur la cagnotte des 6,5 milliards s’appelle Babouya Sylla. C’est le petit-frère du richissime Bakorè Sylla, lequel est connu pour ses liens incestueux avec l’Adema; on ne connaît à Babouya aucun antécédent dans la fourniture de véhicules à l’Etat. Pourquoi choisir clandestinement Babouya alors que sur la place, on compte au moins deux grandes sociétés de distribution de véhicules: Malienne de l’Automobile et CFAO Motors ? Ces sociétés ne sont-elles pas infiniment plus expérimentées et crédibles dans le domaine automobile que Babouya ?

 

Des clauses suspectes

 

A la lecture des conditions d’adjudication prévues par le projet de décret, le gouvernement se contente de demander à Babouya Sylla, son grand ami, de fournir 200 véhicules 4X4 dans un délai de 35 jours. Mais rien n’est dit quant aux spécifications techniques des véhicules 4X4. Une façon à peine voilée de permettre à Babouya Sylla de livrer n’importe quoi, y compris des chinoiseries ou des 4X4 coréens. Or les spécialistes sont unanimes à reconnaître que pour donner la chasse aux très rapides colonnes jihadistes sur le sable, il faut des véhicules d’au moins 6 cylindres et à essence. Or aucune exigence du genre n’est imposée au client chouchou du gouvernement qui pourrait très bien livrer des véhicules diesel made in Mongolie sans violer le contrat. Et puis, le projet de décret ne prévoit aucun mécanisme de contrôle de la sincérité des prix auxquels Babouya livrera les véhicules. Le prix unitaire retenu dans le projet de décret est de 23,5 millions de FCFA. Ce prix est largement supérieur aux prix pratiqués sur le marché et des experts nous indiquent qu’à ce tarif, Babouya dégagerait un bénéfice minimal de 5 millions de FCFA par véhicule, soit, au total, un bénéfice de 1 milliard. Et s’il choisit d’acheter des chinoiseries plutôt que des véhicules japonais, son bénéfice atteindra le double, voire le triple. Bien entendu, il serait très mal avisé de bouffer tout seul tout cet argent…

Bref, l’affaire sent la magouille à plein nez. De nombreux ministres, non impliqués dans le montage du dossier, ont fait part, en privé, de leurs réserves au chef de l’Etat. Mais pour que la combine foire totalement, il a fallu une mise en garde amicale de la France qui détient, à travers Orange Mali, des intérêts financiers importants. La mise en garde est venue de l’ambassade de France au Mali et du directeur général d’Orange Mali. En fin de compte, le projet de décret a été retiré purement et simplement de l’ordre du jour du conseil des ministres de mercredi 27 février. Dioncounda, au moment où le pays se trouve en guerre, ne pouvait se payer le luxe d’un scandale financier doublé d’une brouille avec la France, la libératrice nationale ! Si l’affaire n’avait pas foiré, le gouvernement aurait sans doute monté un nouveau marché bidon pour racler les 4 milliards qui resteraient dans le Fonds d’Accès Universel. Et à cette occasion, il aurait peut-être commandé des bottes et des lunettes de soleil à Babouya Sylla, hein ?

 

Tiékorobani

Attaques intercommunautaires entre les arabes et les touaregs : Rattrapé par ses crimes, le MNLA au bord de l’implosion

Les attaques intercommunautaires entre les Arabes et les touaregs du MNLA suscitent désormais de vives inquiétudes car les premiers veulent se venger des crimes dont ils furent victimes dans un passé récent alors que les seconds veulent profiter du soutien des frappes françaises pour étendre leur domination. Et à Kidal, on assiste actuellement au début d’une guerre de clans au sein du MNLA profondément divisé par les viols et les vols perpétrés la semaine dernière par des combattants touaregs contre des arabes .

Ils sont de plus nombreux les Maliens qui commencent à regarder avec un mauvais œil l’élan de libération des régions nord du pays, enclenché depuis le mois de janvier par l’armée malienne appuyée les troupes françaises. Bien que multiples, les raisons invoquées çà et là ont un point commun : le statut particulier ou l’impunité accordée au MNLA.

Pourquoi cet élément précurseur de l’occupation illicite du Nord se la coule douce alors qu’il fut et demeure la cause principale du malheur de tout un peuple, se demande-t-on. Comme si le bout du tunnel n’est pas pour demain, ce groupe continue arrogance à narguer le Mali, le premier médiateur désigné par la Cédéao pour la résolution de la crise malienne, le président burkinabé.
Blaise Compaoré n’est pas le seul à avaler les couleuvres capricieuses de » bébé gâtés du Nord », la France et d’autres partenaires de premiers plans du Mali sont aussi floués. Ne parvenant pas à réaliser les dangers et conséquences de cirque des irrédentistes touareg, nos amis nous appellent à ingurgiter la potion venimeuse du MNLA : la négociation.

