Le Ministre en charge de la Réconciliation Nationale, le Colonel-Major Ismaël Wagué, s’est rendu à Kidal ce lundi 21 novembre 2022 pour consolider la Paix et le vivre-ensemble.
Dans le cadre de cette mission, le Ministre a, au nom de son homologue en charge de la Communication, procédé à la réouverture de la Station Régionale de l’ORTM de Kidal réhabilitée et équipée par le gouvernement.
À cette occasion, le ministre a accordé une interview à la chaîne ORTM de Kidal. Dans son propos, il a remercié le Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition, chef de l’État, qui s’est investi pour que soit possible la réouverture de la station ORTM de Kidal. Ismaël Wagué a saisi cette occasion pour remercier le Gouverneur de la région de Kidal, et M. Algabass AG INTALLA, qui n’a ménagé aucun effort pour que les populations de Kidal puissent se retrouver pour la réouverture de l’ORTM Kidal.
Pour conclure, le ministre a renouvelé son engagement pour le retour de la Paix et la Stabilité dans toutes les régions du Mali.
Du 07 au 11 février 2023, le Palais des Congrès de Yaoundé abritera la 1ère édition du Festival International Roots and Beauty Africa (Firba). L’information a été donnée lors d’une conférence de presse par le représentant du Firba au Mali, Fousseyni Traoré, le jeudi 17 novembre au centre Awa Djéma de Baco-djicoroni. Le thème retenu pour cette 1ère édition est : “Valorisons la diversité culturelle pour une puissante dynamique économique ”.
D’entrée de jeu, Fousseyni Traoré a précisé que l’objectif de ce festival est de mettre en lumière les talents des artistes africains dans les domaines les plus variés de la culture, notamment les plasticiens. De plus, le Festival International Roots and Beauty Africa donnera l’opportunité à ces acteurs africains de faire des rencontres d’affaires, mais aussi d’enrichir leur carnet d’adresses.
A l’ en croire, le Firba entend être un rendez-vous biennal d’échanges et de partage d’expériences entre artistes et investisseurs qui permettent de promouvoir et de développer une forte activité économique autour du riche potentiel artistique africain en général.
Ce festival, ajoute-t-il, s’affirme comme étant un carrefour, un haut lieu de culture propice à des rencontres d’experts. << C’est un événement culturel pour promouvoir et valoriser la créativité artistique de l’Afrique>>, a-t-il laissé entendre.
<< C’est un événement culturel panafricain. Tout le monde y est invité. Seuls les plasticiens feront les concours. Les 30 meilleures seront retenue et feront un autre concours aux USA>>, a souligné M. Traoré. Avant d’inciter les jeunes à s’inscrire pour le concours.
A ses dires, il y aura beaucoup d’artistes de renommée Internationale comme Sidiki Diabaté et autres. Il a précisé que les inscriptions pour le concours des plasticiens continuent jusqu’au 15 décembre 2022.
<<C’est une occasion inédite de promotion et de valorisation de la création artistique en Afrique Centrale>>, affirme-t-il.
Sur invitation du Ministre de l’Intérieur de la Fédération de RUSSIE, le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Général de Brigade Daoud Aly MOHAMMEDINE, a effectué une visite officielle à Moscou (Fédération de Russie). Au cours de cette visite de travail, les deux Ministres ont procédé à la signature d’un Accord de Coopération entre les deux départements, portant, entre autres, sur la Sécurité, le Renseignement, la Gestion des risques et Catastrophes, la lutte contre les Stupéfiants et la formation du Personnel.
Par ailleurs, le Ministre de l’Intérieur de la Fédération de Russie a octroyé plusieurs bourses de formation au Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile du Mali, dans plusieurs domaines. Pendant son séjour, le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile a également visité plusieurs structures relevant du Ministère de l’Intérieur de la Fédération de Russie telles que le Régiment des Forces Spéciales de la Police, une Unité de la Police Touristique, une Unité Équestre et le Musée du Ministère de l’Intérieur.
Les deux Ministres ont réaffirmé leur ferme volonté de renforcer la coopération dans le domaine de la sécurité entre le Mali et la Fédération de Russie.
La gestion de la transition au Mali est de plus en plus critiquée par les acteurs politiques, la communauté internationale depuis sa ‘’rectification’’, c’est-à-dire depuis l’installation du président Colonel Assimi Goïta et la mise en place du gouvernement Dr. Choguel Kokalla Maïga. Idem avec le gouvernement intérimaire dirigé par le colonel Abdoulaye Maïga, la frustration commence au sein du peuple. Pour cause, l’insécurité demeure malgré la montée en puissance des forces armées. Y compris d’autres réalités sur le coût de la vie. Nous avons approché Moussa Djombana, un analyste politique soucieux de la vie de la nation malienne, pour sa brillante contribution afin d’aider les autorités de la transition à mieux faire face à certaines situations. Lisez plutôt !
Le Tjikan : Depuis la rectification de la transition qu’est-ce qui a changé ?
Moussa Djombana : La rectification de la transition, contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’est pas une option idéologique pensée, structurée. Ce n’est pas non plus une option politique. En réalité, ce que l’on a baptisé pompeusement “RECTIFICATION DE LA TRANSITION” n’est rien d’autre qu’une action réactionnaire qui a consisté à opérer un coup d’État contre le Président Bah N’Daw sur fond de divergence sur le partage du butin, à savoir les postes ministériels. Le crime du président Bah N’Daw a été d’avoir usé de ses prérogatives de Président, chef de l’Etat, chef suprême des armées pour former son gouvernement avec les compétences qu’il estimait nécessaire, tout en remerciant ceux qu’il a eu le malheur de croire qu’ils seraient meilleurs ailleurs. La “rectification” n’est pas née d’une divergence idéologique mais d’un désaccord par rapport au partage des portefeuilles ministériels donc des strapontins politiques. Ceci dit, l’un des bons points du gouvernement actuel est la dotation avec succès du pays de vecteurs aériens et d’armes, vraiment nécessaires pour nos forces armées pour mener à bien leurs missions face à l’hydre terroriste, même si les conditions d’acquisition demeurent dans une opacité totale. Il y a aussi une volonté perceptible de moralisation de la vie publique mais hélas, cela n’arrive pas à être traduit concrètement en actes. Par conséquent, la corruption, la gabegie financière, etc., continue de plus bel. À part cela, nous avons assisté à la dégradation de la situation économique du pays, à la précarisation des conditions de vie des populations surtout rurales et aussi à la fermeture d’entreprises privées conduisant les travailleurs au chômage.
Êtes-vous satisfait de la gestion du pays par les autorités de la transition ?
Sur le plan de l’acquisition des aéronefs militaires et des armes pour nos FAMa, je suis très satisfait. La montée en puissance des FAMa en termes d’équipements militaires, est une réalité. Malheureusement, sur le terrain, nos camps continuent d’être attaqués avec souvent à la clé des carnages comme ce fut récemment le cas à Tessit, nos régions du nord et du centre continuent de subir la foudre des entités terroristes. En terme de contrôle du territoire, il n’y a pas une progression, bien au contraire, les forces “djihadistes” augmentent leur contrôle en soumettant de plus en plus de villages à leur dictat pour avoir la paix. Ce sont les groupes terroristes qui étendent leur influence de plus en plus tandis que des villages entiers sont obligés de fuir pour se rapprocher des grandes villes. La situation est extrêmement difficile.
Qu’est-ce qui a changé ?
La force de frappe des groupes terroristes n’a pas changé, ces derniers s’adonnent à des opérations de plus en plus audacieuses et gagnent de plus en plus, en espace vitale et cela, à notre détriment. Les attaques de camps avec ses lots de carnage continuent. La corruption sévit toujours de même que la délinquance financière, l’insécurité urbaine, etc. Bref, grand-chose n’a pas changé. Bien évidemment, une transition n’ayant pas une baguette magique, elle ne peut être tenue uniquement responsable de tout ça!
Que faut-il faire ?
Il faut faire en sorte que le pays ne devienne pas isolé sur la scène internationale. C’est indéniable que nous devons avoir des relations avec les pays que nous souhaitons mais nous devons également faire en sorte de rester dans le jeu international. Les relations internationales sont ce qu’elles sont, nous devons tirer notre épingle du jeu au profit de nos populations tout en préservant notre souveraineté.
Les autorités sont-elles toujours sur le même chemin?
La transition n’a pas eu une trajectoire lisible depuis le début. Nous n’étions pas prêts à gérer ce Capharnaüm dont nous avons nous mêmes créé les conditions. J’ai la nette impression que nous sommes plus dans la réaction que dans une vision pensée, structurée. C’est difficile de répondre à la question puisqu’il n’y a pas de chemin.
Quel conseil donnez-vous actuellement aux autorités de la transition ?
Mon conseil, c’est la primauté des intérêts des populations sur les intérêts politiques personnels des membres actuels de la transition. Chaque décision prise doit l’être uniquement dans l’intérêt de la population. Elles doivent avoir une démarche politique inclusive dans la mesure où la transition n’est pas un parti politique, c’est une autorité transitoire dont la principale mission est de ramener au plus vite, le pays sur les rails. Sur le politique, économique, judiciaire et social. Sur le plan politique, il faut des démarches plus inclusives au plan national et moins conflictuelles au plan international. Sur le plan économique, il faut trouver rapidement les moyens pour faire redémarrer l’économie. Il faut plus de solidarité aux entreprises privées pour leurs permettre de passer cette zone de turbulence. Il faudrait également un fond spécial pour venir en aide aux ONG dont le financement a été coupé sur initiative du gouvernement lui-même. Au plan judiciaire, il faut améliorer davantage l’offre de justice. Il faut un véritable plan pour réconcilier notre appareil judiciaire et les populations. Il faut faire de la justice un facteur qui rassemble le peuple et le rend fier. Sur le plan social, il faut un véritable plan Marshall en faveur des populations qui souffrent énormément de la crise. La solidarité sociale, au lieu d’être une cure dent dans nos bouches, doit être une réalité concrète pour le bonheur de la majeure partie de nos populations exsangues.
Dans un communiqué publié le 16 novembre dernier, la France a annoncé la suspension de son aide publique au développement à destination du Mali. Sous l’effet de la « colère », les autorités de la transition du Mali ont décidé d’interdire toutes les activités menées par les ONG françaises au Mali. A qui profite cette suspension qui mettra des centaines de Maliens au chômage.
Environ 88 associations et ONG françaises sont actives au Mali, parmi lesquelles 47 ONG sont présentes physiquement au Mali, 41 autres mènent des activités via leurs partenaires locaux, mode opératoire qui s’est renforcé après la crise et l’insécurité dans le centre et le nord du Mali.
Les interventions sectorielles se répartissent de la manière suivante : sécurité alimentaire (agriculture, maraichage, agro écologie) : 21; santé : 17, eau et assainissement : 14; éducation/ formation : 16; environnement : 17; droits de l’homme : 10 ; Gouvernance : 2 et Culture : 1.
Les interventions géographiques se répartissent de la manière suivant : région de Mopti: 22; district de Bamako 20 ; région de Kayes 19; région de Gao et de Tombouctou: 9; région de Sikasso: 8; région de Koulikoro : 7 et la région de Ségou: 3.
Avec l’interdiction des activités de ces ONG financées par la France au Mali, ce sont de centaines de citoyens qui seront sans emploi. Le Gouvernement de la Transition a juste pris note de l’annonce faite par la France.
Le Gouvernement de la transition considère que, « cette annonce de la junte française sonne comme un non évènement ». Il pense que « cette déclaration n’est qu’un subterfuge destiné à tromper et manipuler l’opinion publique nationale et internationale aux fins de déstabilisation et d’isolement du Mali ».
En réponse, le Gouvernement de la Transition a décidé d’interdire, avec effet immédiat, toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire.
Pour joindre l’acte à la parole, les Médecins du Monde Belgique au Mali ont été les premiers à suspendre leurs acticités dans le cercle le cercle de Tindermene dans la région de Ménaka, conformément au communiqué du gouvernement de la transition.
« Faisant suite au communiqué N°042 du Gouvernement de la Transition décidant d’interdire, avec effet immédiat toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire», nous Médecins du Monde Belgique au Mali procédons à la suspension immédiate de nos activités », peut-t-on lire dans leur communiqué.
La campagne cotonnière 2022-2023 a mal démarré à cause d’un manque criard d’engrais. Pour autant, le monde paysan n’avait pas perdu l’espoir d’une année prometteuse, en raison de sa détermination à vaincre l’adversité. Un optimisme vite ravagé par l’apparition, en fin de cycle du coton, des insectes nuisibles qui ont détruit les cultures. Dans l’impuissante totale d’une Cmdt qui n’a pu rien faire face au fléau ; prise qu’elle est au piège du manque d’anticipation. Etat des lieux sur une campagne cotonnière sinistrée…
Plombée par de nombreux problèmes, dont l’un des plus récurrents concernait le manque criard d’intrants agricoles, la présente campagne s’annonçait déjà compliquée. Si dans l’ensemble, reconnaissons-le, les nouvelles ne sont pas très bonnes pour le coton (les autres pays ont été affectés par le phénomène d’infection des plantes), au Mali, tels que les échos sur les champs de culture nous parviennent, il faudrait s’attendre au pire.