Les récents évènements d’In Khalil en attestent éloquemment la dangerosité des propositions de sortie de crise faites par la France et les USA et d’autres. C’est-à-dire celle de se mettre autour d’une table avec des groupes armés qui ont et qui continuent à flirter avec les pires ennemis d’un monde en développement : les terroristes.
Le danger d’une guerre intercommunautaire
Il y a une dizaine de jours, comme une camisole de force, le MNLA a organisé dans la ville de Kidal une marche pour réclamer l’autonomie de cette région.
Les commerçants arabes qui avaient refusé de porter la camisole de force ont été littéralement pris pour cibles d’actes de vandalismes. Les garages et boutiques de ces commerçants arabes ont été saccagés par les éléments du MNLA qui sont allées aussi dans les campements environnants d’In Khalil pour perpétrer à des viols.
C’est ainsi que trois femmes ont été victimes de viols collectifs : les victimes (deux de la fraction Touabir et une femme Oulad Ghannam). En réaction à cette provocation, les Arabes de la localité regroupés ont regroupé les jeunes arabes pour former un groupe d’auto-défense dénommé MAA. Ce groupe ne compte pas continuer à subir les attaques et autres humiliations des sans foi ni loi du MNLA et a décidé le lundi 24 février dernier, de détruire une colonne de 6 véhicules du MNLA dont 30 combattants ont été tués.
Cette attaque du MAA a failli être suivie d’une autre à In Khalil, mais l’aviation française sur l’insistance du MNLA avec le prétexte d’une incursion islamiste, a intervenu en bombardant les positions du MAA.
En tout cas, selon certaines sources, les Arabes jurent de rendre la monnaie de leur pièce aux parias du MNLA identifiés à Tombouctou et Gao comme les auteurs des viols des femmes Bella. Des actes dont la véracité ne souffre d’aucun doute pour avoir été constatés par des ONG sur place.
Le MNLA au bord de l’implosion
A en croire nos sources, les conséquences des derniers viols perpétrés à In Kalil par des éléments du MNLA, risquent (fort heureusement) de coûter au MNLA son existence avec les dissensions entre ces différents clans.
Le clan Ifoghas dirigé par Bilal Ag Acharif aurait intimé aux pillards d’In-Khalil de rendre aux Arabes les biens volés. Faute de quoi, il sait que le MNLA ne serait plus le bienvenu ni à Kidal ni dans la région de Tessalit. Les cadres Idnanes du MNLA étaient d’ailleurs tous dans la semaine à Borj Baji Mokhtar pour prendre une décision et toutes les personnes interrogées sur place annoncent que le MNLA étudie la possibilité de rendre au moins une partie des biens volés pour éviter la guerre avec les clans Ifoghas et Chamanamas. En attendant un improbable accord sur la question, la tension est vive entre les chefs du groupe rebelle.

Markatié Daou

Attaques intercommunautaires entre les arabes et les touaregs : Rattrapé par ses crimes, le MNLA au bord de l’implosion

El Hadj Tidiane Sidibé n’est plus : Un grand acteur et témoin de l’histoire s’en est allé

C’est un monument de l’histoire de notre pays qui vient de décéder. Il s’agit de El Hadj Tidiane Sidibé qui s’est éteint samedi dernier, tôt le matin.

Ses obsèques se sont déroulées lundi sur l’esplanade de l’ancienne salle de cinéma « Lux » au Badialan II en Commune III du District de Bamako. La cérémonie s’est déroulée en présence du chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, de nombreuses personnalités et d’une foule importante. Le cérémonial militaire funèbre a rendu hommage au défunt dont le corps recouvert du drapeau national était exposé sur le catafalque. L’illustre disparu a été ensuite élevé à la dignité de Grand officier de l’ordre national par le président de la République. La sonnerie aux morts et la prière rituelle ont mis fin à la cérémonie funèbre. Tidiane Sidibé a été un grand acteur et témoin de l’histoire du Mali contemporain. Né vers 1916 à Kati, il fit ses études primaires et secondaires respectivement à l’Ecole régionale de Bamako puis à l’école Terrasson des Fougères. Il fut admis ensuite à l’école William Ponty au Sénégal où il obtint son diplôme de comptable des trésors. Aussitôt après la fin de ses études, il sera appelé sous les drapeaux pour accomplir son service militaire obligatoire dans l’artillerie, son unité d’affectation à Kati. Après le service militaire, Tidiane Sidibé rejoint son poste d’affectation à la trésorerie générale de Bamako, poste qu’il quitta quelques temps après, en démissionnant de lui-même, suite à des différends qui l’opposaient à l’administration coloniale et à certains dirigeants de l’époque pour ses prises de position politiques. Il se lance alors dans les affaires et crée par la foulée le premier journal de l’époque « L’Observateur du Soudan-Niger » afin de dénoncer les abus du régime colonial. Réintégré en 1957 dans l’administration générale au poste de directeur général du Transit administratif, il prend sa retraite volontaire anticipée en 1969. El Hadj Tidiani Sidibé était l’un des membres fondateurs du parti US-RDA. En effet, de novembre 1946 à janvier 1947, l’US-RDA était dirigé par un comité provisoire de 15 membres soit 5 pour chacun des 3 partis qui la composaient : le Bloc soudanais, le Parti démocratique soudanais et le Parti progressiste soudanais (lequel décida un peu plus tard de faire cavalier seul). Tidiane Sidibé militait dans le Bloc soudanais. Il laisse derrière lui une famille nombreuse. Dormez en paix El Hadj Tidiani Sidibé !

 

Source: L’Essor