Et pour cause ? Ici, dans les champs, outre cette dangereuse infection des plantes par les insectes, s’y ajoute l’impréparation des structures étatiques d’encadrement, voire l’absence totale d’anticipation, à accompagner les paysans sur le déroulement du cycle de maturation du coton.
Ces derniers, on le sait, ont pourtant déployé de gros efforts pour minimiser les nombreux facteurs négatifs du démarrage, quelque peu chaotique, de la campagne cotonnière, et qui redoutent, cette année, malgré eux, les pires conséquences d’une piètre production du coton.
En tout cas, les premières cueillettes de coton, dans de nombreuses zones de culture, laissent entrevoir une telle désolation dans le monde paysan.
A Fana, l’un des gros bastions cotonniers, c’est loin d’être l’optimisme. Face à la contreperformance chronique de la production cotonnière, les paysans expriment déjà leur désespoir et leur inquiétude. Nul doute là-dessus, ils aborderont la traite de coton avec la peur dans le ventre.
« Dans les champs de 6 hectares, rares sont ceux qui arrivent à avoir 1,5 tonne. Chez nous, dans la commune de Massigui, plus de 97% des champs de cette superficie ne dépassent pas ce résultat. Dans les champs de 10 hectares, on ne dépasse pas 3,5 à 4 tonnes. Tout cela dénote de la fin précoce de la cueillette de coton dans plusieurs localités. A calculer le prix de vente de ces quantités, on se rend compte qu’on ne pourra aucunement faire face aux charges liées aux intrants. L’argent généré de la production ne pourra pas supporter plus de 40% des frais d’intrants », s’alarment déjà les responsables des sections de la filiale coton de cette filiale.
Désemparés qu’ils sont, les cotonculteurs, quant à eux, tablent sur la prise en charge des frais d’intrants par l’Etat pour pouvoir au moins sortir la tête de l’eau. Déjà, dans cette optique, plusieurs associations de cotonculteurs, et non des moindres, ont saisi la Compagnie malienne pour le développement du textile (Cmdt), holding chargé de la gestion du secteur, pour espérer retrouver un début de solution, ne serait-ce que fortuite.
A l’évidence, le collectif des producteurs du coton est dans l’offensive. Selon plusieurs de ses responsables contactés par nos soins, une correspondance en bonne et due forme a même été adressée à la Cmdt, avec ampliation au président de la transition ; histoire d’alerter les plus hautes autorités du pays sur la crise inévitable du secteur du coton.
Dans ladite lettre, nous a-t-on rapporté de sources concordantes, il est très spécifiquement demandé au président de la transition, le colonel Assimi Goïta, de s’impliquer de toutes ses forces afin que l’Etat puisse renoncer à tous les frais d’intrants. Et cela, pour la simple raison qu’en plus du manque d’anticipation des structures d’encadrement sur le couvert végétal, il est bien indiqué que la contreperformance de la production est liée à une calamité naturelle.
En attendant une réponse favorable à cette requête des paysans, expressément formulée à l’endroit du président Assimi Goïta, c’est l’angoisse qui hante les millions de Maliens qui vivent directement du coton. Vivant d’autant plus dans la hantise des lendemains qui déchantent, les paysans sont d’ores et déjà conscients qu’à défaut d’une telle renonciation de la part de l’Etat sur les frais d’intrants, la situation du monde rural, déjà insoutenable, connaîtra un bien mauvais sort avec son lot de pauvreté qui s’aggravera sans doute avec la vente démesurée, voire le bradage, du bétail, seconde source financière dans les zones Cmdt.
Pourtant, tel un signe prémonitoire, votre journal « La Preuve » avait tiré la sonnette d’alerte, il y a juste quelques mois, sur l’éventualité d’un tel scénario catastrophe, à travers ce titre accrocheur : « Pénurie d’engrais au Mali : Péril sur la campagne agricole».
Un danger aujourd’hui réel qui guette les paysans.
Malheureusement, pendant ce temps, plutôt que de prendre la menace très au sérieux et d’accentuer la vigilance sur le terrain, en anticipant sur les facteurs de déroulement de la campagne agricole, certains responsables, en charge de l’encadrement agricole, se lançaient dans de sordides opérations de séduction, visant à rassurer les acteurs du secteur cotonnier sur « l’engagement de l’Etat à tout mettre en œuvre pour satisfaire les besoins exprimés ». Rien de plus en termes de mesures concrètes d’assistance et d’anticipation sur l’état de développement des champs de culture.
Aujourd’hui, dans les zones de la Cmdt, si le coton est dans la tourmente des jours sombres ; cela ne semble surprendre aucun observateur averti du secteur cotonnier, pouvant anticiper, en fonction de l’accumulation des ratés du démarrage de la dite campagne, sur un tel résultat catastrophique, pour le pays, en fin de cycle du coton.
Nul n’en doute : avec le péril sur le coton, rien de bon ne s’annonce sur le Mali.
Peut-on encore éviter le pire dans les zones de Cmdt ?
Violences basées sur le genre, la situation est très alarmante à Tombouctou. C’est du moins ce qu’affirment des défenseurs des droits des femmes de la région. A Sikasso, la fédération des personnes en situation de handicap demandent une protection des femmes notamment victimes de viol dans la région. C’est dans ce contexte que commencent les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, ce vendredi 25 novembre 2022.
A Tombouctou, du mois de janvier au mois de mai de cette année, plus de 750 cas de violences basées sur le genre ont été enregistrées, selon Fatouma Harber. Elle est une des personnes engagées dans la défense des droits des femmes dans la région.
« Les violences contre les femmes se sont beaucoup plus accentuées en cette année 2022 », affirme-t-elle. Fatouma Harber ajoute qu‘il y a des violences liées à l’insécurité. « Mais, il y a aussi ces violences dites domestiques qui connaissent une hausse à l’intérieur de la ville même », précise-t-elle.
Orientation des victimes
Au centre du pays, nombreux sont ceux qui ne savent pas à quel service se référer en cas de violence. A Douentza, la sage-femme maîtresse Mariam Guindo indique qu’« en cas de violences basées sur le genre, la victime doit se rendre dans un centre de santé le plus proche ». Madame Guindo ajoute que « s’il y a eu des complications, c’est le centre qui doit référer ces personnes vers une structure qui fait la prise en charge des complications ».
À noter que cette campagne a pour but de sensibiliser la population pour l’abandon des violences faites aux femmes et aux filles. Et elle se poursuivra jusqu’au 10 décembre prochain.
Les personnes en situation de handicap alertent !
Ces violences basées sur le genre touchent également les personnes en situation de Handicap. Et à Sikasso, des femmes sont de plus en plus victimes de viol, affirment les responsables de leur regroupement. Arouna Traoré, président de la fédération régionale des associations des personnes en situation de Handicap à Sikasso demande aux autorités de prendre des dispositions pour leur sécurité.
Il faut souligner qu’au Mali, la cérémonie de lancement des 16 jours d’activisme est reportée à une date ultérieure.
Depuis quelque temps des rumeurs persistant allument les salons feutrés de la capitale sur une histoire de marché mal exécuté par l’entreprise CIRA du richissime Seydou Coulibaly. La même rumeur évoque qu’il existerait des ennuis avec la justice de son pays. On évoque une mauvaise exécution de quelques marches même si on évoque avec exactitude de quel marché s’agit-ilLes maliens avaient beaucoup glosé sur la probable candidature de l’opérateur économique Seydou Coulibaly à la présidentielle de 2022 sans se soucier des motivations de l’homme. Les choses se précisent au sujet de cette candidature mais le candidat pressenti doit surmonter d’abord de sérieux problèmes pour pouvoir réaliser son rêve. Ce qui importe pour les maliens est de savoir ce qui motive réellement l’homme d’affaires à abandonner ses activités pour conquérir le pouvoir. Celui qui avait pratiquement les grands marchés de l’état sous le régime Ibrahim Boubacar Keita pourra surclasser les vieux routiers de la politique en comptant dans un premier temps sur sa fortune. Pour certains Seydou voit la présidence de la République une bonne affaire avec un retour sur l’investissement . Rien ne prouve pour l’instant que Seydou Coulibaly ambitionne de délivrer le Mali de ses malheurs dus à la mauvaise gouvernance. Ces maux du pays Seydou les a vus naître et grandir, puisqu’il était dans le cercle vicieux du président. D’ailleurs c’est ce qui risque de peser lourd dans la balance pour son avancée à la course du pouvoir.
La campagne régionale d’information et de sensibilisation pour la promotion de l’éducation bilingue de base Franco-Arabe a été lancée jeudi (24.11.2022) au gouvernorat de Gao.
L’objectif est de sensibiliser les populations sur l’importance de l’éducation bilingue dans les Medersas et les centres coraniques. Cette activité se déroule dans les académies d’enseignement de Gao, Kidal et de Ménaka. Le projet est financé par la Banque islamique pour le développement.
Nous avons jugé nécessaire d’approcher certains citoyens pour connaitre leurs opinions sur la gestion de la transition depuis sa rectification jusqu’à la période du Premier ministre par intérim. Qu’est-ce qui a changé? Ce qu’il faut faire? Lisez quelques réactions!
Oumar Baba Traoré, Président de l’Ajsm
Ce qui a changé
Je dirais d’abord sur le plan sécuritaire le Mali a fait beaucoup d’acquisition de matériels militaires. Le recrutement se fait aussi dans les différents camps de défense et de sécurité. Et de façon globale, je ne dirai pas comme les autres que l’armée monte en puissance, mais je dirai que l’armée a changé de posture. Ce qui a eu un impact positif sur la défense du pays. C’est vraiment un fait vérifiable depuis la rectification de la Transition.
Sur le plan diplomatique aussi, c’est vrai que nous nous sommes isolés, mais la diplomatie malienne donne l’idée d’un pays qui se fait respecter et cela aussi a des impacts sur le plan diplomatique.
Ce qui n’a pas changé
Sur la lutte tant attendue contre la corruption on est resté sur notre faim. Ils doivent travailler dans ce sens, faire des efforts pour mettre cette lutte contre la corruption au-devant. Et ensuite le panier de la ménagère. Aujourd’hui on sent que ça ne va pas du tout. Pratiquement les prix ont pris de l’ascenseur dans les différents secteurs. Ce qui fait que la cherté de la vie, non seulement elle demeure, je dirais qu’elle a même augmenté.
Que faut-il faire maintenant ?
Il ne s’agit pas de s’arrêter au système de subvention. Il s’agit de de mettre sur place ce véritable mécanisme de contrôle des prix avec des sanctions à l’appui et se rassurer que nous avons le maximum de quantité des produits de première nécessité. C’est très important et notre pays en a besoin maintenant.
Si je suis satisfait de la gestion faite par les autorités de la Transition ?
Je ne peux pas le dire totalement. Franchement ils sont venus trouver une situation vraiment délicate, très difficile et ce n’était pas donné d’avance qu’ils allaient changer tout en si peu de temps. Mais ce qui est sûr, je dirais que les autorités de la Transition, de façon générale, font le maximum, font ce qu’elles peuvent. Mais cela ne les dédouane pas en disant qu’elles ont un bon bilan. Non, loin de là. De façon globale on peut donner mention plus que passable aux autorités de la Transition.
Kali Sarmoye Cissé, président de la NIDEM
La gestion de la transition nous ne sommes pas totalement satisfaits dans la mesure où les maux qui nous ont poussés à sortir dans la rue, les raisons qui nous ont poussés à
mettre fin au régime de l’ancien Président feu M. Ibrahim Boubacar Keita ces mêmes maux demeurent toujours. Nous l’avons dit dans nos conférences de presse passées. Certes il y a eu de l’amélioration au niveau de la sécurité, mais beaucoup reste à faire. Et même par rapport à cette sécurité, nous avons eu en tant que l’un des acteurs de cette transition à faire des propositions qui n’ont pas été prises en compte tel que provoqué un échange franc avec les enfants du Mali qui ont pris des armes contre le Mali, ceux-là qu’on appelle les djihadistes ou les terroristes qui restent quand même maliens, a-t-il déploré. Il poursuit que toujours par rapport à cette sécurité, il regrette que dans certaines zones du Nord les populations ont décidé d’observer la désobéissance civile telle que les zones d’Ansongo dans la région de Gao. Donc, même sur la question sécuritaire, il faut parler avec beaucoup de limite et de réserve. « Nous disons donc aux autorités de la transition de continuer à rassembler les Maliens et surtout de ne pas oublier le plan d’action gouvernemental qu’elles ont présenté au peuple malien. Et surtout je tiens à rappeler qu’en tant que victime des évènements des 10, 11 et 12 juillet 2020 je reste frustré et abasourdi par le manque d’action des autorités de la transition. Parce que nous l’avons dit, la justice sous cette transition doit forcément commencer par rendre justice à ces victimes-là », a-t-il souligné. En tant qu’homme politique et responsable de NIDEM, il nous a assurés qu’ils vont tout mettre en œuvre pour la réussite de cette transition et ces mesures passent forcément par se dire la vérité. « Nous restons et demeurons véridiques dans toutes nos actions et dans tous ce que nous disons », a-t-il exprimé.
Oumar Bah, professeur d’enseignement supérieur et homme politique
S’agissant de la gestion du pays par les autorités de la transition, il a exprimé qu’il est satisfait à la moitié. Parce qu’en réalité, beaucoup de chose reste encore à changer. « Certes les autorités nous ont montrés des volontés qui éclairent en réalité ce que le peuple lambda aurait souhaité comme mode de gestion de notre pays. Mais elles ne peuvent être en même temps au four et au moulin. Il y a certains qui sont là pour l’exécution, mais qui font souvent des erreurs à ce niveau-là », a-t-il mis l’accent. Selon moi, il y a des choses qui ont changé depuis leur arrivée au pouvoir. Aujourd’hui, on ne vit pas chaque matin des drames qui faisaient état de nombre indéterminé de cadavres au rang de nos militaires, au massacre des villages, le nombre de déplacés diminue de plus en plus, et la restauration de l’Etat commence à être une réalité. Aujourd’hui, sur tout le territoire du Mali, on voit des autorités reconnues par la République qui y sont installées. Et surtout avec cette régionalisation poussée, on a vu le nombre de région augmenter ; tout ça est devenu une réalité. « Je les encourage à continuer dans ce sens, pour permettre une bonne administration, une bonne gestion des affaires sociales, une bonne gouvernance sur tout le territoire national. Ensuite, faire en sorte que le Malien puisse se sentir à l’aise chez lui. Et surtout qu’ils tiennent compte de cette justice sociale qui est le fondement de la bonne gouvernance », a-t-il parlé.
Il a affirmé que le citoyen lambda est écouté depuis leur arrivée, même si c’est vrai que tout le monde ne tire pas ses ficelles de la gestion actuelle, mais il faut reconnaître que la majorité de cette population lambda est presque satisfaite de la gestion actuelle. D’après lui, il y a rupture du passé et aujourd’hui nous sommes en face d’un nouvel élan qui tiendra compte de tous les Maliens où qu’ils soient.
Pour terminer, j’exhorte nos autorités de la transition à mettre les hommes qu’il faut à place qu’il faut, de donner à tout le monde ce qui lui revient. Aussi, permet à tout le monde d’avoir ce qui lui revient de droit. Avant de dire qu’Il faut de la transparence au service de l’Etat. Pour lui, les concours étatiques doivent être faits de façon transparente. « Il faut que tous les Maliens soient traités sur le même pied d’égalité sans quoi le pays n’ira nulle part », a souligné M. Oumar Bah.
La grève de cinq jours ouvrables du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et du Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA), à compter du 29 Novembre 2022 à 07H30 min, est un véritable test de feu pour la Transition. Entrer en bras de fer avec les magistrats serait suicidaire pour les autorités de la Transition.
Dans une correspondance adressée au Ministre du Travail de la Fonction Publique et du Dialogue Social, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) annoncent un mouvement commun d’arrêt de travail dans toutes les juridictions de la République du Mali, à compter du 29 Novembre 2022 à 07H30 min pour une durée de 5 jours ouvrables reconductibles en cas de besoin.
Dans ladite correspondance dont l’objet est : « Mémorandum de Préavis de grève », le SAM et le SYLIMA calquent leur mouvement sur leurs statuts et en application des dispositions de la loi N° 87-47 AN/RM du 10/08/1987 relatives à l’exercice du droit de grève dans les services publics.
Motifs évoqués
Tout part de l’adoption en conseil des Ministres en sa séance du 02 Novembre 2022, du projet de loi portant modification de la loi 2016 – 046 du 23 Septembre 2016 portant loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour Suprême et la procédure suivie devant elle. Ledit projet de loi vise à modifier l’âge de départ à la retraite des membres de la Cour Suprême en violation, d’une part, de l’article 82 de la constitution du 25 février 1992 qui dispose que : « le conseil supérieur de la Magistrature veille sur la gestion de la carrière des magistrats et donne son avis sur toute question concernant l’indépendance de la magistrature » de la loi N°02-054 portant statut de la magistrature, en ce qu’il ne ressort nulle part que l’avis du Conseil Supérieur de la magistrature et celui de la Cour Constitutionnelle ont été requis, tous deux consacrés par les lois organiques.
Suivant leur jargon, considérant que les magistrats formant le même corps doivent bénéficier des mêmes avantages et traitements résultant de leur statut, principe d’équité et de justice contenu dans les arrêts rendus par la Cour Suprême relativement aux affaires contre le département de la fonction publique et qui lui ont été soumises ;
Que l’adoption dudit projet de loi signifierait et équivaudrait à donner aux membres de la Cour Suprême un statut particulier d’agents de l’Etat à vie et non des magistrats dès lors que le statut de la magistrature n’est pas modifié encore moins la constitution ou la loi portant l’organisation judiciaire en République du Mali qui stipulent que « la justice est rendue par les cours et tribunaux » ;
Que la Cour suprême est donc une juridiction avant d’être une institution. A ce titre, pour y être nommé et continuer à rendre des décisions de justice conformément à la loi sur le statut de la Magistrature, il faut être non seulement magistrat, mais surtout un magistrat en activité, bien que d’autres catégories de fonctionnaires y sont également nommés et évoluent conformément à leur statut ;
Qu’au-delà de 65 ans, consacrés par leur statut, les magistrats membres de la Cour suprême, en continuant à y siéger, rendront des décisions administratives et non juridictionnelles ;
Qu’il est encore plus grave de conditionner le renouvellement du mandat des membres de la Cour suprême à l’avis du conseil supérieur de la Magistrature, même si cet avis doit être conforme, au mépris des dispositions légales et règlementaires ;
D’autre part, des principes et valeurs qui ont conduit le Gouvernement et les syndicats, y compris les Unions syndicales, à porter les âges de départ à la retraite à 65 ans et dont bénéficient les magistrats depuis 10 ans uniformisant ainsi pour l’ensemble des fonctionnaires de la catégorie A des autres corps au prix de laborieuses négociations syndicales ;
Considérant que ledit projet de loi par son caractère sélectif et négativement discriminatoire constituerait un précédent fâcheux et crée plus de problèmes et de discordes qu’il n’en résolve, en violant le principe d’égalité des citoyens devant les lois de la République ;
Considérant que la loi organique n’est pas la voix appropriée pour changer l’âge de départ à la retraite des membres du corps unifié des magistrats mépris de leur statut ;
Considérant que les organisations syndicales des magistrats en l’occurrence le SAM et SYLIMA, au demeurant, n’ont pas été associées, ni consultées dans le processus d’adoption dudit projet de loi incriminé alors que de coutume il en est autrement pour tous les projets de textes intéressant le secteur de la justice, particulièrement celui des magistrats ; Que le ministère de la justice doit proposer un plan de carrière juste, clair et homogène des magistrats ;
Considérant que le dialogue social est un gage pour l’apaisement du climat social au Mali conformément aux pertinentes recommandations générales de la conférence sociale dans le domaine du travail en date du 22 octobre 2022.
Réclamations
Au regard de ces motifs, les deux syndicats réclament « l’abandon de tout processus d’adoption du projet de loi portant modification de la loi 2016 – 046 du 23 Septembre 2016 portant loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour Suprême et la procédure suivie devant elle », « la relecture de la loi N°02-054 portant statut de la Magistrature », et « l’adoption des projets de décret portant plan de carrière des magistrats et celui fixant classement des juridictions ».
Baptême de feu
Face à ces exigences des magistrats, les autorités de la transition ont le choix entre céder et aller au bras de fer. Cette dernière option est suicidaire quand on sait que tout pouvoir qui engage un bras de fer avec les magistrats s’en sort très difficilement.
L’on se rappelle la grève de trois mois des magistrats en 2018. Il a fallu que le Président d’alors, IBK (RIP), tende la main aux magistrats pour que la grève soit suspendue. Le président de la transition, colonel Assimi Goïta, a du pain sur la planche.
Dans leur dynamique de recherche et de destruction des terroristes, les Forces Armées Maliennes (FAMa) ont mené une offensive contre un Groupes Armés Terroriste (GAT), le dimanche 20 novembre 2022 à ”Tôgôfô-bali’, dans la localité de Sokolo, cercle de Niono et la région de Ségou. Le bilan fait état de six combattants terroristes neutralisés, 1 véhicule, 5 motos ainsi que quelques armes récupérées.
Six (06) combattants terroristes neutralisés, un véhicule de combat de marque ”Toyota” ainsi que cinq (5) motos récupérés, tel est bilan de l’offensive menée par un détachement du GTIA1 Kêlêtigui basé à Sokolo, le dimanche 20 novembre 2022, dans la localité de ”Tôgôfô-bali”, cercle de Niono et la région de Ségou. A cela, il faut ajouter la récupération de quelques armes dont un (01) Pistolet Mitrailleuse (PM) de type AK-47, deux (02) mines conventionnelles, un (01) EEI en préparation, un (01) sac d’engrais de 50kg ainsi que d’autres matériels. Intervenues sur la base de renseignements signalant la présence des Groupes Armées Terroristes (GAT) dans cette localité, l’opération conduite par le Lieutenant-Colonel Abderrahmane KONE s’est achevée, selon la hiérarchie militaire, sans aucune perte du côté des Forces Armées Maliennes (FAMa). De la même source, le véhicule récupéré s’agirait de celui enlevé par les terroristes lors de leur attaque contre un poste de commandement FAMa. Tout en faisant part de la satisfaction des plus hautes autorités militaires, le Lieutenant-Colonel Abderrahmane KONE a invité sa troupe à rester droit dans ses bottes afin de continuer à mettre hors d’état de nuire les groupes armés terroristes auteurs de l’inquiétude des habitants de ladite commune ainsi que d’autres localités environnantes.
L’activité s’est déroulée hier (24.11.2022) à Sikasso. Une cinquantaine de stands sont installés pour cette 5ème édition du festival. Les festivaliers viennent de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Mali. Il doit prendre fin demain (26.11.2022).
La formation dans les écoles professionnelles du Mali est sur le point d’être compromise. C’est du moins ce qui se remarque avec l’absence totale de matières d’œuvre pour les travaux pratiques.
C’est bientôt deux ans que les établissements professionnels du Mali, d’où sortent les mécaniciens, menuisiers, plombiers, maçons, techniciens et autres professionnels, sont privés de matières d’œuvre, comme le fer, l’aluminium, le bois, le ciment, le gaz, les pièces mécaniques, etc. Le ministère de l’Enseignement secondaire a suspendu les fonds alloués à ce volet, pourtant indispensables.
Les raisons évoquées sont liées à la réduction du budget de l’Etat en cette période de crise multidimensionnelle, où concentre la majeure partie du budget à la sécurité.
Les élèves orientés l’année dernière dans ces écoles professionnelles ont été laissés pour compte. Cette année encore, de nouveaux élèves sont orientés et viennent gonfler l’effectif, rien que pour suivre les cours théoriques. Or, qui dit écoles professionnelles dit forcement formation liant la théorique à la pratique.
Il est temps que les autorités aux affaires revoient leurs copies.
Le Burkina Faso et le Mali veulent renforcer leur collaboration militaire contre le terrorisme qui sévit dans ces deux pays du Sahel. Cette annonce a été faite lors de la visite du ministre malien de la Défense à Ouagadougou. Cependant, le renforcement de cette collaboration pourrait-il faire ployer le genou aux GAT qui se sont considérablement enracinés dans la zone ou cette nouvelle stratégie des deux autorités palliera-t-elle le G5 Sahel dans la zone des trois frontières ?
Accompagné de plusieurs officiers, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, a effectué, le vendredi 11 novembre 2022, une visite à Ouagadougou. Loin d’être anodine, elle rentre dans le cadre d’un partenariat sur le plan militaire entre ces deux nations qui partagent une très large frontière.
« Nous avons reçu les instructions de nos chefs d’Etat, de se mettre ensemble, de mutualiser non seulement les efforts mais aussi les moyens, afin de faire face à notre ennemi commun et pour le bien-être de nos populations », avait déclaré Camara à l’issue de cette rencontre avec le Président burkinabè le capitaine Ibrahim Traoré.
De son côté, le capitaine Traoré a salué les Forces armées maliennes pour cette approche bilatérale, qui selon lui permettra aux deux pays de partager leurs expériences pour des victoires futures dans la lutte contre le terrorisme. Cependant, ces militaires venus au pouvoir à la suite de coup d’Etat n’ont pas fait mieux que leurs prédécesseurs en termes de sécurité car la situation continue de se dégrader de plus belle et les attaques persistent. Un résultat plus qu’alarmant ! Cette partie qui relie les deux pays échappe au contrôle des deux Etats. Les attaques contre les civils et les militaires sont monnaie courante et le nombre de victime ne désempli pas.
Cette stratégie loin d’être nouvelle n’avait pas produit plus de résultat par le passé, alors la grande interrogation qui demeure est de savoir si le duo Traoré et Goita fera pencher la balance. Selon l’ONG ACLED, (Armed conflict location and event data) les attaques djihadistes ont augmenté en un an au Mali et au Burkina Faso malgré la prise du pouvoir par les militaires dans ces deux pays. l’Acled, cette organisation qui recense tous les conflits et événements violents dans le monde a affirmé que les attaques djihadistes au Mali et au Burkina Faso ont augmenté au cours de la dernière année.
La solution militaire
Interrogé par le site ‘’DW’’ Ould Abdellah, ancien ministre et spécialiste des questions de sécurité, a noté que malgré les putschs, “l’insécurité persiste et s’aggrave” dans ces deux pays. Par ailleurs, selon ce spécialiste, les coups d’Etat dans des coups d’Etat, comme ceux intervenus au Mali et au Burkina Faso, fragilisent le pays et créent des dissensions au sein des armées, impactant négativement ainsi la lutte contre le terrorisme.
L’ONG HumanRights Watch avait quant -à elle publié dans un rapport en septembre faisant le constat que des groupes armés, affiliés au groupe Etat islamique, ont ainsi massacré des centaines de villageois depuis le début de l’année dans le nord-est du Mali, alors que le colonel Assimi Goïta est au pouvoir. Au Burkina Faso voisin, treize soldats et deux supplétifs de l’armée ont été tués ce week-end, soit une semaine après l’investiture du président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré.
Au regard de ces situations, la mutualisation des efforts entre les pays pourrait éventuellement réussir mais la tâche s’annonce très difficile dans ce conflit. A rappeler que le G5 Sahel et Barkhane sont tous passés par là mais la situation est toujours précaire. Tout démontre que la présence d’un militaire à la tête d’une nation en crise ne résoudra en rien le problème djihadiste. En effet, le Niger en est une parfaite illustration. Loin d’être à l’abri des attaques des GAT, le président Bazoum a su trouver le moyen de réduire considérablement les attaques sur son sol.
Ces deux pays sahéliens d’Afrique de l’Ouest partagent une frontière longue de 1200 km et sont confrontés à une recrudescence des attaques terroristes depuis 2012 pour le Mali et 2015 pour le Burkina Faso.
Pour rappel, les deux pays ont enregistré plus d’un millier d’attaques qui ont causé la mort de plus de 4.000 personnes. Or, entre octobre 2021 et octobre de cette année, Bamako était et reste d’ailleurs dirigé par des militaires. Dans le cas du Burkina Faso, les militaires ont pris le pouvoir par les armes en janvier dernier.
Il est clair et limpide que depuis la nuit des temps, plusieurs idéaux sous-tendent les valeurs cardinales de la société malienne. Il s’agit entre autres de la cohésion sociale, du vivre ensemble, de la coexistence pacifique, de l’entraide, du cousinage en plaisanterie et de l’acceptation de l’autre quel que soit son milieu d’origine.
Cette réalité séculaire au sommet de laquelle le Mali a construit sa fierté et sa réputation nationales se trouve être menacée de disparition à cause de certaines fallacieuses considérations du genre ascendance d’une classe sociale sur une autre.
La pratique de l’esclavage est-elle une réalité dans certaines localités du Mali ?
Des sources généralement bien informées nous ont rapporté l’information selon laquelle les violences liées à cette pratique prennent de plus en plus de l’ampleur dans la région de Kayes, fief des Soninkés. Qu’en est-il exactement ?
Des associations seraient mises en place par des ressortissants nantis de cette localité vivant en Europe et ailleurs dans le seul but de faire révolter les personnes victimes de cette injustice sociale au risque de compromettre le vivre ensemble, un des piliers de notre culture ancestrale.
En effet en univers Soninké jadis considéré comme un havre de paix, on veut nous faire croire mordicus que cette localité serait en passe de devenir une poudrière pouvant exploser à tout moment auquel cas, tous les liens sociaux traditionnels se verraient brisés en mille morceaux.
Que se passe-t-il en réalité entre les communautés de la zone Soninké piquée par le virus de l’immigration ?
Des informations glanées çà et là par nos soins à travers les enquêtes menées sur le terrain font état d’une incompréhension notoire entre les populations qui vivent en harmonie depuis fort longtemps. Il n’y a point de pratique d’esclavage dans le milieu Soninké au Mali, point de suprématie d’une race sur une autre, point de marginalisation d’une classe sociale au motif qu’elle est minoritaire et venue d’ailleurs.
Des Diarra des Coulibaly cohabitent avec les Soninkés dans le strict respect mutuel. Venus de Ségou depuis des décennies, ils ont bénéficié de la générosité de leurs hôtes qui leur ont donné des terres pour s’installer.
De père en fils, en plus de la langue locale qu’ils ont apprise à merveille, ils se sont exercés aux métiers de forgeron, cultivateur, potier, vannier pour survivre.
Le fait d’être installé loin de leur base d’origine ne fait pas d’eux des esclaves, des moins que rien. Au contraire ils deviennent membres à part entière de la communauté d’accueil.
Plusieurs jeunes issus de la localité qui ont eu la chance de s’installer en Europe et qui y travaillent ont amassé une fortune non négligeable. Ils sont à la base de la création et de l’animation d’une association dénommée GAMBANE qui signifie en Soninké « Nous sommes les mêmes ».
Avec les moyens financiers dont ils disposent, le charivari social prend de l’ampleur au point de mettre les populations dos à dos après de nombreuses années de cohabitation dans la paix et la concorde.
Ce comportement de ces jeunes immigrés ne vise d’autre objectif que de révolter ceux qui vivent ensemble et qui ont tout en partage des années durant sans l’ombre d’aucune maltraitance ou d’humiliation.
Avouer que l’esclavage est une pratique courante dans les cercles de Kayes, Nioro, Diéma, Nara, Kita et Yélimané en plein pays soninké, relèverait de la calomnie a soutenu une de nos sources. Dans ces localités, il peut exister quelques cas isolés de maltraitance, d’injustice çà et là comme dans tous les pays du monde.
Pourtant, il nous revenu qu’à Kayes, la justice s’est enfin réveillée pour stopper la pratique de l’esclavage par ascendance à Kayes. Dix-neuf (19) personnes ont été interpellées et détenues à la maison d’arrêt de la ville.
On se rappelle enfin que le 30 Juillet dernier, Madame Diogou Sidibé âgée d’environ 70 ans a été froidement assassinée dans son champ à LanyMody près de Kayes à cause de son opposition aux pratiques esclavagistes.
Au lieu d’attiser le feu de la révolte, de la discorde, de l’intoxication, de la haine et de la déchirure sociale, le temps est venu de sensibiliser les populations afin d’éviter des affrontements sociaux qui ont déjà occasionné morts d’hommes. Il ne sert à rien de monter des classes sociales contre d’autres alors qu’un saut en arrière dans les tréfonds de notre riche et multiséculaire tradition, permettrait de calmer les ardeurs vengeresses pour faire de nos sociétés de vraies vitrines de paix et de convivialité.
Nos enquêtes sur la question se poursuivent. A très bientôt dans nos prochaines parutions.
Cette présente vérification effectuée par le Bureau du vérificateur général a pour objet la gestion du cadastre minier au titre des exercices 2018, 2019, 2020 et 2021 (31 août). Ainsi, elle a décelé une irrégularité financière de plus de 1,2 milliards de nos francs.
D’après le rapport du Vegal, les travaux de vérification ont porté sur les conditions d’attribution des titres miniers destinés à l’exploration et à la recherche, à la mise en œuvre des conventions d’établissement y afférentes et les opérations de recettes et de dépenses effectuées par la Gestion du Cadastre Minier et la Direction des finances et du matériel (DFM) du Ministère chargé des mines dans le cadre de la gestion du Cadastre minier.
Ainsi, il ressort de ce rapport que le montant total des irrégularités financières s’élève à 2 826 712 238 FCFA. De ce fait, le VG a saisi le Président de la Section des Comptes de la Cour Suprême et le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune III du District de Bamako, chargé du Pôle Economique et Financier relativement au non-recouvrement du déficit compensatoire pour un montant total de 2 826 712 238 FCFA et à l’exploitation illégale de l’or par des sociétés.
Au titre des irrégularités administrative, M. Baby a recommandé de faire cesser l’utilisation des fonds versés sur le compte irrégulièrement ouvert, de procéder au reversement des ressources du fonds de financement de la recherche, de la formation et de la promotion des activités minières sur le compte d’affectation spéciale du Trésor, et fermer le compte bancaire irrégulier n°25100010802-17, domicilié à la Banque Internationale pour le Mali-SA, d’initier la relecture du Décret n°2020-177/PT-RM du 12 novembre 2020 portant application du Code Minier en prévoyant les modalités d’alimentation, ainsi que celles de la gestion et de la répartition des ressources du fonds de financement de la recherche géologique et minière, de la promotion des activités minières et de soutien à la formation sur les sciences de la terre.
En outre, il a recommandé au Ministre en charge des Finances, de prendre, en rapport avec le Ministre chargé des Mines, un Arrêté interministériel fixant le taux et la clé de répartition des produits issus des pénalités revenant aux agents, à titre d’intéressement ou de prime de découverte en matière minière.
En outre, le Vegal déclare que le Directeur National des Domaines doit lui-aussi procéder à la liquidation et au recouvrement de la taxe sur la plus ou moins-value de cession des titres miniers, conformément à la législation en vigueur.
La plaie entre Bamako et Abidjan devient de plus en plus béante. Alors que les deux capitales sont en pleine crise depuis l’éclatement de l’affaire des 49 militaires ivoiriens, le Gouvernement ivoirien annonce le retrait de ses troupes de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
En effet, le 28 octobre 2022, le Ministre Délégué Léon Kacou Adom, a, lors d’un entretien, informé le Secrétaire Général Adjoint aux Opérations de Paix, Jean-Pierre Lacroix, de sa décision des autorités de la Côte d’Ivoire, de retirer progressivement leurs personnels militaires et de police déployés au sein de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Cette décision a été notifiée officiellement au bureau du secrétaire général adjoint aux opérations de paix (DPO) des Nations Unies à New York, par le Gouvernement ivoirien, via une correspondance en date du 11 novembre 2022.
« La relève de la compagnie de protection basée à Mopti ainsi que le déploiement des officiers d’Etat Major (MSO) et des Officiers de Police (IPO), prévus respectivement en octobre et novembre 2022, ne pourront plus être effectués », précise la correspondance. Lequel précise de même que la Côte d’Ivoire n’envisage pas relever, en août 2023, les militaires et autres éléments, présents au sein de la Force de la MINUSMA.
Par conséquent, le Gouvernement ivoirien a demandé au Département des Opérations de Paix (DPO) de prendre des dispositions idoines qu’il lui plaira en vue de la mise en œuvre immédiate de cette décision.
« Le Gouvernement ivoirien agrée le plan de retrait ordonné et sécurisé proposé par le DPO et voudrait l’assurer de sa volonté de rester engagé au service de la paix. A cet égard, il est disposé à redéployer les contingents retirés du Mali, dans les autres missions onusiennes de maintien de la paix », peut-on consulter dans la correspondance.
Depuis 2013, 158 Casques bleus ont laissé leur vie dans des actes hostiles. Parmi eux, quatre Casques bleus ivoiriens ont été tués le 13 janvier 2021 au cours d’une attaque contre un convoi de véhicules blindés de leur compagnie basée à Tombouctou. Un engin explosif improvisé avait sauté au passage de leur convoi. L’unité ivoirienne était composée jusque-là de 650 hommes et femmes.
En 2017, la Côte d’Ivoire avait envoyé sa première unité combattante de 150 soldats au Mali, qui a rejoint la force de l’ONU à Tombouctou.
Selon des dispositions prises par le ministère des Transports et des Infrastructures, le port du casque sera obligatoire à partir du 1er janvier2023. A moins d’un mois de l’entrée en vigueur de la nouvelle mesure, les propriétaires d’engins à deux roues redoutent une probable spéculation sur les prix des casques en plus de la conjoncture économique.
Selon un communiqué du ministre des Transports et des Infrastructures, « des contrôles routiers réguliers seront organisés sur le port du casque de protection le 1er décembre 2022, suivis de l’application effective de la règlementation le 1er janvier 2023 ». Toujours dans le même communiqué, il est mentionné, que « le port du casque est obligatoire pour les conducteurs d’engins de deux à trois roues motorisés et leurs passagers, conformément au code de la route ».
En prélude à l’effectivité de la mesure gouvernementale, au grand marché de Bamako et aux abords des principales artères de la capitale, les casques demeurent la vedette parmi les autres marchandises. Il est 13h ce mardi près du ministère de l’Education nationale. Aboubacar Konté, vendeur de casque depuis 20 ans, est devant ses marchandises bien achalandées. Des casques de toutes catégories et à des prix variés. Il ne partage pas l’information selon laquelle, le port du casque serait obligatoire à partir de janvier prochain. « Selon mes informations, le gouvernement n’a pas dit que c’est une obligation, mais appelle la population à faire du port du casque une habitude », plaide-t-il. Le hic pour lui, c’est que pour le moment, le gouvernement n’a pas pris des dispositions pour rendre facile l’obtention des casques à des prix abordables. M. Konté nous apprend par la suite que dans son commerce, les prix des casques varient de 8 000 F CFA à 20 000 F CFA et plus.
Réfutant les critiques des clients sur des prix jugés exorbitants, Aboubacar Konté impute au contraire, la cherté de ses marchandises à leurs prix de dédouanement. Pour rendre le port du casque et son obtention faciles aux propriétaires de motocyclettes, M. Konté propose au ministère des Transports et des Infrastructures, d’importer les casques et de les revendre à des prix raisonnables aux commerçants en leur fixant des prix planchers moins chers à la population. Selon lui, le gouvernement ne doit pas exiger le port, mais plutôt informer et continuer de sensibiliser la population.
Nous n’avons pas remarqué beaucoup d’affluence pendant notre ronde dans les différents marchés et sur certaines artères principales de la ville de Bamako. Mais tel n’est pas l’avis d’Aboubacar Konté. Selon ses propres constats de vendeur, « les clients se faisaient un peu rares, mais depuis le communiqué du gouvernement, il y a de plus en plus d’acheteurs ».
Le port du casque n’est pas pour autant rejeté par tout le monde. Gaoussou Traoré, 44 ans, menuisier à Sirakoro Meguétana, est de ceux qui sont en phase avec les autorités publiques sur certains points. « C’est une bonne chose de porter le casque, mais seulement ça ne doit pas être imposé car vu la situation économique difficile du pays, la vie chère. Imposer cette mesure peut déclencher la tension sociale. Ce qui n’est pas aujourd’hui souhaitable. Le gouvernement doit aussi donner des instructions fermes aux forces de l’ordre d’agir avec professionnalisme envers les usagers ».
Ali Kassogué 22 ans, chauffeur de tricycle, estime pour sa part que le casque nous protège des graves accidents de la circulation routière et sauve notre propre vie. Toutefois, il lance un appel au gouvernement de mettre tous les moyens pour que chaque Malien puisse avoir facilement un casque et sauver sa vie et celle des autres.
La révision annuelle de la liste électorale (Rale), viole la nouvelle loi électorale, selon la Mission d’Observation des Elections au Mali (Modele).
Lundi, Modele-Mali a présenté une synthèse nationale de la révision annuelle de la liste électorale qui a débuté ce 1er octobre et prendra fin le 31 décembre 2022. Cette révision est prévue par la loi électorale, a expliqué Dr. Ibrahima Sangho, chef de la mission d’Observation.
A l’en croire, 75 observateurs de Modele ont supervisé la première étape de la Rale, qui concerne les inscriptions, les transferts et les radiations. Après avoir décelé plusieurs anomalies, dont la non-prise en compte de plusieurs niveaux majeurs, des insuffisances matérielles et la non implication de la population, Modele-Mali a fait savoir que cette Rale viole la nouvelle loi électorale.
Il s’agit de l’article 57 qui prévoit la révision annuelle de la liste électorale et la place sous la supervision de l’Autorité indépendante de Gestion des Elections (AIGE). Ladite loi dispose que : « … En année électorale, l’Autorité indépendante de Gestion des Elections assure le suivi et la supervision des opérations de révision des listes électorales ». D’abord, l’organe n’existe pas partout au Mali et il venait juste d’être mis en place au niveau national quelques jours avant la fin des opérations.
Pour les responsables de Modele-Mali, du moment où l’AIGE n’a pas supervisé cette révision, la procédure violerait la nouvelle loi électorale en son article 57. Dr. Sangho avance que l’Etat pour rectifier cette violation de la loi en organisant une révision exceptionnelle de la liste quelques mois les élections et que cela est prévu par la loi. Sinon pour le moment, la révision annuelle sans l’AIGE est une violation flagrante de la loi électorale. Tout est encore possible dira le chef de mission et que l’erreur peut toujours être corrigée.
Modele-Mali a fait des recommandations au niveau des autorités de la transition, au département de l’Administration et aux partis politiques. Ils ont mis l’accent sur les questions sécuritaires, les défauts de matériels et la bonne communication sur la Rale. Tant qu’on n’aura pas une bonne liste électorale, on n’aura pas de bonne fiche électorale. Si on n’a pas de bonne fiche électorale, c’est impossible d’organiser des élections crédibles et objectives, a conclu Dr. Ibrahima Sangho.
L’institution des maires chez nous date de la colonisation française, mais le maire ne fit vraiment partie du paysage politique et administratif qu’en 1958, suite au retour au pouvoir du Général De Gaulle et l’installation de la Vè République. Les maires commencèrent à voir le jour de façon visible après l’application de la loi -cadre Gaston Deferre de 1956 qui accordait une relative autonomie aux territoires d’outre-mer. A l’origine, pour des raisons liées à l’histoire et à la géographie, cette institution fut surtout un phénomène urbain c’est-à-dire qu’on ne trouvait les maires que dans les centres urbains où certains par la suite furent promus à un grand avenir politique.
La Première République malienne (1960-1968) maintint les maires dans leur fonction mais le CMLN les supprima et l’institution fut mise en veilleuse jusque sous l’UDPM où les maires furent laissés certes en vie mais sans prorogatifs réels, comme des rois fainéants.
L’avènement de la démocratie en mars 1991 remit en selle les maires non seulement dans les villes mais également dans les campagnes. La loi de décentralisation de 1996 créa en effet des Communes rurales et urbaines en grand nombre, mais vu la profondeur sociologique du pays, les Communes rurales furent plus nombreuses que celles des villes.
La loi définit les prérogatives des élus communaux mais une fois ceux-ci élus, ils n’en font qu’à leur tête mettant la loi dans la poche pour mener rondement leurs affaires. Sous le prétexte plus ou moins vrai qu’ils n’ont pas de ressources, les maires s’autorisent tous les abus, se comportant comme de véritables empereurs de brousse.
Il est vrai que la loi les créant ne fut pas trop regardante sur leur niveau d’éducation et d’instruction si bien que les mairies dès le début furent prises d’assaut par une importante masse critique de déscolarisés qui ne cherchaient qu’à s’enrichir. L’institution communale de 1996 fut une véritable foire aux affaires pour les maires et leurs conseillers sans compter les femmes qui gravitent dans leur environnement pour des affaires foncières et même de fesses dont sont insatiables nos élus des villes et des campagnes.
Il est étonnant de constater que la plupart des maires ne sont pas originaires de leur commune et ceci explique bien des spoliations foncières. Des chefs coutumiers et leurs conseillers sont devenus maintenant des ouvriers agricoles sur leurs propres terres pour avoir tout vendu avec le concours de la mairie rurale aux riches commerçants et hommes d’affaires du coin.
La spéculation foncière mise à la mode sans garde-fou par la première République n’arrête pas de déposséder les paysans de leur patrimoine foncier au profit de vils individus qui n’ont de pouvoir que celui de l’argent volé à l’Etat. Les paysans n’ont plus de terre à cultiver et se demandent de quoi demain sera fait, tellement ils ont vendu aux gugusses des mairies.
Le comble est que les juges sont insaisissables sur ces dossiers car de connivence avec les spoliateurs, ils ne peuvent que couvrir ces criminels malheureusement élus au suffrage universel et qui se croient en derniers des classes scolaires intouchables.
Selon le gouvernement de la transition, le port du casque serait obligatoire à partir de janvier 2023. Sur la question les avis des usagers de la circulation divergent.
Amadou Coulibaly :(chef de famille)
« Le port du casque est tout à fait une mesure de sécurité venant du gouvernement. Nous sommes contents car même en cas d’accident, la victime aura beaucoup de chance de s’en sortir. La tête est très fragile, si elle est touchée les problèmes ne finissent pas même après 10ans. Je suis tout à fait d’accord avec la décision ».
Alou Sangaré :(étudiant)
« Je pense que le Mali a bien plus de problèmes graves qui n’est pas le port des casques. Nous n’arrivons même pas à subvenir à nos besoins primaires à plus forte raison à des futilités. Tout est chère de nos jours. Les prix des casques prendront l’assesseur et on n’y pourrait rien faire, et puis ce n’est pas à un gouvernement de transition de prendre une telle décision. Vous débarquez de nulle part et vous voulez déjà nous imposer des choses. Qu’ils facilitent l’obtention des trois repas quotidiens aux citoyens d’abord ».
Fanta Sow :(étudiante)
« Le port du casques c’est bien, mais avec la chaleur et le soleil c’est pas du tout facile. Et on n’arrive même pas à voir derrière. Si tu dois mourir par accident de la route, le casque n’y peut rien. Tout ce qui arrive à l’homme c’est ton destin. On a du mal à avoir de l’essence pour circuler. 500 francs d’essence ne couvrent plus nos trajets, il faut aller à 1000 F CFA ou 2000 F CFA par jour, plus la vignette de 6000 F CFA et maintenant les casques. On va mettre quoi dans les marmites au moment où tous les produits de première nécessité coûtent cher ? ».
La question de la laïcité apparaît dans l’avant-projet de la nouvelle constitution. Elle sera amplifiée par les récents événements, suite à la provocation et au blasphème contre les symboles sacrés de l’islam. Heureusement que la clairvoyance et la sagesse des leaders religieux musulmans et la promptitude des autorités politiques et judiciaires ont permis de la circonscrire.
La polémique sur le sujet de la laïcité au Mali repose sur des postures idéologiques parfois opposées voire contradictoires. La laïcité est-elle un problème dans la société malienne ? Les textes vont-ils réussir à concilier les postures antagonistes autour de cette question ?
Quand certains juristes en parlent, ils ont tendance à imposer les cours de droit appris à la Fac à travers un langage parfois inaccessible au citoyen ordinaire. Très généralement, leur discours sur le sujet est marqué par le droit français dont la perception de la laïcité a pour fondement idéologique et historique.
Depuis la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 jusqu’au 9 décembre 1905, la France traversa un long processus de laïcisation sous forme de déchristianisation de la société. Ce combat sera mené par des intellectuels et personnalités publiques ouvertement anticléricaux comme Gambetta, Jean Jaurès, Jules Ferry…
L’école devient le principal champ de bataille de la laïcisation de la société française. A ce sujet le discours de Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique à la Chambre des députés le 23 décembre 1880 est très édifiant : « Messieurs, le Gouvernement pense que la neutralité religieuse à l’école est un principe nécessaire… Je vous demande de vous tenir dans la doctrine qui est la doctrine de la liberté de conscience, de l’indépendance du pouvoir civil, de l’indépendance de la société civile vis-à-vis de la société religieuse… Nous vous demandons de faire une loi qui établisse la neutralité confessionnelle des écoles ». Ainsi la France, un pays profondément catholique décide de s’écarter de ses racines culturelles.
Le Mali va-t-il suivre le même chemin ? Certains intellectuels maliens, dont des juristes, sont piégés par la perception strictement française de la laïcité qui fait polémique au Mali.
En tout cas, certains leaders religieux musulmans du Mali rejettent et fustigent cette perception de la laïcité à la française. Ils la présentent comme contraire aux valeurs et préceptes de l’islam, une des religions du Mali. Pour eux, la neutralité religieuse de la République est une forme de négation de la religion dans la République qu’un bon musulman ne saurait accepter. Il faut reconnaitre que de même que la langue, la religion un élément définitoire de l’identité.
Mais une troisième perception plutôt conciliante de la laïcité reflétant la société malienne dans sa diversité et sa pluralité est inscrite en bonne et due forme dans l’avant-projet de la nouvelle constitution. Dans le préambule du texte il est dit : « Le peuple souverain du Mali,… réaffirme son attachement à la forme républicaine et à la laïcité de l’État et en son article 32 le texte précise : « La laïcité a pour objectif de promouvoir et conforter le vivre ensemble dans la société, fondé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle. Pour l’application de ce principe, l’État garantit le respect de toutes les croyances ainsi que la liberté de conscience, de religions et de libre exercice des cultes ». Le texte fait ainsi la synthèse de la laïcité à la malienne.
Musulman, chrétien, adepte du culte des ancestrales, pratiquant d’autres formes de spiritualité, athée, …, tous sont d’abord et avant tout Maliens ! Et le Mali n’est la propriété exclusive d’aucune communauté confessionnelle. Aucune confession, quel que soit le nombre de ses adeptes, ne doit imposer ses préceptes au reste de la population. Et aucun Malien ne doit être empêché de pratiquer ce en quoi il croit ou contraint de se conformer à ce en quoi il ne croit pas.
Malgré tout, la polémique sur le sujet de la laïcité au Mali est entretenue par ceux qui veulent la remplacer par autre chose et ceux qui veulent l’utiliser à d’autres fins.
De toute façon, le Malien est profondément laïc c’est-à-dire tolérant, respectueux des autres confessions et acceptant de vivre pacifiquement avec les autres.
Les autorités maliennes doivent veiller sur la laïcité à la Malienne qui reflète la particularité de la culture malienne riche de sa diversité et de sa pluralité.
Pour “atteinte aux biens publics ” dans la gestion d’un fonds Covid-19 de plus de 10 milliards de FCFA, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily, son Secrétaire Général, Cheick Oumar Camara, et son Comptable, La- mine Sacko, sont en garde à vue, depuis, hier, mardi 22 novembre, à la Brigade du Pôle Economique et Financier de Bamako. Ils seront présentés devant le juge d’instruction, ce mercredi 23 novembre, pour établir leur éventuelle responsabilité dans cette affaire
Dans la matinée d’hier, mardi 22 novembre, des responsables de la Chambre de Commer- ce et d’Industrie du Mali (CCIM) ont été convoqués par l’Unité d’Enquête de la Brigade du Pôle Economique et Financier de Bamako. Ils doivent répondre des questions les concernant dans l’affaire de “la gestion d’un fonds de plus de 10 mil- liards de F CFA, lié à la maladie Coronavirus (Covid-19)”.
Il s’agit du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily, de son Secrétaire Général, Cheick Oumar Camara et son comptable, Lamine Sacko. A la suite d’interrogatoires préliminaires, ces responsables sont, pour le moment, accusés d’atteinte aux biens publics”.
De ce fait, les nommés Youssouf Bathily, Cheick Oumar Ca- mara et Lamine Sacko ont été placés sous garde à vue, depuis, hier, mardi, par l’Unité d’Enquête de la Brigade du Pôle Economique et Financier de Bamako. Ils seront, à cet effet, présentés devant un Juge d’Instruction, ce mercredi 23 novembre, pour connaître leurs sorts.
En outre, des sources contactées par L’Indépendant rap- portent que “ces Fonds étaient destinés à accompagner les Entrepreneurs Maliens lors de la crise de la COVID-19″, avant d’ajouter que ” malheureuse- ment, des Entreprises Etrange- res auraient été bénéficiaires d’une partie de ces aides au détriment de celles du Mali. Et d’autres parties auraient aussi disparu dans la nature ”
D’autres interlocuteurs évoquent également que “ces arrestations seraient liées au fonds Covid-19, estimé entre 10 à 15 milliards, ayant disparu entre la Primature (quand Boubou Cissé était Premier ministre) et la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) “.
Ainsi, il nous est revenu que, dans le cadre du soutien accordé aux commerçants et industries par l’État, pour cette circonstance,” un montant de 15 milliards de nos francs a été dissipé entre la Primature et la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali “.
En tout cas, Si le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily, son Secrétaire Gé- néral, Cheick Oumar Camara et son Comptable, Lamine Sacko, n’arrivent pas à se blanchir des faits qui leur sont reprochés, ils risqueraient d’être mis sous mandat de dépôt à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako-Coura (MCA). Cela, en attendant que l’information judiciaire prenne fin. A suivre !
Ce 19 novembre 2022, 54 ans se seront écoulés depuis qu’un quarteron de jeunes officiers subalternes (ils avaient une moyenne d’âge de 30 ans et étaient en majorité des lieutenants) a renversé le régime du président Modibo Keita. Lequel était alors cité comme une référence en matière de construction nationale dans une Afrique en quête d’émancipation et respecté pour ses actions courageuses en faveur de la décolonisation totale et de l’unité du continent ainsi que ses engagements contre toutes formes d’hégémonie à l’échelle planétaire.
S’ensuivra, sous la férule du lieutenant Moussa Traoré, qui ne tardera pas à se retrouver général de corps d’armée pour faire bonne mesure avec son titre de chef d’Etat, une dictature militaire qui se muera en dictature militaro-civile sur une période cumulée de 22 ans et quatre mois. Elle sera caractérisée par la confiscation des libertés individuelles et collectives, la répression barbare, souvent sanglante de toutes les velléités de contestation, qu’elles soient politiques ou syndicales, la détresse économique et sociale liée à la dilapidation de l’important patrimoine constitué par les Sociétés et Entreprises d’Etat (SEE) héritées du régime précédent, la paupérisation galopante dans les villes et les campagnes et la résignation chez un peuple contraint à s’accommoder du manque endémique ou à s’exiler vers d’autres cieux. Un grand nombre de nos compatriotes privilégieront cette dernière option, en prenant le risque de s’exposer au mépris et à l’humiliation dans leurs pays d’accueil.
Mais c’est le coup d’Etat militaire en soi qui représentera le plus grand mal dont le pays n’a pas fini de se remettre. Il ouvrira la voie à quatre autres: ceux de Mars 1991 avec le Lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré (ATT); de Mars 2012 avec le Capitaine Amadou Haya Sanogo, d’Août 2020 avec » les cinq colonels » qui remettront ça en mai 2021, à la faveur d’un remaniement ministériel mettant certains d’entre eux sur la touche. Sans compter les tentatives avortées, les complots d’assassinats déjoués et les règlements de comptes. Assurément le Mali possède la triste réputation de figurer au nombre des pays africains où le régime militaire est devenu la norme et celui démocratique l’exception, où l’alternance se pratique par le fusil et non le bulletin de vote, où le principe républicain du primat du civil sur le militaire a fait place au primat du militaire sur le civil. Aux Assises nationales de la refondation de l’Etat tenues fin 2021, l’on a entendu certains intervenants plaider pour le maintien d’une transition à dominante militaire pendant 20 ans. C’est dire à quel point la gouvernance kakie a conquis le cœur de certains Maliens.
Et pourtant. L’expérience a montré à satiété que les militaires au Mali ne sont pas plus aptes à administrer l’Etat, à préserver l’intérêt public, à assurer l’ordre et la sécurité (leur vocation principale) à veiller au bien-être de la population que les civils. Le président Modibo Keita a été un grand bâtisseur de la République et son prestige reste inégalé 54 ans après sa chute et 45 ans après sa disparition tragique. Le président ATT, son lointain successeur, a laissé derrière lui la double image jusqu’ici intacte de » soldat démocrate » et de « soldat bâtisseur « . Il faut donc se garder de la dichotomie consistant à ne voir que le bien chez les militaires et le mal chez les civils. Les uns et les autres font le Mali et c’est ensemble, mus par un même élan patriotique, qu’ils doivent œuvrer pour bâtir un Etat répondant aux aspirations des populations à la paix, à la liberté, à la sécurité, à la stabilité et au bien-être matériel et moral. Il est grand temps, en effet, que le Mali sorte de l’agitation permanente et du désordre sur fond de violence en tous genres pour s’atteler à son développement . A l’instar de certains pays voisins.
En marge de la conférence du 16ème Café scientifique du JSTM tenue le samedi 29 octobre 2022 à la Faculté des Sciences et Techniques (FST), l’invité du jour, le Dr. Lamine Keita, a entretenu le public venu nombreux sur l’intérêt et la portée du thème portant sur « l’Economie scientifique ou l’économie dotée de la mesure ».
Dr. Lamine Keita, économiste, a fait savoir que « si le point de vue du spécialiste et celui du simple citoyen convergent sur les énormes commodités pour l’homme qu’offre la détention de la monnaie, aucun de ces points de vue n’aura encore compris ni reconnu les instruments monétaires dans leur rôle spécifique et irremplaçable d’instrument de mesure en économie. Quelle méprise et quelle ignorance impardonnables ! ».
« Ainsi, il apparaît que les instruments monétaires, bien que représentant pour l’économie ce que représente le thermomètre pour la thermodynamique, sont encore considérés comme des objets conflictuels en économie, certains économistes les considérant comme étant inutiles en pensant que toute la réalité économique est totalement expliquée par les échanges de grandeurs réelles, les autres pensant exactement le contraire.
Cependant, lorsqu’on comprend l’importance de l’instrument de mesure pour une discipline scientifique, un tel instrument de mesure constitue plutôt l’instrument de consensus par excellence, représentant en même temps l’instrument de validation des principaux résultats de la discipline.
C’est ainsi, en cas de désaccord entre spécialistes sur la température d’un mélange soumis à expérimentation, qu’il suffit de réaliser l’expérience et de lire la température fournie par le thermomètre pour confirmer la bonne réponse attendue du meilleur spécialiste.
Par conséquent, l’économie ne saurait constituer en cela une exception en laissant ses spécialistes se livrer au spectacle désolant d’une opposition entre ses spécialistes au sujet de l’utilité ou de l’inutilité de son instrument de mesure.
En effet, ce résultat inédit de la monnaie comme instrument de mesure en économie se trouve totalement confirmé dans le Saint Coran qui, de surcroit, en établit les règles de fonctionnement qui s’imposent pour en assurer le bon fonctionnement. De plus, le Coran, en cas de violation de ces règles, présente clairement, dans trois versets précis contenus dans deux sourates, les conséquences économiques et sociales qui découlent de cette violation.
Ainsi, en guise de méthodologie d’approche pour la conférence, nous avons choisi d’examiner l’importance de la question monétaire à travers l’expérience économique du Mali en 1984, une expérience qui présente une valeur pédagogique de très grande portée, en permettant de découvrir, pour la première fois et de manière pratique, les instruments monétaires dans la diversité de leurs rôles, tant en ce qui concerne les similitudes que leurs spécificités. De plus, cette expérience aura encore le mérite d’établir clairement la nette correspondance entre les instruments monétaires et les instruments du système métrique qui nous sont déjà familiers.
Ainsi, forts de l’analyse de cette expérience du Mali de 1984 et du savoir-faire naturel de l’homme quant à sa maitrise de l’usage de la monnaie, nous allons découvrir en 1994, le traitement différent qui aura été réservé par l’autorité monétaire française à la même réalité économique portant sur l’échange entre de deux signes monétaires, un grand et un petit, selon que le grand est détenu par la France ou selon que la population africaine le détient, un principe « des deux poids et deux mesures », dans lequel semble exceller la France dans le domaine militaire pour lui avoir valu au Mali une grande dénonciation lui ayant coûté sa présence militaire dans ce pays.
Aujourd’hui, sur le plan économique, la France est encore en train de montrer qu’elle tient en bonne place dans sa politique en Afrique, ce principe « des deux poids deux mesures » qu’il conviendrait de bien faire comprendre et de dénoncer avec la vigueur qui s’impose.
En effet, en 1994, la France a initié une nouvelle expérience portant sur tous les pays de la zone franc, en ramenant à l’usage des populations africaines la petite monnaie de 0,01 FF qui s’est trouvée substituée simplement à la grande monnaie de 0,02 FF dans le portefeuille des populations.
Cependant, faudrait-il se rappeler que lorsque la France apporte en 1984 le gros instrument monétaire de 0,02 FF au Mali, ce gros instrument a été échangé contre deux unités monétaires de la monnaie de 0,01 FF alors détenue par la population.
En revanche en 1994, en intervertissant les rôles, la population africaine détenant la grande unité de mesure de 0,02 FF, s’est trouvée dessaisie de cette grande unité monétaire pour se la voir remplacer par une seule unité de la petite unité monétaire de 0,01 FF au lieu de bénéficier en retour, comme la France en son temps en 1984, de deux unités de la petite unité monétaire de 0,01 FF. Certes, un mot cabalistique a été prononcé pour accompagner les faits, quand on sait qu’aucun mot ne permet de dessaisir quelqu’un de ses droits ou richesses.
Il s’est ensuivi en 1994, à l’analyse, une différence de traitement des signes monétaires, entre l’autorité monétaire française et la population africaine, qui laisse apparaitre clairement un échange inéquitable imposé aux populations utilisatrices du FCFA, un échange qui ne concerne nullement l’extérieur de la zone franc, et qui n’autorise point à parler de dévaluation.
En effet, lorsqu’on sait mesurer, ce traitement inéquitable des signes monétaires a un nom. Il correspond à la substitution frauduleuse du petit instrument monétaire au gros instrument détenu par la population, ce qui se traduit par la diminution des mesures et du poids, une pratique qui viole les règles d’utilisation des instruments de mesure tout en entrainant des perturbations économiques et sociales extrêmement appauvrissantes.
Nous remonterons dans l’histoire pour montrer, dans le Royaume de France, qu’en raison du butin résultant de cette extorsion forcée de la population de ses ressources financières, et qui aura été dénommée dans l’histoire sous l’appellation de « droits de seigneuriage », les autorités royales auront régulièrement pratiqué cet échange inéquitable, qui n’aura été interdit qu’à la faveur de la Révolution française, à l’issue de laquelle, par le décret du 18 Germinal An III (7 avril 1795), l’écu, qui était toujours manipulé à la baisse pour provoquer ce transfert automatique vers le Trésor Royal, a été aboli quand le franc, doté du décime et du centime, a été substitué à la Livre Tournois comme étalon.
Dans une autre partie de l’histoire plus récente, nous allons examiner l’expérience monétaire des USA en 1933-34 pour comprendre comment la diminution des mesures et du poids a été automatiquement déclenchée aux USA, en faisant déjouer toutes les prévisions économiques qui se sont révélées toutes fausses et pour des raisons à ce jour inexpliquées jusqu’à la mise en place des résultats de nos présents travaux.
En effet, le déclenchement de la diminution des mesures et du poids a été générateur d’un transfert financier automatique, aussi massif qu’inattendu, que le gouvernement américain aura utilisé pour créer le Fonds de stabilisation du cours du dollar.
Il s’est donc ensuivi déflation et chômage, là où les autorités américaines attendaient une relance économique et des crédits à l’économie. C’est donc dire toute l’importance qu’il y a encore à connaitre les instruments monétaires qui demeurent encore la grande inconnue des meilleurs parmi les économistes occidentaux
Avant de tirer la conclusion, annonce le conférencier, la conférence vérifiera avec les participants l’atteinte des objectifs attendus de la rencontre.
En attendant, nous livrons ci-après le contenu détaillé de la conférence proprement dite, afin de permettre à d’autres personnes intéressées de tirer profit des échanges.
Ainsi, pour entrer dans le vif du sujet, il convient de savoir que l’invité est auteur de onze livre sur l’économie dotée de la mesure, et dont la majorité a déjà été traduite en six langues européennes, et qu’il se proposait, comme objectif de ce 16ème Café scientifique, de faire comprendre la mesure en économie et son importance.
Dans la première partie qui est l’introduction, nous présentons cet apport principal de l’auteur à l’analyse économique, un apport confirmé dans le coran qui présente des vérités cachées aux fondateurs de l’économie et que nous allons faire apparaître à la connaissance humaine.
1.1. Méthodologie :
Il s’est agi, comme méthodologie, d’examiner ensemble la pratique monétaire du Mali en 1984, une pratique à caractère de généralité, qui sera utilisée pour établir les définitions de concepts de mesure précis en économie. Cependant, au préalable, on demandera par brainstorming aux participants de définir ensemble des mots courants en économie afin de leur faire prendre conscience des difficultés qui ne tarderont pas à apparaitre clairement. Ainsi, les participants ont retenu comme définitions des mots choisis ainsi qu’il suit :
L’économie, comme science de la gestion des ressources rares ;
Dans l’économie, il faut des monnaies et non une seule ;
Les types de monnaie dans l’économie cités : les monnaies en pièce; l’or comme garantie;
Le prix ou la valeur estimée d’un produit ;
La valeur ou le cout ou la représentation monétaire des biens et services
La monnaie comme un moyen d’échange.
Sans préjuger de la qualité des réponses des participants, nous avons poursuivi l’exposé en laissant à chacun le soin de pouvoir fonder sa propre opinion à l’issue de la conférence.
1.2. Principal Résultat de ses recherches :
Le principal résultat des recherches du conférencier porte sur la découverte du rôle spécifique d’instrument de mesure assigné aux instruments monétaires, un résultat inédit qui se trouve confirmé entièrement dans le Saint coran, ce qui a justifié pour lui la publication de son onzième livre paru en juillet 2022 sous le titre : « guide pédagogique permanent d’économie » qui montre l’économie à partir du Coran.
1.3. L’ECONOMIE DANS LE CORAN
Il ressort que « L’économie est en réalité « la science créée par Dieu Lui-même », qui lui a assigné l’instrument de mesure, dénommé Balance à la sourate numéro 57 « Le fer » au verset 25, un instrument qui est descendu pour permettre aux gens d’établir la justice entre eux au cours des échanges.
Après analyse, il nous est apparu clairement qu’il existe en économie des connaissances anciennes cachées dans le Coran, à faire apparaître à la connaissance humaine.
Ainsi, nous avons trouvé que cette balance révélée correspond à la monnaie, un instrument qui aura cependant revêtu plusieurs formes de représentation dans la société, avant de se trouver dans sa forme actuelle de papier-monnaie, ainsi que nous allons le vérifier ensemble.
En effet, lorsqu’un agent A envisage d’échanger son panier de poisson contre du mil détenu dans un sac par un agent B, A et B vont passer par une troisième chose, qui n’est pas le poisson ni le mil, mais par exemple le sel, pour trouver que le panier de poisson correspond par exemple à une calebasse de sel et que le double de cette même calebasse de sel correspond au sac de mil.
Par conséquent, le panier de poisson va être échangé contre la moitié du sac de mil.
Etape 2. Dans ces échanges de biens contre des biens, le sel aura été utilisé comme intermédiaire, pour rendre comparable la valeur que représente le panier de poisson avec la valeur que représente le sac de mil.
Etape 3. Dans la pratique, le sel, (et même le drap ou le mouton) aura été utilisé comme intermédiaire pour servir d’instrument de mesure de la valeur commune des biens, que sont le panier de poisson et le sac de mil.
Cependant, si l’équivalence est ainsi établie entre les valeurs des biens finalement échangés en termes de sel (ou de mouton et de drap), ces valeurs restent tout de même individuellement inconnues.
Etape 4. Il est facile de se rappeler que la monnaie, un bien qu’on ne mange pas, que tout le monde reconnait et recherche comme étant tellement commode pour acquérir ce qu’on désire, joue merveilleusement bien ce rôle d’intermédiaire dans les échanges.
Ainsi, on échange le bien A contre une quantité de monnaie, contre laquelle on échange la quantité de la marchandise B désirée. Ce rôle, qui n’est pas nouveau pour la monnaie, reste le même que pour le sel. Ce faisant, le rôle de balance révélée se traduit par le rôle du mouton, du sel, du drap et par celui de la monnaie lors des échanges. Il en découle clairement ces balances ne sont pas créées par l’homme, même si la monnaie apparait comme une belle imitation des premières balances.
II. DES CONNAISSANCES ANCIENNES EN ECONOMIE CACHEES DANS LE CORAN
Nous apprenons, qu’il existe, en économie, dans le Coran, des connaissances cachées à savoir :
l’homme sait naturellement utiliser correctement cette balance pour tirer profit de cette discipline de l’économie, contrairement à tout autre instrument de mesure fabriqué par l’homme et dont personne ne saurait maîtriser l’usage sans un apprentissage minimum préalable.
Ce faisant, il nous revient, qu’en maitrisant l’usage correct de la balance, l’homme aura appris à tirer profit de l’économie, ce qui nous montre en même temps, que pour tirer profit d’une science, il suffit de maitriser l’usage des instruments de travail conçus dans cette discipline, sans devoir surcharger la mémoire des gens de connaissances théoriques non nécessaires à cet effet.
cependant, ce savoir-faire permanent en économie, malgré son existence permanente que nous avons vérifiée dans nos publications et son caractère de généralité spatiale et de permanence temporelle, n’aura jamais été cerné dans la connaissance humaine, jusqu’à nos présents travaux.
III. Paradoxe d’un savoir-faire permanent resté inconnu en économie
Il s’agit donc là d’un paradoxe que nous avons largement éclairci dans nos travaux passés, étant donné que, pour avoir établi dans notre première publication en 2002 la théorie de la mesure en économie dans un ouvrage intitulé : « La théorie économique du XXIème siècle- Le concept de mesure en économie », publié chez L’Harmattan, nous avons pu reconnaître, comprendre et apprécier ce savoir-faire permanent à sa juste valeur.
En effet, sans ce préalable, ce savoir-faire, permettant aux agents économiques d’utiliser les instruments monétaires comme instruments de mesure, nous aurait échappé à l’observation comme il l’aura toujours été pour les autres économistes.
Aujourd’hui, la présente conférence est destinée à vérifier à partir de l’expérience du Mali en 1984, cette vérité selon laquelle l’homme sait naturellement utiliser correctement cette balance, c’est-à-dire la monnaie.
IV. Vérification du savoir-faire de l’homme quant à la bonne utilisation de la balance, la monnaie dans L’économie
Cet exemple est choisi en fonction de sa valeur de généralité au plan pédagogique.
En effet, contrairement aux expériences à travers le monde, cette expérience du Mali de 1984 est marquée par l’existence de plusieurs monnaies dans l’économie et de plusieurs prix se rapportant à la même valeur caractérisant le même bien ou service.
Ce faisant, cette expérience permet d’établir des relations entre :
les différents signes monétaires qui peuvent potentiellement circuler dans la même économie;
Les différents prix entre eux ;
Les prix et la valeur qu’ils permettent de mesurer;
Les signes monétaires et l’étalon de valeur qui leur donne naissance !!
Cette expérience, plus riche par essence, nous permet d’ouvrir les yeux sur un ensemble de concepts définissant la mesure, en termes d’étalon, de numéraires ou d’unités usuelles de mesure, de prix et de valeur et d’apporter des précisions pour compléter naturellement la compréhension des participants, quant à la définition des termes courants en économie qui ont été examinés en début des présents travaux.
Ainsi, les prix qui apparaissent comme pouvant être différents de la valeur, désignent la conversion de la valeur dans des unités usuelles de mesure.
Par ailleurs, la valeur, qui est l’objet sur lequel porte l’étude en économie, désigne une quantité d’étalon, qui est mesurée au moyen des numéraires ou unités monétaires usuelles, pour donner lieu à des prix dans les différents numéraires.
C’est ainsi, qu’il apparait, dans les pays utilisateurs du FCFA, des prix en FCFA, des prix en FM, quand la valeur est une quantité d’étalon, de FF de 1960 jusqu’en 1999, et d’euro après cette date.
V. Un détour à valeur pédagogique
5.1. Connaître les membres de la famille au sein de celle-ci
L’intérêt de l’expérience du Mali en 1984 est de connaitre les instruments monétaires dans leurs liens économiques, tout en permettant de les connaitre individuellement. Ainsi, même en les rencontrant individuellement il serait possible de limiter les confusions entre ces instruments, ainsi que nous offre cette possibilité de connaître les membres au sein de la même famille et dans leurs relations complexes et uniques.
5.2. Le nom et le contenu qu’il désigne
Bien connaître la différence entre un nom et une adresse (géographique, affectation en informatique).
Le nom représente un contenant qui désigne un contenu précis, comme le nom de quelqu’un parmi nous; ainsi le contenu existe d’abord, même si on ne sait pas le désigner, puis vient le nom.
Il en est de même pour les unités usuelles de mesure comme le centimètre qui désigne la centième partie du mètre, soit 1 cm = 0,01 m; avec l’appellation cm qui ne peut représenter autre chose que la centième partie du mètre.
La désignation des unités usuelles de mesure s’apparente à un nom qui représente quelque chose de précis et unique !!
5.3. L’adresse où se seraient logés des contenus successifs
En revanche, avec une adresse A on peut écrire :
A = 8; qui signifie qu’on affecte 8 à l’adresse A
Rien n’empêche d’écrire par la suite A = 10, ce qui signifie 10 a été affecté à la même adresse A en écrasant 8. Il apparait comme si à l’adresse A ont habité successivement les personnes numéro 8 puis 10 par exemple.
Ainsi, l’étalon, comme le mètre, est un choix arbitraire et rien n’empêche un jour de changer sa définition en prenant une nouvelle convention.
Dans ce cas, on aurait donc puis avoir successivement : étalon = mètre; puis étalon = nouvelle définition selon 2ème convention ;
et on déterminera le lien pour passer de la première convention à la seconde.
L’étalon s’apparente à une adresse, et son contenu peut changer ;
Ainsi l’étalon monétaire des pays de la zone franc qui était le FF de 1960 à 1999, a changé en 1999 pour devenir l’euro
Le lien avec l’ancien étalon est : 1 euro = 6,55957 FF
C’est ainsi que les numéraires ont pu être reformulés en fonction de l’euro.
1 FCFA = 0,01 FF = 0,01*1/6,55957 Euro = (1/100)*(1/6,55957) Euro = 1/655,957 Euro = 0,00152 Euro
Ainsi, de façon autonome, on peut changer la définition de l’étalon, mais cela n’est pas le cas avec la définition du numéraire qui n’est pas autonome, car désignant une quantité précise d’une chose également précise.
Ainsi, 5 g d’or ne peut être désigné par un nom qui par la suite va désigner 3 g d’or.
En effet, on ne saurait écrire :
1 Ecu = 5 g d’or puis
1 Ecu = 3 g d’or,
Car cela revient à écrire que : 1 Ecu = 5 g d’or = 3 g d’or, une égalité qui traduit une incohérence ; 3 g d’or ne pouvant être égal à 5 g d’or.
Par conséquent, le numéraire ne saurait être représentée par une adresse, mais bien par un nom désignant la même chose que le contenu qu’il représente.
VI. Préalable : savoir mesurer les distances, une pratique apparemment familière
Pour commencer, il faudrait s’assurer de savoir mesurer les distances avant de parler de la mesure de la valeur, qui est un concept plus subtil, car non perceptible à l’œil comme les distances.
Par brainstorming, on demandera de définir comment on mesure les distances avant d’aborder cette question en économie.
Ainsi, on définit le mètre, une distance arbitraire définie par convention, comme étant la quarante-millionième partie de l’écorce terrestre et correspondant à peu près à la longueur du bras.
Le prototype du mètre est déposé à la bibliothèque nationale de France et représenté dans plusieurs supports, bande, platine, bois.
Ainsi le mètre, comme unité de mesure, est un nom qui coïncide avec son contenu.
Muni de cette longueur conventionnelle, on exprime toute autre distance en décomptant le nombre de mètres contenus dans cette distance.
Ainsi, la longueur se trouve définie comme une quantité précise de l’étalon, représentant la valeur de cette longueur.
Les sous-unités comme le dm, le cm ou le mm sont utilisées par les élèves pour mesurer, pendant que les multiples comme le dam, hm et le km sont utilisés pour des usages dans les champs, les distances entre les villes etc.
Ces sous-unités de mesure sont également des noms qui coïncident avec leur contenu.
VII. Examen de l’expérience du Mali de 1984 :
Vérifions que l’homme sait naturellement mesurer avec justice au moyen des instruments monétaires. Prenons à cet effet, l’exemple du Mali en 1984 où :
Deux monnaies ont circulé momentanément ensemble ;
Chaque monnaie pouvant être utilisée complémentairement avec l’autre dans le même échange ;
En réalité existait une troisième monnaie qui restait cachée, car n’apparaissant pas directement dans les transactions alors qu’elle donne existence aux deux autres monnaies du FCFA et du FM.
Cette troisième monnaie correspond au FF qui a été remplacé par l’euro depuis 1999 dans son rôle d’étalon ».
Dans cette interview, Modibo Mao Makalou, économiste nous explique qu’est-ce qu’une loi de finances ? Pourquoi il y a plus des dépenses budgétaires que des recettes budgétaires ? Et comment combler les déficits budgétaires ? Entretien.
Mali Tribune : c’est quoi une loi de finances ?
Modibo Mao Makalou : c’est la Constitution de février 1992 dans son article 70 qui stipule que l’Etat doit déterminer ses ressources et ses charges. Il est même fait obligation qu’il y ait un équilibre budgétaire, c’est-à-dire que les charges soient déterminées, et que l’on doive aussi déterminer les ressources pour financer ces charges. En réalité, le budget est un acte politique symbolique très fort qui est adopté en Conseil des ministres puis voté par les députés. Il permet à l’Etat non seulement de s’endetter mais aussi de faire face à ses dépenses régaliennes et autres dépenses de fonctionnement et d’investissements. Le budget d’État est un document très important qui contient des priorités nationales dûment définies ainsi que les dotations budgétaires qui correspondent à ces priorités. A travers le budget on peut avoir une très bonne lecture de ce que sont les priorités nationales d’un Etat.
Mali Tribune : les prévisions de recettes budgétaires de l’exercice 2023 s’élèvent à 2199,908 milliards de FCFA tandis que les prévisions de dépenses budgétaires s’élèvent à 2895,903 milliards de FCFA. Comment expliquez-vous cela ?
M.M.M : pour l’instant c’est le projet de loi de finances 2023 qui va être voté par le Conseil National de Transition (CNT) avant la fin de l’année 2022. Donc, c’est une prévision sur ce que seront les charges et les ressources de l’Etat l’année prochaine. C’est dans l’exécution de ce budget prévisionnel qu’on va se rendre compte si les prévisions étaient exactes ou non et on va ajuster à travers l’exécution par ce qu’on appelle une loi de finances rectificative. Le Mali, depuis son indépendance a toujours eu des dépenses budgétaires plus élevées que des recettes budgétaires. Cela conduit à ce qu’on appelle un déficit budgétaire. Lorsque vous dépensez plus que vous n’avez de ressources vous devez emprunter pour combler l’écart ou déficit budgétaire par la dette où plus spécifiquement la dette publique pour l’État. Le budget autorise l’Etat à s’endetter et cette dette publique contient deux composantes : la dette intérieure qui est libellée en monnaie nationale et la dette extérieure qui est libellée en monnaies étrangères ou devises. Le déficit budgétaire dans le projet de loi de finances 2023 s’établit à environ 696 milliards de FCFA tandis que dans la loi de finance rectifiée d’août 2022 le déficit budgétaire était d’environ 665 milliards de FCFA donc cela laisse entendre que la dette publique augmentera probablement en 2023.
Mali Tribune : comment combler les 696 milliards de FCFA de déficit budgétaire ?
M.M.M : depuis l’indépendance en1960, le Mali a toujours bénéficié de l’appui de la communauté internationale. Quand on prend le 1er plan quinquennal, le Plan de Développement, Economique et Social (PDES) sur la période 1961-1965, il y a près de 40 % des apports de ce plan qui venaient de l’extérieur. Avant le début de la crise multidimensionnelle de notre pays en 2012, notre budget national était financé à hauteur d’environ 20% par l’extérieur et près de 60 % pour les investissements publics (écoles, ponts, centres de santé, assainissement, eau potable…) étaient financés par l’assistance extérieure. Donc sans ambages on peut dire que le Mali est un pays dépendant de l’assistance extérieure. Maintenant si cette assistance diminue nous allons devoir emprunter davantage sur le marché monétaire et financier. Alors que l’assistance extérieure contient souvent des dons, prêts concesdionnels, aides budgétaires et autres projets et programmes. Cela fait 10 ans que nous traversons une crise multidimensionnelle qui a beaucoup affecté l’Etat et l’activité économique ce qui fait que les recettes fiscales sont moindres. Ces recettes fiscales sont principalement fournies à hauteur de 90% par les services des Impôts et des douanes. Si l’activité économique est morose, évidemment les recettes fiscales seront moindres. Malheureusement c’est cette étape difficile que nous traversons actuellement avec la résurgence de la Covid-19, la crise en Ukraine et l’inflation.
Pour combler ce déficit budgétaire, il faut changer d’approches. Plus de 90 % de nos exportations sont basés sur 3 produits (l’or, le coton et les animaux vivants), alors que nous ne transformons presque aucun de ces produits, le coton, nous n’en transformons qu’un 1 % et les animaux vivants presque rien non plus. L’idée c’est de transformer la production nationale pour créer de la valeur ajoutée et cela fait que vous allez augmenter vos revenus et créer des emplois afin de permettre l’amélioration des conditions conditions de vie des Maliens
Mali Tribune : en analysant ce budget prévisionnel est-ce qu’on peut dire que le train de vie de l’Etat a été réduit ?
M.M.M : Je constate plutôt l’inverse. Le fonctionnement de l’État est passé de 70% des dépenses budgetaires dans la loi de finances rectificative 2022 à presque 73% dans le projet de loi de finances 2023. Aussi la masse salariale mensuelle de l’État central et des collectivités territoriales qui est presque de 75 milliards et demi de FCFA dans la loi de finances rectificative 2022 a augmenté à presque 81,5 milliards FCFA dans le projet de loi de finances 2023, c’est énorme comme progression de la masse salariale. Je pense que des efforts sont en train d’être faits pour réduire le train de vie de l’État mais c’est loin d’être suffisant. Je pense aussi qu’on pourrait aussi améliorer davantage l’efficacité de la dépense publique en rationalisant certaines dépenses budgétaires et en améliorant la gouvernance économique et financière.
Mali Tribune : le Mali n’a pas pu atteindre son objectif de mobilisation de 40 milliards de FCFA sur le marché financier de l’UEMOA. Pourquoi ?
M.M.M : Nous avons toujours eu d’excellentes relations avec les investisseurs de la sous-région. Par an le Mali emprunte environ 1000 milliards de FCFA sur le marché sous régional financier et monétaire. Nous avons été exclu de ce marché durant la période des sanctions du 9 janvier 2022 au 3 juillet 2022. La levée des sanctions a laissé des séquelles non négligeables qu’il faut essayer de combler maintenant. Nous avions à l’époque tiré la sonnette d’alarme pour qu’on évite ces sanctions à tout prix. Vous savez, l’argent n’aime pas le bruit et les investisseurs veulent être rassurés et ce sont les dirigeants politiques qui peuvent rassurer les investisseurs par leurs actes et paroles. Ce n’est pas parce que l’argent manque mais si les investisseurs n’ont pas voulu donner cet argent au Mali, malgré la hausse de la prime de risque pour le Malije pense que c’est pour donner un signal car l’année dernière avant les sanctions on empruntait à moindre coût. Maintenant la prime de risque a augmenté, malgré cela, on ne nous a pas fait confiance cette fois-ci et cela peut être lié au climat politique délétère et les incertitudes liées à la vie politique malienne. Les investisseurs aiment être rassurés que l’Etat va tenir ses engagements.
Créée en 2002, l’Association semencière du Mali (Assema) a tenu le samedi 12 novembre dernier, sa 15ème assemblée générale ordinaire sous le thème, l’Apport des semences certifiées pour une agriculture performante, gage de l’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle.
Dans son discours, le président de l’Assema, Drissa Coulibaly, a estimé que la nécessité d’avoir une organisation professionnelle représentant l’industrie semencière malienne s’imposait en vue de créer un cadre d’échange systémique d’informations et d’expériences dans les domaines de la technologie, la sélection, la multiplication, la production ainsi que le commerce des semences.
Son but est de contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire en procurant aux producteurs agricoles des semences de qualité supérieure, c’est à dire à haut rendement et adaptées aux différents systèmes agro-écologiques du Mali. Selon lui, la création de l’Assema, le 24 décembre 2002, émane du souci des opérateurs privés, des représentants des firmes multinationales semencières, des représentants d’organisations paysannes professionnelles et des personnes physiques et morales investies dans les opérations de productions semencières de professionnaliser le secteur semencier à tous les niveaux.
« Nous ambitionnons d’emmener la filière semencière malienne dans le concert des niveaux d’évolutions internationales et l’amélioration des plantes tout en développant une industrie semencière locale performante favorisant les échanges », a indiqué Drissa Coulibaly. Pour ça, les acteurs de l’association projettent d’explorer toutes les opportunités de coopération et les synergies d’actions concrètes entre l’Assema et ses partenaires nationaux et internationaux. Toutefois, le patron de l’Assema n’a pas manqué de rappeler que les attentes sont loin d’être comblées du point de vue gouvernance et appui à la filière, impliquant hautement la responsabilité de l’Etat ainsi que les autres acteurs publics et privés, conformément à l’article 174 de la Loi d’Orientation agricole relatif à l’organisation des filières agricole au Mali.
A cet effet, le président, Drissa Coulibaly a invité tous les acteurs impliqués au développement du secteur semencier à joindre leurs efforts et expertises à ceux de l’Assema afin de développer chez leurs producteurs agricoles une vraie culture de l’utilisation des semences sélectionnées dans le but d’accroître de façon significative la production et la productivité agricole Mali, gage d’une sécurité alimentaire durable.
Pour sa part, le Secrétaire général du ministère du Développement rural, Daniel Siméon Kelema, a laissé entendre que la filière semencière a connu une évolution intéressante ces 5 dernières années au Mali. Pour lui, ses acquis doivent être renforcés afin qu’à moyen terme, tous les exploitants agricoles du pays (exploitations agricoles familiales et entreprises agricoles) puissent utiliser les semences certifiées sur les parcelles. Toutefois, le représentant du ministre du Développement rural a souligné que les succès indiqués ne doivent cacher les difficultés auxquelles se heurte la promotion de la filière semencière qui sont entre autres : l’insuffisance de ressources pour réaliser de façon efficace les activités de contrôle au champ et de certification, le pouvoir d’achat des producteurs et la faible surface financière de certaines coopératives et l’éloignement des sites de dépôt des semences etc.
Pour se faire, il a invité les services techniques de l’agriculture, l’Association semencière du Mali, les coopératives semencières, l’ONG Malimark, entre autres, à envisager les mesures fortes permettant de lever les contraintes signalées plus haut. Il se dit convaincu que les synergies qui seront déployées se traduiront par le règlement partiel ou total des problèmes évoqués.
La Munisma se vide peu à peu de ses différents contingents. Après la Grande Bretagne et l’Egypte, la Côte d’Ivoire vient, à son tour, d’émettre sa volonté de se retirer de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali. Toutefois, la partie ivoirienne se montre disposée à redéployer ses éléments sur d’autres fronts autres que le Mali.
Depuis quelque temps, ce n’est plus le bel amour entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Deux pays pourtant frontaliers. A la crise diplomatique avec l’embargo imposé au Mali par la Cedeao, derrière lequel beaucoup voyaient la main cachée du Président ivoirien, est venu se greffer la tension de « bottes » avec l’arrestation de 49 militaires ivoiriens qualifiés de « mercenaires » par le gouvernement du Mali. Des points de vue divergents qui n’ont fait qu’attiser la flamme surtout après beaucoup de quiproquo sur la raison de la présence au Mali des militaires ivoiriens arrêtés à l’aéroport alors que la Côte d’Ivoire assurait que ces soldats arrivaient en mission dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Minusma.
Après d’intenses négociations et d’interventions de plusieurs Chefs d’Etat, seulement 3 dames des militaires ont été libérées malgré le mea culpa d’Abidjan qui a déploré « que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet évènement fortement regrettable » et son engagement « à poursuivre de manière transparente et constructive avec le Mali, les échanges et les discussions sur tous les sujets d’intérêt commun », les autorités maliennes sont restées ferme dans leurs bottes.
Des regrets et engagements visiblement pas suffisants aux yeux de Bamako au regard de la gravité des faits reprochés que sont : « attentat et complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat ». Essoufflées dans ses tentatives de libération de ses soldats, les autorités ivoiriennes ne s’agitent plus comme lorsque l’affaire éclatait le 10 juillet 2022.
Alors que l’affaire ne défrayait plus la chronique, voilà que la partie ivoirienne vient d’annoncer le retrait progressif de ses personnels militaires et de police déployés au sein de la Minusma. En outre, les autorités ivoiriennes ne comptent plus relever en 2023 les militaires et autres éléments au sein de la mission onusienne.
Peut-être une réponse à l’obstination du Mali même si la Mission Permanente de Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies ne le dit pas dans sa correspondance adressée au Bureau du Secrétaire général adjoint aux Opérations de Paix le 11 novembre passé. Néanmoins, elle rassure sa disponibilité à redéployer ses contingents retirés du Mali dans les autres missions onusiennes.
Disparu le dimanche 20 novembre 2022 alors qu’il devait aller célébrer la messe à la communauté chrétienne de Kalabankura (rive droite de Bamako), le Père Hans-Joachim Lohre reste introuvable.
L’archevêché de Bamako l’a fait savoir via un communiqué hier 22 décembre 2022. En effet, informe l’Archevêque de Bamako Jean Cardinal Zerbo, l’absence du père Lohre a été constaté par ses confrères, en fin de soirée.
« Sa voiture de marque Peugeot Partner de couleur grise était stationnée devant la maison depuis le matin, mais son téléphone tombait toujours sur la voix vocale. Cette absence prolongée les a fait penser à un enlèvement et les a conduits à s’adresser à la police du 5ème arrondissement », souligne le communiqué.
Le Père Hans Joachim LOHRE, prêtre catholique de nationalité allemande, membre de la Société des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs), passe déjà une trentaine d’années au Mali où il est le responsable du Centre Foi et Rencontre et professeur à l’Institut de Formation Islamo-Chrétienne (IFIC). Également, il est le Secrétaire national de la commission du dialogue interreligieux.
La communauté chrétienne du Mali exprime une pensée particulière pour sa famille biologique en Allemagne et prie en communion avec toutes personnes de bonne volonté pour que le Seigneur le ramène « sans tarder et en bonne santé ».